« Traditionnellement, la « société » pour les sociologues faisait référence à un modèle d'organisation sociale délimitée par des frontières, parfois ethniques, le plus souvent étatiques. Le transnationalisme a bouleversé ces compartimentages. Désormais c'est à l'échelle planétaire que se traduisent grand nombre d'évolutions et de changements structurels (...) on peut désormais parler de société mondiale ».
Cette affirmation de B. Badie est-elle pertinente ? Peut-on face aux évolutions à l'oeuvre dans la mondialisation parler de société mondiale, comme le font un grand nombre d'observateurs ? Est-il légitime de parler de sociologie en dehors d'une société délimitée dans le cadre de l'Etat-Nation ? Pour répondre à cette question, il faut d'abord définir la notion de "société" (...)
[...] ) on peut désormais parler de société mondiale Cette affirmation de B. Badie est-elle pertinente? Peut-on face aux évolutions à l'œuvre dans la mondialisation parler de société mondiale, comme le font un grand nombre d'observateurs? Est-il légitime de parler de sociologie en dehors d'une société délimitée dans le cadre de l'Etat-Nation ? Pour répondre à cette question, il faut d'abord définir la notion de "société". Norbert Elias nous met en garde dans La société des individus : Chacun sait ce que signifie le mot société chacun croit du moins le savoir. [...]
[...] En 1972, la publication de deux livres marquent une première étape dans la consécration du terme de société mondiale: Transnational relations and World Politics de R. Keohane et Joseph Nye et de World Society de John Burton. Burton décrit le monde comme une toile d'araignée, composé de multiples réseaux transnationaux d'échanges, de migrations, de communication, de transactions échappant à la réalité des frontières physiques. Il constate la multiplicité des acteurs du nouveau système: OI, ONG, FMN, familles, institutions, individus . C'est l'homme et non plus l'Etat qui est au cœur de cette World human society. [...]
[...] Cette notion dérive des théories réalistes. Les Etats, malgré leur tendance à lutter pour le maintien de leur souveraineté se sont associés par intérêt et se sont accordés sur des standards de comportement. La société mondiale est la société des individus (personnes physiques ou morales privées, isolées ou en groupes) Ce concept est né du constat de l'accélération de la mondialisation depuis les années 80, de la multiplication d'échanges de toutes sortes au niveau mondial entre acteurs non-étatiques, de la définition d'objectifs communs au niveau mondial (environnement, paix, lutte contre pandémies . [...]
[...] Il faut aussi relativiser l'existence d'une véritable solidarité internationale. On peut prendre pour exemple les différences entre nations riches et pauvres dans le traitement dont bénéficient les malades du SIDA. L'aboutissement politique de cette dynamique de création d'une société mondiale serait, à côté de l'accélération des échanges et des interdépendances d'une part, et de l'émergence d'une opinion, d'une solidarité et d'une société civile d'autre part, la formation d'une forme de "gouvernement mondial". Des ébauches d'un tel "gouvernement du monde" peuvent être décelées dans le système actuel. [...]
[...] La notion contient donc trois dimensions importantes: l'association, l'idée d'organisation (règles et institutions, formelles ou informelles) et, enfin l'existence de buts communs. Cette définition est-elle transposable au système international ? Quelles seraient les caractéristiques d'une société mondiale? Si l'on considère, comme 1 B. Badie et M. Cl Smouts, Le retournement du monde. Sociologie de la scène internationale, Dalloz et Presses de Sciences Po (3ème éd.), p 107-108. certains chercheurs en relations internationales que ce concept est pertinent, permet-il de décrire toute la réalité du système international ? [...]
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