De la fin du 19ème siècle, date à laquelle fut publiée en Russie le très virulent et antisémite Protocoles des Sages de Sion, jusqu'à la récente étude des brillants universitaires américains John Mearsheimer et Stephen Walt intitulé The israeli lobby and the United States foreign policy, en passant par le terrible Mein Kampf d'Adolf Hitler publié en 1925, force est de reconnaître que l'idée d'un « lobby juif » fascine.
Souvent déformé et mythifié, parfois idéalisé ou exalté, mais surtout trop peu analysé et étudié, le « lobby juif » reste encore aujourd'hui, un lobby qui déchaîne les passions, servant parfois d'appuie aux idées les plus destructrices.
Le terme lobby provient du lexique anglais et signifie « couloir ». C'est au début du 19ème siècle que date sa première utilisation puisque, pour la première fois, des groupes de pression anglais ont pu parler avec des membres du parlement pour les influencer sur différents thèmes. Par groupe de pression, entendons « un groupe de personnes, plus ou moins organisé, qui a pour but de défendre un intérêt particulier, notamment en influençant certaines personnalités ou organismes politiques, sans être élu » .
Si « lobby juif » il y a, ce dernier évoluerait en même temps que sa communauté. Ainsi, la création de l'Etat d'Israël en mai 1948 ne le laisserait pas insensible, et porterai dès lors, un intérêt particulier à l'Etat juif naissant. Toutefois, malgré les affirmations, il s'agit dans un premier temps de savoir si la notion de lobby peut s'appliquer à la communauté juive.
Dans la lexicologie de la France républicaine, le terme de lobby en faveur d'une cause politique étrangère, renvoi à l'image infâme de groupes de pression plus ou moins déloyaux et clandestins, de double allégeance, et finalement de complot. Parmi les lobbies, le lobby juif – dit aussi lobby sioniste pour échapper à l'accusation d'antisémitisme – arrive en tête. Ce lobby, forcément international puisqu'il existe des communautés juives sur tous les continents, appuierait l'Etat d'Israël dans tous les registres, économiques, politiques, médiatiques, diplomatiques, militaires et ce, quelque soit le gouvernement en place en Israël – partie de gauche ou de droite. Au pire, ce lobby serait dirigé par et depuis Israël. Pour un pays comme la France où, en vertu de la Constitution, le chef de l'Etat mène prioritairement la politique étrangère et où la notion de communauté n'a aucune valeur institutionnelle, cette croyance relève du fantasme.
Pour qu'un tel lobby puisse exister, il nécessiterait, en plus d'une solidarité active envers Israël, de masses votantes ou militantes et de fonds considérables. Or, pour l'ensemble des Etats Européens qui n'abritent jamais plus de 1% de citoyens juifs sur leur territoire , et dont nombres d'entre eux vivent dans des conditions fort modestes, le lobby juif ne peut réellement exister.
Le seul Etat au monde où sont réunit les conditions précitées et où est encouragé le principe de lobbying est les Etats-Unis d'Amérique. En effet, la Constitution américaine a depuis longtemps autorisé le droit au lobbying dans ses lois puisque la première réglementation remonte à 1876 . C'est pour cette raison que ce présent travail se focalisera sur le lobby juif aux Etats-Unis.
Notre étude a pour principal objectif de donner un point de vue rationnel et sensé de l'influence du lobby juif aux Etats-Unis, puisque, affirmons-le sans équivoque, il existe bien un groupe de pression juif/pro israélien aux Etats-Unis. De nombreux ouvrages ou études scientifiques en expliquent son fonctionnement, comme l'étude précité de Measheimer et Walt. Cependant, dès lors que la démonisation ou l'idéalisation l'emporte, et avec elles la passion sur la raison, nous sortons du champ salutaire du politique. Le lobby juif américain contrôle-t-il réellement les finances mondiales par le biais d' « agents » situés dans toutes les capitales du monde, pour le compte d'Israël et des Juifs eux mêmes ? Le lobby juif aux Etats-Unis est-il seulement la réunion de modestes citoyens ayant la crainte de voir de puissants et nombreux Etats arabes Moyen-orientaux détruire le « minuscule » et pacifique Etat d'Israël – pourtant détenteur d'une des armées les plus puissantes au monde ? D'un coté la crainte d'une puissance fantasmée et le reproche de son emploi machiavélique, de l'autre la peur d'une faiblesse mythifié et le compliment d'un comportement angélique. Dans les deux cas, la passion prime sur la raison.
Ainsi, pour sortir de la fiction, nous nous demanderons précisément quelle est la réelle influence du lobby juif/pro israélien dans la conduite de la politique américaine ?
De fait, nous étudierons dans un premier temps le rôle des groupes de pression juifs au sein de la société américaine, pour, dans un second temps, nous pencher sur l'importance des organisations non juives, en l'espèce le courant évangéliste – dit aussi « sionisme chrétien » – dans la réalisation de ce groupe de pression.
[...] Paul Findley a ainsi perdu l'élection après une carrière de vingt-deux ans à la chambre des représentants. Cet exemple en est un parmi tant d'autres dans le rôle que joue l'AIPAC dans les aides de campagnes électorales. Citons également pour l'anecdote que l'ancien président Jimmy Carter a récemment publié un livre intitulé Palestine : Peace, not Apartheid, dans lequel il critique assez durement la politique actuelle menée par l'Etat hébreu dans les territoires palestiniens la qualifiant du terme fort d'apartheid. [...]
[...] Rappelons ici que selon les préceptes bibliques, n'est juif que la personne ayant sa mère juive. C'est en suivant ce principe que les religieux du gouvernement de l'époque voulait faire appliquer la loi Qui est juif ? défavorisant de facto les individus nés de mariage mixte, dont la communauté américaine est la principale concernée. Cité par Edward Tivnan dans son livre sur les relations américano- israéliennes : le Lobby, Simon and Schuster, New York 1987. Ces conséquences vont de la simple reconnaissance en Jésus comme Messie du peuple Juif, à l'anéantissement d'une partie du monde. [...]
[...] Comme nous l'avons précité, le but du sionisme chrétien est d'aider l'installation des Juifs en Israël, ce à quoi il contribue largement avec ce type de financement. Toutefois, il existe d'autres groupes ou associations qui aident financièrement Israël à travers, non pas uniquement une aide à l'immigration, mais des actions portées vers le politique et le social. C'est notamment le cas pour l'Ambassade chrétienne pour Israël ou le First Pentecostal Tabernacle envoi de panier-repas, vêtements, dons aux familles pauvres israéliennes. Le sionisme chrétien puise également dans ses ressources non financières pour grandir l'influence du lobby pro israélien aux Etats-Unis. [...]
[...] Parmi les lobbies, le lobby juif dit aussi lobby sioniste pour échapper à l'accusation d'antisémitisme arrive en tête. Ce lobby, forcément international puisqu'il existe des communautés juives sur tous les continents, appuierait l'Etat d'Israël dans tous les registres, économiques, politiques, médiatiques, diplomatiques, militaires et ce, quelque soit le gouvernement en place en Israël partie de gauche ou de droite. Au pire, ce lobby serait dirigé par et depuis Israël. Pour un pays comme la France où, en vertu de la Constitution, le chef de l'Etat mène prioritairement la politique étrangère et où la notion de communauté n'a aucune valeur institutionnelle, cette croyance relève du fantasme. [...]
[...] En effet, il s'agit ici de rappeler que les Etats-Unis, élève fervent de Richelieu et de sa Realpolitik, ne pense essentiellement qu'en terme d'intérêt lorsqu'il s'agit de politique internationale, tel le rappel d'imminent scientifique américain issu du courant dit réaliste. Cette réalité a déjà été démontrée à travers les diverses échecs du lobby juif à imposer sa position jugée défavorable pour les Etats-Unis. De plus, il convient également de rappeler que si le lobby juif veut influencer la politique internationale des Etats-Unis, il n'est pas le seul et doit ainsi rivaliser avec d'autres groupes de pression américains tout aussi puissants sinon plus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture