La chute du mur de Berlin en 1989, sonnant le glas de la guerre froide a ouvert l'ère de la puissance hégémonique des États-Unis. Avec l'aide de leurs alliés occidentaux ils ont alors entrepris de nombreuses opérations extérieures dans le monde : en Irak, en Somalie, dans les Balkans, en Haïti, en Afghanistan, puis à nouveau en Irak.
A chacune de ces interventions, légales ou non, légitimes ou non, s'est posée la question suivante : faut-il en profiter pour instaurer la démocratie ? En effet, la démocratie est maintenant au centre des préoccupations des pays occidentaux. Tous les peuples y ont-ils droit ? Faut-il imposer la démocratie aux peuples qui ne peuvent en jouir ? La démocratie est même devenue par la suite une légitimation des actions occidentales : on se bat au nom de la démocratie et pour la démocratie.
Depuis l'élection de GW Bush, ces préoccupations ont pris une allure plus concrète avec les deux guerres en Irak et en Afghanistan où l'instauration d'un régime démocratique est devenue une solution théorique à des problèmes pratiques, comme la lutte contre le terrorisme. L'heure de l'ingérence démocratique est venue, au nom du Bien contre le Mal. Cette attitude messianique ne doit toutefois pas occulter une question primordiale : peut-on vraiment exporter la démocratie ?
Car avant d'avancer aveuglément, il semble nécessaire de s'interroger sur la nature même de la démocratie.
[...] Pour revendiquer ses droits, il doit en avoir conscience. Or, dans les pays où l'appareil éducatif est défaillant ou manipulé, cette prise de conscience ne se fait que par l'intermédiaire d'institutions sociales telles que la famille, la religion ou le travail. De ceci découle l'idée de conscience collective, de laquelle le sujet peut faire siennes les différentes valeurs contenues dans celle-ci. Par conséquent, si l'idée de démocratie n'est pas ancrée dans la conscience collective, toutes les revendications démocratiques souffrent d'un manque d'unité et d'accroche dans la société. [...]
[...] III Le droit à la gouvernance démocratique. Nous venons de voir un intérêt géopolitique à ce que la démocratie se répande. Par ailleurs, la démocratie est le seul modèle politique qui affirme le droit aux hommes d'exercer un contrôle libre sur leur vie. Par opposition aux autocraties, où les hommes doivent se conformer à un idéal, celui des hommes au pouvoir, les démocraties permettent à la diversité des hommes de s'exprimer. La diversité permise, chacun est alors encouragé à organiser sa vie comme il le souhaite. [...]
[...] Conclusion Nous avons tenté de définir la démocratie non pas en tant que type de gouvernement, mais plutôt en tant qu'idéal politique. On ne peut en effet la définir comme un ensemble plus ou moins ordonné d'institutions politiques, elle prend la forme d'une revendication par les hommes. D'abord, celle-ci a été la revendication de la liberté politique, les hommes demandant à ce que leurs droits fondamentaux soient respectés, que la souveraineté leur revienne afin qu'ils puissent avoir le contrôle de leur vie. [...]
[...] Car avant d'avancer aveuglément, il semble nécessaire de s'interroger sur la nature même de la démocratie. Dans un premier temps, il nous sera nécessaire de définir la démocratie afin de voir qu'il n'existe pas une unique forme de démocratie. De là, nous pourrons analyser l'échec de la démocratisation du Moyen-Orient à l'initiative des Etats-Unis, pour pouvoir en tirer des conclusions sur la possibilité ou non d'exporter la démocratie. Malgré cet échec, nous essaierons de montrer la nécessité pour le monde d'être formé de démocraties. I. Qu'est-ce que la démocratie ? [...]
[...] III Ne pas créer de futures dictatures ? Redonner le pouvoir à un peuple qui a été opprimé pendant de longues décennies comporte par ailleurs quelques dangers. En effet, le populisme permet à des hommes de détourner la démocratie vers une dictature. Un peuple qui ne connaît pas ses droits et devoirs engendrés par la démocratie est désarmé face au populisme qui exacerbe les différences, les tensions, qui invoque des menaces extérieures et intérieures et qui cultive la peur. Ce détournement permet aux individus possédant le pouvoir de se détacher du contrôle populaire et ainsi de tuer la démocratie pour la transformer en régime autoritaire. [...]
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