Le peuple est exploité en ce sens que la loi ne symbolise plus l'intérêt général transmis par le vote au suffrage universel. Il y a une ingérence évidente de la part de ces groupes de pression et c'est pour cela que l'on a pu entendre parler de « IIIe chambre » pour qualifier les groupes d'intérêts. Il y a bien un contournement de la démocratie puisque ce type de groupe tente de prendre un autre chemin que celui de l'élection pour faire valoir ses volontés, il prend une autre voie pour éviter les obstacles et les difficultés qui s'offrait à lui. Or, les réseaux complexes qu'ils instaurent et l'élément monétaire qu'ils insèrent dans le jeu politique tendent à mettre en péril la transparence que nécessite un vrai régime démocratique. Dans quelle mesure, donc, l'influence des groupes d'intérêts sur la décision politique et l'expression d'intérêt particulier peut-il remettre en cause l'intérêt général qui est pourtant le point d'orgue de la démocratie selon Rousseau? Si les groupes d'intérêts ont permis de redonner un coup de fraîcheur à la démocratie en utilisant des chemins différents et en produisant de nouvelles normes, ce contournement des voies traditionnelles semble avoir eu des effets pervers mettant en péril certains principes démocratiques.
[...] J.L Debré avait été obligé d'expulser des représentants de Virgin et de la Fnac qui tentaient d'influencer les députés lors du projet de loi sur les droits d'auteur dans l'économie numérique en offrant des cartes de téléchargements prépayés. D'autre part les groupes de pression n'hésitent pas à falsifier l'information dans leur propre intérêt ainsi des journalistes membres de l'Association des Agences Conseils en Communication affirmaient dans Le Monde que c'est la sédentarité des enfants et des adolescents qui est le premier facteur de l'obésité, pas le message publicitaire pour se décharger de toute responsabilité. La transparence et l'accès à l'information que doit assurer la démocratie au citoyen sont donc remis en cause. . [...]
[...] Dahl, de la Sociologie des Groupes d'intérêts de M. Offerlé et article les groupes d'intérêts au secours de la démocratie de La Revue française de Science Politique). [...]
[...] Les groupes d'intérêt : approfondissement ou contournement de la démocratie ? Maurice Duverger dans La démocratie sans le Peuple dénonce le fait que le régime représentatif demande seulement aux citoyens de distribuer les cartes et de désigner les joueurs, en les excluant ensuite de la partie L'auteur souligne ici une des carences de la démocratie contemporaine qui est de restreindre la participation politique des citoyens aux élections. Dès lors les groupes d'intérêts qui se composent d'hommes et de femmes qui partagent une cause, un objectif, un espoir et s'organisent de manière à influencer et à faire prendre conscience aux acteurs politiques de leur volonté semblent être un remède à ce déficit démocratique du régime représentatif. [...]
[...] Face à cela, les groupes d'intérêts apparaissent comme un remède pour faire entendre les individus oubliés par les partis politiques. Par ailleurs, Ulrich Bech dans Pouvoirs et contre pouvoirs à l'heure de la mondialisation, montre que c'est effectivement une notion de rejet du politique qui est à l'origine des contre-pouvoirs. Ainsi, les associations pour la défense de l'environnement ou contre l'exclusion se sont multipliées ces dernières décennies et tentent aujourd'hui d'influer sur le politique. Par exemple, on peut observer que les candidats à la présidentielle de 2007 se sont vus inciter à signer le pacte écologique de Nicolas Hulot ou encore à s'engager de prendre les mesures revendiquées par les associations comme cessez-le-feu ou ni putes, ni soumises . [...]
[...] On observe donc que les groupes d'intérêts ont permis un approfondissement de la démocratie en se présentant comme un palliatif à ces contradictions naturelles et à ces dérives contemporaines. C'est, par ailleurs, en utilisant des voies nouvelles, en rupture avec les modalités traditionnelles de la représentation démocratique, que les groupes de pression ont permis une meilleure expression des intérêts particuliers des individus tout en obligeant ce dernier à s'investir davantage dans l‘organisation du vivre ensemble. Cependant ces nouvelles mesures ont des effets pervers qui peuvent mettre en péril des principes certes traditionnels mais essentiels de la démocratie comme une redistribution égale de la souveraineté à travers tous les membres de la société, la transparence de la gouvernance ou encore l'objectif du bien commun. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture