Que peut l'Etat aujourd'hui ?

Résumé du document

En ce début de 21ème siècle, la forte progression de la mondialisation des échanges explique les difficultés de l'Etat à se maintenir sur la scène internationale en tant qu'acteur indépendant et interlocuteur unique. L'Etat, socle des relations internationales, semble menacé tant au niveau interne qu'externe. Quels sont les signes de sa fragilisation ? Quelles réponses apporte-t-il à cette situation inédite ? Quelles peuvent être ses marges de manœuvre ? La croissance des échanges associée à l'émergence de nouveaux acteurs et de multiples contraintes, porte atteinte à l'influence des Etats (I). Néanmoins, le phénomène de mondialisation n'a pas pour autant rendu obsolète sa légitimité politique et sa capacité à peser sur nos vies : l'Etat, toujours bien présent, semble devoir opérer une redéfinition de son rôle à l'échelle internationale, et de ses fonctions au niveau national (II)...

Extraits

[...] Le développement transversal de telles organisations de plus en plus reconnues est une atteinte certaine à l'exclusivité du rôle des Etats sur la scène internationale. Lors du Sommet de la Terre de Johannesbourg en 2002, de nombreuses ONG ont par exemple été associées aux réflexions étatiques, et certaines actions de Greenpeace font efficacement pression sur certains Etats. Ainsi, l'effritement de la notion traditionnelle de souveraineté, rendu évident sous le poids médiatique d'acteurs non-étatiques, tend vers une plus grande responsabilité des Etats La combinaison de la fin du caractère central du territoire dans l'espace politique mondial (on parle ainsi d'« Etats virtuels pour certains Etats comme Singapour) et de l'érosion de la souveraineté étatique, a finalement pour effet d'affaiblir la relation du citoyen à l'Etat. [...]

[...] Quelles peuvent être ses marges de manœuvre ? La croissance des échanges associée à l'émergence de nouveaux acteurs et de multiples contraintes, porte atteinte à l'influence des Etats Néanmoins, le phénomène de mondialisation n'a pas pour autant rendu obsolète sa légitimité politique et sa capacité à peser sur nos vies : l'Etat, toujours bien présent, semble devoir opérer une redéfinition de son rôle à l'échelle internationale, et de ses fonctions au niveau national (II). L'Etat en difficulté Comme le remarque Philippe Braud dans un livre récent la nouveauté de la crise contemporaine de l'Etat réside dans le malaise qui affecte son modèle le plus achevé, à savoir celui de l'Etat-Nation européen. [...]

[...] Penser l'Etat, Le Seuil La fin des territoires : essai sur le désordre international et sur l'utilité sociale du respect, Fayard Les nouvelles relations internationales pratique et théories, Presses de Sciences po Le déchirement des nations, Le Seuil BADIE Bertrand, Un monde sans souveraineté : les états entre ruse et responsabilité, Fayard PICQ Jean, L'Etat en France ; Servir une nation ouverte sur le monde, La Documentation française MISTRAL Jacques, La faillite de l'Etat providence ? [...]

[...] L'Etat doit se penser comme un régulateur, par exemple en ce qui concerne la santé. Comme en témoigne la volonté gouvernementale actuelle de réformer la Sécurité Sociale ou auparavant la création de la Contribution Sociale Généralisée (CSG fiscalisant la protection sociale) par Michel Rocard en 1988, c'est à l'Etat d'organiser la sauvegarde de l'Etat-Providence. C'est l' Etat manoeuvrant L'Etat régulateur doit se redéployer sur trois enjeux : faire respecter la loi ; veiller à la cohésion nationale ; animer. Pour mieux décider, l' Etat navigateur (Morin) doit redevenir un réducteur d'incertitudes (Hobbes). [...]

[...] On peut observer la dissémination des particularismes dont l'Etat-nation est une principale victime. Ainsi, en même temps que progresse l'intégration politique des Etats européens au sein de l'Union, les proclamations des particularismes sont loin de s'atténuer, comme le montre Jacques Rupnik . Des républicains irlandais au mouvement italien de la Ligue du Nord, les séparatismes européens gangrènent toujours l'autorité étatique, tandis que l'Ecosse et le Pays de Galles ont presque acquis un statut d'autonomie avec le processus de dévolution entamé par Tony Blair. [...]