démocratie, critique, système politique, philosophie, politique
Si, comme le dit Churchill, « la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres », c'est alors un régime politique qui ne serait être exempt de critiques à son encontre. Néanmoins, quand on se demande si on peut critiquer la démocratie, il s'agit davantage de déterminer s'il est légitime d'exprimer des critiques contre ce régime que de savoir si des critiques d'un tel régime existent et quelles sont elles.
La démocratie est un régime politique qui permet la pleine liberté d'expression et d'opinion, c'est l'un de ces fondements. On la définit le plus souvent par la formule maintes fois répétée : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Cependant, on peut facilement remarquer qu'un strict respect des règles démocratiques peut amener à la victoire aux élections et au pouvoir de partis non démocratiques comme ce fut le cas lors de la victoire du NSDAP en Allemagne en 1933 ou encore de celle du FIS en Algérie en 1991. Accepter la critique de la démocratie n'est-ce pas alors permettre la mise à mal de ce régime qui est pourtant considéré comme « le meilleur » ? Peut-on accepter des débouchés non démocratiques pouvant aller jusqu'à la fin de la démocratie au nom même de la démocratie ?
[...] Le pouvoir politique est selon lui partagé entre les hommes en fonction de leur conception du juste, on peut distinguer ainsi trois formes pures de régime politique : la République est un régime où le peuple pense le bonheur accessible par la liberté, le juste est donc pensé comme une répartition égale de la liberté ; si le partage est fonction de la vertu, alors le régime politique adopté par le peuple est celui de l'Aristocratie ; enfin si le bonheur est recherché par la richesse, alors la Monarchie est le régime politique souhaitable. Cependant ces trois idéaux sont corrompus si l'intérêt des parties prime sur l'intérêt général : la Tyrannie est la forme corrompue de la Monarchie ; l'Aristocratie trouve sa corruption dans l'Oligarchie ; la Démocratie est la forme corrompue de la République car c'est l'expression d'un intérêt particulier : celui de la majorité. Ainsi, pour Aristote, la démocratie est une forme corrompue de régime. Néanmoins, elle reste, parmi les trois formes corrompues, celle qui est le plus souhaitable. [...]
[...] On peut ainsi dire que la discussion critique est nécessaire, presque vitalement, à la démocratie : elle en est constitutive ; elle est le signe qu'elle s'interroge sur les limites et les risques du régime, qu'elle en a conscience, et ainsi qu'elle peut les éviter. La critique de la démocratie est nécessaire à sa sauvegarde. Ainsi, la critique de la démocratie est possible ou non selon le sens que l'on donne à ses termes. La démocratie en tant qu'idéal ne peut être remis en cause mais la démocratie en tant que mise en pratique de ses principes peut elle toujours être améliorer. La critique doit, quant à elle, être comprise comme un terme non pas négatif mais positif. [...]
[...] Pour perdurer, la démocratie a besoin d'évoluer. C'est cette capacité à se réinventer qui permet à la démocratie d'éviter les écueils des régimes autoritaires. Ceux-ci, en effet, par leur fermeture, leur rigidité, ne peuvent suivre les évolutions de la société et sont donc condamnés à tomber. Cette évolution est mise en lumière par Georges Burdeau. Selon lui, dans l'évolution de l'idée démocratique à l'époque moderne, on peut schématiquement distinguer trois phases. La démocratie a d'abord été considérée comme un moyen de la liberté. [...]
[...] Peut-on critiquer la démocratie ? Si, comme le dit Churchill, la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres c'est alors un régime politique qui ne serait être exempt de critiques à son encontre. Néanmoins, quand on se demande si on peut critiquer la démocratie, il s'agit davantage de déterminer s'il est légitime d'exprimer des critiques contre ce régime que de savoir si des critiques d'un tel régime existent et quelles sont elles. La démocratie est un régime politique qui permet la pleine liberté d'expression et d'opinion, c'est l'un de ces fondements. [...]
[...] Pour répondre à ce dilemme, on peut commencer par définir la démocratie. C'est en effet dans la polysémie du mot que se trouve toute l'ambiguïté de la question. On se rend alors compte qu'on peut distinguer la démocratie en tant que valeur, de la démocratie en tant que technique. Ainsi, si on ne peut critiquer les principes démocratiques qui assurent l'égalité et la liberté de tous, on peut s'interroger sur l'efficacité de leur mise en pratique. On se rend facilement compte que, quel que soit les circonstances, on ne pas critiquer la démocratie en tant que valeur. [...]
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