Les derniers vers du poème d'Emma Lazarus « The new Colossus » inscrits sur le socle de la statue de la liberté restent dans l'imaginaire collectif, le symbole même du rêve américain et de ce pays-continent où tout est possible. Dans cet imaginaire peuplé de destins aussi diverses que ceux d'Abraham Lincoln, de Pei ou même plus récemment la figure d'Arnold Schwarzenegger, immigré autrichien devenu gouverneur de ce qui serait la cinquième puissance de la planète si elle était indépendante, l'Amérique ne peut s'identifier qu'au rêve.
Rêve de jeunesse, rêve d'un éternel recommencement, rêve de faire une fois pour toute Tabula rasa du passé,… les motivations des soixante-dix millions d'immigrants ont été aussi diverses que leurs origines. Ainsi mettre en doute l'existence du rêve américain apparaîtrait à bien des égards comme une gageure, et pourtant la consultation des ouvrages vendus actuellement sur l'Amérique et spécialement sur les Etats-Unis renvoie à un autre univers, assez différent de celui cité précédemment, dans lequel les termes qui reviennent les plus fréquemment sont « impérialisme, ultralibéralisme, démocratie dévorée par les lobbies, fanatisme de toutes sortes, Guantanamo, Pinochet, dictature cubaine, jeunes tirant sans raison sur d'autres jeunes, etc. ». Un sondage de Time Europe réalisé le 6 février 2003, révèle qu'à la question « quelles nations représentent le plus grand risque pour la paix ? », 80% ont répondu les Etats-Unis contre 7 ou 8% pour la Corée du Nord ou l'Irak. Peut-on vraiment parler d'un « Empire de la peur » à l'instar de Benjamin Barber, lequel fait dans son ouvrage une description machiavélique de la politique des Etats-Unis de George W. Bush ?
Face à ce second imaginaire qui est à présent aussi, voire plus, développé que le premier, une analyse s'impose et nous amène à reconsidérer à la fois les origines de ce rêve américain, de cette « fascination réticente » (Jacques Portes) qu'ont toujours eue les nations du monde face à ce continent, mais aussi comment celui à évoluer jusqu'à être devenu dans l'opinion d'un certain nombre un véritable cauchemar et un contre modèle (I), en même temps, qu'on le veuille ou non et malgré tous les changements qu'elle a connus, l'Amérique et en particulier les Etats-Unis garde à bien des égards un caractère exceptionnel qui fait de cette nation, le pays où « l'imagination n'a point de limite ; elle s'y étend et s'agrandit sans mesure » (Tocqueville), et grâce à cette imagination, l'Amérique réinvente quotidiennement ce rêve qui la caractérise. (II)
[...] Ainsi mettre en doute l'existence du rêve américain apparaîtrait à bien des égards comme une gageure, et pourtant la consultation des ouvrages vendus actuellement sur l'Amérique et spécialement sur les Etats-Unis renvoie à un autre univers, assez différent de celui cité précédemment, dans lequel les termes qui reviennent le plus fréquemment sont impérialisme, ultralibéralisme, démocratie dévorée par les lobbies, fanatisme de toutes sortes, Guantanamo, Pinochet, dictature cubaine, jeunes tirant sans raison sur d'autres jeunes, etc. Un sondage de Time Europe réalisé le 6 février 2003, révèle qu'à la question quelles nations représentent le plus grand risque pour la paix ? ont répondu les Etats-Unis contre 7 ou pour la Corée du Nord ou l'Irak. Peut-on vraiment parler d'un Empire de la peur à l'instar de Benjamin Barber, lequel fait dans son ouvrage une description machiavélique de la politique des Etats-Unis de George W. [...]
[...] Toutefois, le système politique semble échapper au peuple (cf. élections de 2000) et revenir soit au système judiciaire, soit aux lobbyistes. De même, la remarquable uniformité des présidents américains (quasiment tous des WASPS, et beaucoup des descendants des colons du Mayflower) remet en doute une quelconque méritocratie (en tout cas à ce sommet). -au point de vue de l'égalité : pas d'égalité devant la médecine, avec des millions de gens exclus du système de santé (non les plus pauvres, ni les plus vieux couverts par les systèmes Medicare et Medicaid, mais les classes moyennes inférieures). [...]
[...] Nous sommes la nation qui a mis fin à l'oppression des femmes afghanes, et nous sommes la nation qui a fermé les chambres de torture de l'Irak ( L'Amérique veut étendre non pas ses frontières mais le territoire de la liberté (George W. Bush). Mythe de la frontière : pousser les limites toujours plus loin et apporter la liberté : réponse à la question de Sombart, pourquoi n'y a-t-il pas de syndicalisme en Europe ? : aller plus loin, recommencer toujours.[7] On se retrouve dans les thématiques puritaines qui ont fondé l'Amérique, et dans l'esprit du protestantisme et sa parenté avec l'esprit du capitalisme (cf. [...]
[...] Pourtant on peut objecter qu'aujourd'hui on peut à bien des égards désespérer de l'Amérique et chercher à construire contre elle et à la dénigrer Cette attitude n'est absolument pas neuve et date de la naissance de l'Amérique. Les philosophes des lumières ont toujours méprisé le Nouveau Monde : dans Dégénération des animaux, Buffon montre clairement qu'on ne peut rien attendre l'Amérique où toute la faune, et la flore sont totalement dégénérées. Quand de Pauw écrit à propos des Américains qu'« une imbécillité fait le fond du caractère de tous les Américains et qu'il les juge privés à la fois d'intelligence et de perfectibilité on se retrouve dans des thématiques familières Quant à Stendhal, tous ses personnages, s'ils sont révolutionnaires et pensent à l'émigration en Amérique, tous sont de l'avis qu'un sort de misère en Europe et préférable à l'Amérique, Crois-moi ( ) ce serait une triste vie que celle d'Amérique Désespoir que l'on retrouve dans d'autres formules de Stendhal, comme ce mot laconique et là pas d'opéra Pour finir cette première partie, citons John Quincy Adams, représentant de la jeune république américaine en 1817 : Face à la croissance prodigieuse de notre population et de notre puissance, l'Europe est unanimement persuadée que nous deviendrons, à condition de rester unis, un membre particulièrement dangereux de la Société des Nations Ainsi, après avoir vu à quel point, on peut critiquer l'Amérique contemporaine, jusqu'à se poser la question conséquente du maintien d'un rêve américain aujourd'hui, nous avons vu dans une seconde partie que le rêve américain pouvait être aussi différent que l'Amérique elle-même et que les critiques envers le Nouveau Monde ne sont absolument nouvelles et date de la naissance de ce continent, nous pouvons dès à présent nous demander comment l'Amérique renouvelle son rêve au quotidien, et comment le rêve c'est l'Amérique et que l'Amérique, c'est le rêve II Un rêve qui se renouvelle sans arrêt A. [...]
[...] Stendhal, La chartreuse de Parme Cité par Robert Kagan, Les revers de la puissance. Werner Sombart, Pourquoi le Socialisme n'existe pas aux Etats-Unis ? [...]
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