En France, a été créé en 2006 un Contrat d'accueil et d'intégration, traduit en 9 langues, se présentant sous l'intitulé « Bienvenue en France » et qui est remis à l'immigré à son arrivée sur le territoire français. Il s'agit d'un contrat engageant l'immigré à respecter les lois et valeurs de la République et en contrepartie, l'État s'engage à lui offrir l'accès aux droits individuels. Or dans ce contrat d'accueil figure la phrase « La connaissance du français est le premier atout de votre intégration ». On peut légitimement se demander pourquoi le gouvernement français pose ainsi la question de l'apprentissage de la langue du pays d'accueil comme essentielle et pourquoi il en fait un pré-requis de base aux droits. La question se pose d'autant plus que nous vivons aujourd'hui dans un monde globalisé où l'anglais s'impose parfois comme une sorte de langue universelle permettant à tous de se comprendre, ce qui pourrait rendre négligeable l'importance d'une langue spécifique pour une nation.
[...] De quoi dépend la place accordée à la langue dans l'intégration nationale ? La langue est-elle nécessaire et suffisante pour s'intégrer dans une nation ? Nous verrons dans un premier temps que selon la conception de la nation, la langue peut être ou bien un facteur prioritaire ou bien un facteur secondaire de l'intégration nationale, et dans un second temps nous verrons que dans la pratique, la langue est nécessaire à l'intégration, bien que non suffisante. I. L'importance accordée à la langue dans le processus d'intégration dépend de la conception de la nation A. [...]
[...] Peut-on penser l'intégration nationale par la langue ? En France, a été créé en 2006 un Contrat d'accueil et d'intégration, traduit en 9 langues, se présentant sous l'intitulé Bienvenu en France et qui est remis à l'immigré à son arrivée sur le territoire français. Il s'agit d'un contrat engageant l'immigré à respecter les lois et valeurs de la République et en contrepartie, l'État s'engage à lui offrir l'accès aux droits individuels. Or dans ce contrat d'accueil, figure la phrase La connaissance du français est le premier atout de votre intégration On peut légitimement se demander pourquoi le gouvernement français pose ainsi la question de l'apprentissage de la langue du pays d'accueil comme essentielle et pourquoi il en fait un pré requis de base aux droits. [...]
[...] Cependant, l'intégration n'est pas synonyme d'acculturation. En effet l'acculturation, qui tend à faire disparaître toute singularité culturelle serait à la fois dommage, car ce serait la perte d'un atout, d'un élément de spécificité, et à la fois impossible, car on ne peut pas demander un individu d'oublier sa culture. L'intégration nationale c'est donc à la fois insister sur les convergences des membres de cette nation, sans pour autant ignorer leurs divergences. Dans ce cas, pourquoi la langue ne pourrait-elle pas rester un élément de divergence, de spécificité, au même titre que la religion ou ainsi que d'autres traits culturels et pourquoi devrait-elle forcément être un élément de convergence pour favoriser l'intégration ? [...]
[...] Michel Foucault a démontré dans son ouvrage Des mots et des choses que la maîtrise des mots permettait la maîtrise des choses En second lieu, c'est pour des raisons d'unité de la nation et pour l'accès aux autres formes d'intégration que la maîtrise langue est nécessaire. Cependant, il ne faut pas oublier qu'elle n'est qu'un premier pas de l'intégration. De plus, l'intégration par la langue ne signifie pas l'oubli de la langue d'origine, car il ne faut pas négliger l'importance pour un individu du lien avec ses racines, ainsi que celle pour la nation de conserver des éléments de diversité et de richesse culturelle. [...]
[...] Ainsi, la dimension sociale de l'intégration passe par la maîtrise de la langue. > La question du réseau et la dimension psychologique de l'intégration (la peur du rejet) Ne pas avoir d'emploi ou ne pas aller à l'école, à cause de la non-maîtrise de la langue, limite les rencontres et peut donner le sentiment de ne pas se fondre dans la société et par extension dans la nation. Or l'intégration a une dimension psychologique non négligeable, qui peut ici jouer : le sentiment de ne pas être accepté peut empêcher l'intégration. [...]
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