Alors que l'on assiste aujourd'hui dans les démocraties occidentales à une érosion de la participation électorale on assiste aussi paradoxalement à l'émergence de moyens d'expression de revendications alternatifs. À partir des années 60, alors que les électeurs commencent à faire preuve d'instabilité, des mouvements sociaux qualifiés de "nouveaux" émergent.
Ces mouvements ne concernent plus directement les problèmes de la production et de l'économie, ils se situent dans le champ de la culture, de la sociabilité, de la ville, des valeurs, et paraissent bousculer les formes classiques de gestion du conflit social et de la représentation politique, ils mettent aussi en scène de nouveaux acteurs comme les "minorités", les femmes, les jeunes, les classes moyennes fortement scolarisées. Leur spécificité tiendrait donc à leur mode d'action, mais pas seulement, a leur sujet et a leurs acteurs également.
L'évolution qu'ont connue les mouvements sociaux a-t-elle abouti à l'instauration de nouveaux mouvements sociaux ou bien n'est-elle que le résultat d'une adaptation nécessaire et logique aux évolutions de la société et du monde politique ?
[...] Cette institutionnalisation est une forme de domestication par l'Etat de ces NMS. Il s'agit pour un Etat d'échanger une forme de reconnaissance contre la modération des revendications et des formes d'actions. On peut pour illustrer cela, citer l'exemple des ministères, des thèmes portés par des NMS à l'origine vont ainsi être repris par l'Etat qui va se les approprier. Ainsi, en France en 1971 est crée le ministère de la Protection de la nature et de l'environnement qui existe aujourd'hui sous le nom de ministère de l'Écologie et du Développement durable, ou encore le secrétariat d'Etat à la condition féminine de 1974 et aujourd'hui le ministère de la parité et de l'égalité professionnelle. [...]
[...] Dans ce contexte il est difficile de différencier les nouveaux mouvements des anciens dans le sens ou les préoccupations se recoupent. A l'inverse les revendications qualitatives ne sont pas le propre des NMS. En effet, les valeurs politiques, morales desquelles les acteurs des NMS se réclament (autonomie individuelle, solidarité, égalité, participation ) ne sont que l'héritage de la philosophie des Lumières. Ainsi, des mouvements pacifistes existaient déjà dans la plupart de pays européen avant la Première Guerre mondiale, il en va de même pour les mouvements féministes ou d'égalité des droits. [...]
[...] Les NMS qui sont apparus alors mettent en avant des espaces de luttes plus larges et plus divers, les mouvements sociaux ne sont plus l'expression d'une classe sociale. Les acteurs de ces NMS ne fondent pas leur auto identification sur les codes politiques établis (gauche/droite, progressiste/conservateur . ) ou sur les codes socio- économiques qui leur correspondent partiellement (classe ouvrière/classe moyenne, pauvres/riches Les nouveaux enjeux défendus par les NMS recouvrent toutes les sphères de la société. Ils prétendent donc toucher l'ensemble de la société, c'est l'exemple de tous les mouvements écologistes qui s'adressent à la race humaine dans sa globalité. [...]
[...] Les nouveaux mouvements sociaux ne sont pas complètement inédits Les spécificités des nouveaux mouvements sociaux par rapport aux anciens peuvent être remises en cause. En effet, les particularités de leurs revendications restent floues et leurs modes d'action ne sont pas inédits Des revendications qui ne sont pas spécifiques Les nouveaux mouvements sociaux ne basent pas uniquement leurs revendications sur des améliorations qualitatives, les difficultés économiques, la stagnation du chômage ont contribué à faire réapparaître sur le devant de la scène des revendications de type plus matérialiste (salaire, emplois, social ) chez les acteurs des mouvements sociaux. [...]
[...] L'une des caractéristiques principales des actions des NMS est la recherche de visibilité, les médias et l'opinion publique sont les principaux destinataires de toute action. Il y a théâtralisation, une véritable mise en scène des conflits et des revendications, on peut ici penser à l'exemple des Don Quichotte et leurs campements dénonçant le mal-logement ou encore aux actions d'Act Up. A travers ces actions les NMS ont compris que l'attention des chaînes de télévision, des radios, des journaux, est de nature à légitimer leurs combats et que le soutien de l'opinion publique exerce une pression sur le gouvernement. [...]
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