Loi de la majorité, refus, loi du plus fort
La question posée sous-entend que la loi de la majorité et la loi du plus fort sont deux choses différentes. En effet, la première est présente seulement seulement dans les sociétés démocratiques et permet de trancher une situation démocratiquement. Tandis que la deuxième entend l'usage illégitime par un groupe de la violence et de la coercition pour parvenir à ses fins. Plus précisément, en quoi se distinguent ces deux lois l'une de l'autre? Est-il possible qu'elles se confondent ou que l'une usurpe la place de l'autre? Et enfin, peut-on accepter l'une d'elle tout en refusant l'autre?
[...] L'individu peut s'exprimer et se développer dans une société qui assure la paix. Aucun homme n'aspire à la guerre permanente qui résulterait d'une reconnaissance de la loi du plus fort. Tout d'abord, elle installerait l'inégalité ce qui entraînerait la dépravation des hommes, un retour à l'état de nature. Ce serait refaire dans l'autre sens le chemin de l'évolution de l'individu. De plus, la loi de la majorité assure la cohésion sociale et la sécurité des individus. Celle -ci est l'une des premières choses recherchées par l'individu. [...]
[...] Il peut y avoir une deuxième raison à l'installation de la loi du plus fort. Elle consiste en une dislocation de l'ordre social que l'on appelle anomie. Plus précisément, elle désigne l'affaiblissement des normes, des valeurs et des conventions réglant la vie en société. Cette thèse de Durkheim qui caractérise une situation de dérèglement social prend forme lorsque les individus font face à une insatisfaction et une démoralisation croissantes. C'est ce qui s'est passé en Allemagne dans l'entre-deux-guerres, et c'est ce que certains sociologues prédisent en France. [...]
[...] Nous avons montré que ce qui différenciait la loi de la majorité et la loi du plus fort c'est la légitimité. La première relève d'un droit mais la seconde se base seulement sur la force. Mais on peut se demander s'il est possible que ces deux lois apparaissent dans un même contexte. Il peut arriver que la loi du plus fort soit présente dans un Etat de droit où devrait seulement siéger la loi de la majorité. Ainsi, contrairement à ce que l'on pense habituellement, dans une société où prévaut l'état de droit, le plus fort n'est pas le plus riche mais l'Etat lui-même. [...]
[...] La loi de la majorité est un droit, alors que, comme le montre Rousseau dans Du contrat social, l'expression « droit du plus fort » n'a pas de sens : la force ne fait pas le droit. D'abord, elle risque toujours d'être dépassée par une autre force, aucune stabilité n'est garantie (« Nul n'est assez fort pour être toujours le maître », Rousseau). De plus, la force ne conserve le pouvoir qu'en s'exerçant en tant que puissance et domination, la droit n'a donc aucune place ici. [...]
[...] Peut-on accepter la loi de la majorité si l'on refuse la loi du plus fort ? La question posée sous-entend que la loi de la majorité et la loi du plus fort sont deux choses différentes. En effet, la première est présente seulement seulement dans les sociétés démocratiques et permet de trancher une situation démocratiquement. Tandis que la deuxième entend l'usage illégitime par un groupe de la violence et de la coercition pour parvenir à ses fins. Plus précisément, en quoi se distinguent ces deux lois l'une de l'autre? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture