L'Etat est, selon le Petit Robert, « l'autorité souveraine s'exerçant sur l'ensemble d'un peuple et d'un territoire déterminés ». Au XIXe siècle l'Etat est le mode d'organisation politique le plus courant, au moins dans le monde occidental. Mais la place qu'il prend va évoluer, se transformer avec les bouleversements politiques et sociaux majeurs de la deuxième moitié du XIXe siècle.
A partir de cette constatation, on peut se demander comment l'Etat va se positionner dans le flot d'idées nouvelles et d'évènements décisifs qui caractérise la deuxième partie du XIXe siècle.
[...] Celle-ci le revendique activement, à la fois à travers la lutte pour le suffrage et la participation politique, et à travers le mouvement des nationalités, caractéristique de cette seconde moitié du XIXe siècle. Tout d'abord, on voit donc que les individus veulent participer à la construction, à l'organisation et à la vie de l'Etat. Le droit de vote, qui semble constituer l'unique moyen d'avoir un impact sur la vie politique, de changer les lois et les sociétés, de participer à l'Etat, est revendiqué par tous ceux qui en sont privés. [...]
[...] Tout d'abord, l'Etat va instaurer un système d'éducation indépendant et laïc pour tenter d'extraire les enfants de l'influence de la religion. En France, c'est évidemment les lois Ferry de 1880-81, qui rendent l'enseignement primaire obligatoire, gratuit et laïc. L'Eglise va alors chercher à lutter contre cette étatisation de l'enseignement, soit en tentant de le contrôler, soit en le concurrençant par des écoles privées. Cet enseignement primaire a pour but principal l'enracinement de la République française, la diffusion d'une morale laïque, de normes d'hygiène Ainsi, la transmission des valeurs glisse de l'Eglise vers l'Etat. [...]
[...] Longtemps, ce dernier a été réduit au rôle d'un policier au service de l'arbitraire monarchique. Mais dans la seconde moitié du XIXe siècle, bien qu'il reste un gendarme, il devient surtout un administrateur, un Etat de droit, où la loi, plus que la violence, exprime et applique au peuple la volonté des gouvernants. Néanmoins, tout cela ne se fait pas sans résistances. Mais c'est également en vainquant ces résistances que l'Etat prend une place de plus en plus considérable. La première instance qui lutte contre la place considérable qu'est en train de s'attribuer l'Etat est bien sûr l'Eglise. [...]
[...] On voit là encore que l'on revendique pour l'Etat une place de plus en plus importante : on veut qu'il s'impose par rapport aux autres Etats, afin que sa nation s'impose sur les autres nations. Finalement, on a vu que l'Etat, dans cette seconde moitié du XIXe siècle, prend une place grandissante. Certes les libéraux, surtout pendant la Grande Dépression, tentent de freiner cette évolution, et de minimiser la place de l'Etat. Certes l'Eglise lutte pour ne pas perdre sa place dans la société. [...]
[...] Le pouvoir est détenu par les grands propriétaires, les patrons de l'industrie, les grands négociants, les banquiers et les clergymen, qui ont quasiment l'exclusivité des fonctions de lord-lieutnant (commandant de la milice), de shérif (exécuteur des sentences), et surtout de justice of peace (chargé de la justice, de la police et de la répartition de l'impôt). En nommant à ses charges, la Couronne ne fait que rappeler ses lointains pouvoirs. Mais à la fin du siècle, des réformes vont dans le sens d'un pouvoir émanant plus de l'Etat, notamment dans la police et l'armée. [...]
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