« L'analyse de la légitimité du pouvoir passe par la reconnaissance d'une certaine compétence » tels étaient les propos de Max Weber. Une personne est donc compétente lorsqu'elle a la capacité d'agir et surtout de bien agir lui conférant une certaine légitimité.
De nombreuses approches définissent la politique comme l'organisation du pouvoir dans l'État. La politique au sens plus large est donc la structure et le fonctionnement d'une communauté. La compétence politique renvoie ainsi à la capacité de décryptage des enjeux politiques dans la société.
Dans le monde contemporain, le politique plus précisément l'homme politique est de plus en plus jugé, évalué, en fonction de « compétences ». En lui conférant un mandat, les citoyens considèrent que celui-ci devra faire preuve d'une compétence déterminée. Il doit semble-t-il s'improviser expert dans de multiples domaines et donc répondre aux attentes de la population.
Cependant il faut garder à l'esprit que la compétence politique ne serait être constitutive de ceux qui gouvernent la société mais concerne également les individus qui la composent.
L'individu peut revendiquer le fait d'être concerné par la politique en tant que membre à part entière d'une société, mais a-t-il réellement les compétences pour prendre des décisions ? On suppose que les citoyens ont une compétence politique lorsqu'il effectue des choix politiques consciencieusement et librement même s'ils n'appartiennent pas à la classe politique. Dès lors peut-on réellement parler de compétences en politique ? Pour gouverner ou encore prendre des décisions est-il nécessaire de détenir un savoir-faire ? Ne risque-t-on pas de faire de la politique une affaire de spécialistes et des citoyens de simples usagers ?
[...] la compétence politique, une forme de légitimité ? Autrefois la compétence politique n'était que secondaire, le politique se basait sur une légitimité traditionnelle peu à peu la politique devient spécialisée et donc la compétence politique est de plus en plus exigée A. Une légitimité traditionnelle du politique À l'heure actuelle, les hommes politiques sont jugés et élus selon leurs compétences, leur aptitude à décrypter les enjeux politiques. Cependant, la légitimité du politique s'est souvent fondée sur des bases bien plus arbitraires. [...]
[...] Dès lors, on suppose la maîtrise de certaines compétences, qualités essentielles. S'engage alors un processus de professionnalisation qui fait de la politique une activité de spécialistes. Si le politique est évalué sur son efficacité encore faut-il commencer par se donner les moyens de son action c'est-à-dire par asseoir sa légitimité. Milbrath a souligné le fait que certaines activités demandent l'acquisition de compétences analogues à celles qui exigent le métier politique. Différentes catégories professionnelles vont recevoir une formation juridique et administrative qui va leur permettre d'acquérir une bonne capacité de débatteur, par oral ou par écrit. [...]
[...] Daniel Gaxie estime que l'inclinaison d'un individu à se comporter en citoyen actif serait corrélée avec son niveau de compétence politique. Par là, il faut entendre la connaissance des acteurs et des enjeux, la maîtrise des schémas politiques de classification et d'évaluation. La probabilité d'acquérir cette compétence, objective selon Gaxie, mais surtout subjective en réalité, est elle-même en rapport avec son niveau culturel et son insertion professionnelle. En effet, la mise au point des concepts, leur formulation ou l'animation du combat politique qui permet de mieux informer et mobiliser le citoyen procède avant tout de l'éducation civique. [...]
[...] Les abstentionnistes hors du jeu politique sont des individus qui se déclarent incompétents, qui lisent peu de journaux, qui participent peu à la vie politique ou qui sont en retrait des mobilisations collectives. L'abstentionnisme conduit donc à un désengagement politique et électoral. Mais bien plus encore par la dégradation de l'image de la classe politique, le sentiment de corruption de la classe politique ainsi que la distance et la méfiance envers celle- ci. Les citoyens des cités ont un sentiment d'indifférence de la part des politiques avec la disparition de services publics dans les cités. [...]
[...] Ainsi plus récente est la capacité du politique à conquérir le pouvoir à l'aide de sa personnalité charismatique comme l'évoque Max Weber dans le savant et le politique. La compétence est alors celle de l'orateur comme ce fut le cas pour le général de Gaulle. En effet, la Seconde Guerre mondiale lui a permis d'asseoir une certaine légitimité en tant que défenseur du pays. Mais avait-il les compétences en politique pour gouverner le pays et donc la formation requise ? [...]
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