Généralement, les populations des pays industrialisés voient d'un très mauvais œil le phénomène de la mondialisation qui s'est accentué à partir des années 1970 : on lui associe couramment des termes comme « délocalisation » ou « dumping social » et on l'accuse d'avoir accru le chômage et généraliser la précarité. Dans la plupart des pays en développement (à l'exception, comme nous le verrons, des pays qui tirent partie de ce processus pour s'industrialiser, mais même au sein de ses pays la mondialisation n'est pas bénéfique pour tous), la perception de la mondialisation est tout aussi négative, mais pour des raisons différentes : elle a été le plus souvent associée à des politiques de libéralisation à marche forcée fragilisant les économies traditionnelles, incapables de résister à la concurrence des productions des pays du Nord. Ces conséquences catastrophiques pour les pays du Sud on été analysée en détail par le prix Nobel d'économie, J. Stiglitz, notamment dans son ouvrage La grande désillusion. On peut réellement parler de désillusion.
En effet, la mondialisation, en créant un vaste marché mondial aurait dû être perçue comme une opportunité pour tous : davantage d'échanges (marchands, mais aussi intellectuels ou culturels) signifie, en théorie, davantage de prospérité et de progrès. Le jeu du marché et les lois des avantages absolus et comparatifs de Smith puis Ricardo, complétées par le théorème HOS au XXe siècle mettaient bien en avant le fait que, s'il y avait une spécialisation des économies, les échanges étaient profitables à chacune des deux parties. Pourtant, les faits tendent à montrer le contraire et les gains de la mondialisation paraissent inégalement répartis.
Devant de constat, il convient de se demander si l'on peut réellement attribuer à la seule mondialisation l'accroissement des inégalités.
Nous verrons d'abord que la libéralisation des échanges, telle qu'elle a été menée ne profite pas à tous les pays de la même façon (I), ce qui, dans une certaine mesure, explique la montée des inégalités internes et mondiales que l'on a pu noter au cours des années 1990 (II).
[...] Une mondialisation menée par les pays riches 3 b. Une mondialisation mal contrôlée ? 3 c. Des pays du Sud inégaux face à la mondialisation ce qui explique en partie le creusement des inégalités dues à la mondialisation a. Des inégalités entre pays 6 b. Des inégalités entre individus Une libéralisation des échanges qui ne profite pas à tous les pays dans les mêmes proportions Une mondialisation menée par les pays riches La mondialisation, telle qu'elle a été menée, selon le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz[1], mis au ban de nombreux pays, alors qu'elle aurait dû apporter une prospérité sans précédent à tous. [...]
[...] Peut-on accuser la mondialisation des échanges d'accroître les inégalités ? Généralement, les populations des pays industrialisés voient d'un très mauvais œil le phénomène de la mondialisation qui s'est accentué à partir des années 1970 : on lui associe couramment des termes comme délocalisation ou dumping social et on l'accuse d'avoir accru le chômage et généraliser la précarité. Dans la plupart des pays en développement (à l'exception, comme nous le verrons, des pays qui tirent partie de ce processus pour s'industrialiser, mais même au sein de ses pays la mondialisation n'est pas bénéfique pour tous), la perception de la mondialisation est tout aussi négative, mais pour des raisons différentes : elle a été le plus souvent associée à des politiques de libéralisation à marche forcée fragilisant les économies traditionnelles, incapables de résister à la concurrence des productions des pays du Nord. [...]
[...] Elle contribue aussi au creusement des inégalités internes aux pays, en particulier dans les économies industrialisées où apparaît un clivage entre les détenteurs de capital (financier ou humain) et les autres, seulement détenteur de leur force de travail. Comment faire pour remédier à cette situation ? Un meilleur encadrement international, une redéfinition des missions du FMI, de l'OMC ou de la Banque Mondiale pourraient permettre d'envisager une autre mondialisation, reposant sur d'autres valeurs. Bibliographie Paul Krugman La mondialisation n'est pas coupable : vertus et limites du libre-échange, éd. [...]
[...] Par conséquent, à l'intérieur des sociétés, les gains de la mondialisation sont très inégalement répartis. De plus, la mondialisation des échanges commerciaux crée des inégalités entre catégories de salariés. En vertu de la loi des avantages comparatifs, chaque pays va se spécialiser dans la production du bien pour lequel il a un avantage comparatif. Les pays développés ont un avantage comparatif pour les biens qui incorporent du travail qualifié, les pays en développement dans les biens à forte intensité de travail peu qualifié. [...]
[...] Krugman[6] reconnaît que la mondialisation produit, par essence des inégalités : les investissements on tendance à aller là où les autres investisseurs sont déjà, car ils sont certains d'y trouver une main-d'œuvre qualifiée, des infrastructures performantes et des clients pour acheter leurs produits. La mondialisation est le résultat des choix territoriaux des firmes, elle a un effet polarisant. Ainsi, les pays du Nord sont la destination de près de 70% des investissements internationaux et les pays du Sud ne représentent toujours que 30% des exportations (contre 25% jusqu'aux années 1970). [...]
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