« Imposer » renvoie au premier abord à quelque chose de matériel, de concret, que l'on pourrait par définition imposer, quitte à recourir à la force. La vraie question ici est plutôt est-ce que l'on doit l'imposer ? Le terme « démocratie » puise son étymologie dans deux termes grecs, il est donc pluridimensionnel : démôs, le peuple, et cratos, le pouvoir. Ainsi, regroupés en seul terme, l'ensemble désignerait le pouvoir au peuple. Cependant, il est important de signaler que la démocratie n'est pas la vox populi ; ce n'est pas parce que le peuple a le pouvoir que ce qui est fait est forcément le désir du peuple.
Le cas de la peine de mort en France traduit bien ce phénomène. Plus de la majorité des Français étaient pour son maintien, mais le président de la République, F. Mitterrand, en décida autrement et abolit définitivement la peine de mort. Il a nécessité une pratique de la démocratie, accompagnée d'une pratique des droits de l'homme, du respect de la dignité humaine, auquel le peuple ne peut s'opposer. On peut donc d'ores et déjà se demander s'il est légitime ou non d'imposer la démocratie . Tout d'abord, il est important de montrer en quoi le problème de la définition de la démocratie donne lieu à des réponses différentes. Ensuite, il sera intéressant de s'interroger sur ce qui pousse les démocrates à vouloir imposer, manu militari dans la plupart des cas, leur démocratie, et se questionner sur l'origine endogène ou exogène aux sociétés civiles de la démocratie. Enfin, nous analyserons les facteurs économiques et culturels, en se demander s'ils constituent ou non un obstacle à la démocratie.
[...] Peut-on imposer la démocratie? Imposer renvoie au premier abord à quelque chose de matériel, de concret, que l'on pourrait par définition imposer, quitte à recourir à la force. La vraie question ici est plutôt est-ce que l'on doit l'imposer ? Le terme démocratie puise son étymologie dans deux termes grecs, il est donc pluridimensionnel : démôs, le peuple, et cratos, le pouvoir. Ainsi, regroupé en seul terme, l'ensemble désignerait le pouvoir au peuple. Cependant, il est important de signaler que la démocratie n'est pas la vox populi ; ce n'est pas parce que le peuple a le pouvoir que ce qui est fait est forcément le désir du peuple. [...]
[...] Le peuple élira ensuite, démocratiquement, Patricio Alwyin. La manifestation de la démocratie comme phénomène endogène aux différents pays est également bien retranscrite dans l' accession à la démocratie de l'Afrique du Sud, de l'Espagne ou encore de la Malaise. Face à toutes ces démocraties qui se découvrent d'elles-mêmes, nous sont en droit de nous demander quelles sont les raisons qui poussent les démocrates à vouloir imposer leur démocratie et à vouloir la réduire à un phénomène exogène à des sociétés civiles ? [...]
[...] Le processus de décision doit faire intervenir le plus grand nombre. Cette notion de démocratie comme forme de société, qui ne peut être imposée, est particulièrement bien analysée par C. Lefort2. Celui-ci, dans une démocratie, le lieu du pouvoir devient un lieu vide Ainsi, le pouvoir politique doit à égale distance de chaque citoyen et ceux qui nous gouvernent sont dans l'incapacité de s'emparer totalement du pouvoir de cette manière. Lefort qualifie les sociétés démocratiques comme société historique par excellence ; la démocratie est déterminée par une incertitude qui lui est propre. [...]
[...] III/ Une conditionnalité démocratique ? (Guy Hermet) La conclusion de la discussion précédente nous amène logiquement à penser et à nous interroger sur l'éventualité d'une conditionnalité démocratique Cette conditionnalité peut-être questionnée selon deux grands axes, qui ne dépendent pas de la détermination des acteurs politiques : l'économie, et la culture (peut-on affirmer que la culture se dresse comme un obstacle dans les sociétés ne faisant pas partis du monde occidental Dès 1958, des modèles tentèrent d'expliquer l'impact des prédispositions économiques nécessaires à la démocratie. [...]
[...] Un Etat peut donc prospérer économiquement, mais être hermétique à la démocratie. Dans les années 1990, un autre courant de pensée, la démocratie de marché affirmait que l'économie de marché est un pilier fondamentalement nécessaire pour garantir la promotion de la démocratie. Cette thèse vient apparaître suite aux échecs des économies collectivistes. L'économie de marché serait donc le palliatif idéal. Or, cette analyse ne nous assure en rien que le modèle que l'on souhaite instituer soit obligatoirement plus efficace que le précédent. [...]
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