S'il apparaît que le chômage massif qui ne cesse de caractériser nos sociétés explique largement la crise de la citoyenneté, les récentes modifications dans les structures même de l'emploi marquent une cause déterminante dans la déprise du lien politique. Les mutations de l'Etat-providence peuvent expliquer pour une part ce relâchement dans la conscience démocratique néanmoins de nouvelles formes de participation peuvent s'envisager dans son cadre
[...] Ce salaire, basé sur le même mécanisme compensatoire que le R.M.I. mais à un niveau plus élevé, serait principalement destiné aux personnes offrant de leur temps au bien-être collectif, au mieux-vivre global. Si pour certains économistes la mesure revient à se partager la pénurie (l'expression est du canadien Olivier Blanchard dans son article Monsieur Rifkin est un charlatan ! elle est pour André Gorz le seul moyen d'enrayer le mécanisme de marchandisation de la solidarité Les projets développés auraient ainsi même l'avantage, selon ces théoriciens, de recréer de la solidarité sur la base de l'insuffisance chronique de l'emploi tel que nous le connaissons. [...]
[...] Les nouvelles formes d'organisation du travail comme la gestion par le stress et surtout la précarisation des structures même de l'emploi viennent à la fois confirmer son analyse et proposer de nouvelles pistes dans la définition de la relation entre emploi et citoyenneté. Les récentes création d'emplois ont contribué à dichotomiser le marché du travail et à définir un statut hybride entre celui d'employé et de chômeur qui s'avère de plus en plus pérenne avec le temps et en dépit de la qualification des candidats à l'emploi stable (d'où l'ironie de l'un des interlocuteurs de Jeremy Rifkin qui, à l'écoute d'un discours de Clinton sur les nombreuses création d'emplois réalisées s'écrie Je sais ! [...]
[...] Peut-on être citoyen sans emploi ? Introduction Le concept d'un droit au travail a été développé dès le XVIIIième siècle comme une élément de pacification sociale (on peut citer à cet égard les ateliers de charité instaurés par Turgot ou les ateliers nationaux qui, dans une optique plus sociale, ont concrètement fondé le droit au travail). C'est bien là l'illustration du fait que la perte d'un emploi peut s'avérer comme un élément de déconsidération, de déstructuration de la personne dans sa psychologie individuelle comme dans son réseau de relations avec le reste de son entourage (en témoigne le récent film de Laurent Cantet L'emploi du temps où un V.R.P. [...]
[...] Cette crise de la citoyenneté au travers de ses rapports avec l'emploi s'envisage pour le politologue Fred Constant sous trois angles. Ainsi, la perte des droits sociaux directement induite par la perte d'un emploi se voit synonyme d'une crise de la citoyenneté statutaire (c'est le statut de citoyen qui nous est retiré), celle de la situation sociale renvoie à une crise de la citoyenneté effective (on ne se sent plus membre d'un groupe définit) et celle de l'identification collective (la perte d'une place dans une hiérarchie donnée) renvoie à celle de la citoyenneté identitaire. [...]
[...] L'imbrication des concepts de citoyenneté et d'emploi : A. La crise de la citoyenneté : une crise de l'insuffisance de l'emploi : Le concept même de citoyenneté qui semble remis en cause est le fruit de larges évolutions que ses imbrications avec la notion d'emploi ne viennent nullement démentir. Ainsi, Dominique Meda se base sur cette relation pour montrer que le travail en tant que tel n'a pas toujours existé, que la Grèce Antique l'a largement dénigré puisque la citoyenneté y était justement fondée sur les capacités de délaissement de cette sphère de l'utilité. [...]
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