Avec 11% de la production mondiale, l'Afrique joue d'ores et déjà un rôle non négligeable sur le marché du pétrole. Cependant, le phénomène le plus remarquable de la production pétrolière africaine n'est pas tant son volume de production que son évolution pendant ces vingt dernières années. Ainsi, entre 1990 et 2004, la production du continent africain a augmenté de 40%, passant de 7 à 10 millions de barils par jour et elle devrait encore augmenter de 50% d'ici 2010.
Les causes de cette augmentation rapide tiennent en premier lieu de considérations techniques et économiques.
Si des gisements on shore sont exploités de longue date en Algérie (site d'Hassi Messaoud découvert par les Français en 1959 et qui produit toujours 400 000 barils par jour), en Libye, au Gabon ou au Nigeria par exemple, les progrès remarquables réalisés dans l'exploration et la production en offshore profond et ultra profond ont amplifié considérablement le potentiel pétrolier africain. Ce phénomène, couplé à un prix du baril durablement élevé depuis plusieurs années, a permis aux entreprises pétrolières de s'intéresser à de nouveaux gisements, autrefois non rentables.
En conséquence, c'est le pétrole subsaharien qui est destiné à se développer dans les prochaines années, dans le golfe de Guinée notamment, qui devrait devenir à terme le premier pôle de production en offshore très profond avec 24 milliards de barils de pétrole en réserve. L'Angola, le nouveau géant pétrolier de l'Afrique, suscite aussi de grands espoirs en matière de croissance de la production, à la fois offshore et on shore, espoirs d'ailleurs en grande partie concrétisés puisque ce pays est devenu en très peu de temps le deuxième exportateur africain de brut derrière le Nigeria.
[...] Le Soudan ainsi bénéficierait de ventes d'armes de la Chine dans ce cadre. Pour les pays importateurs, une vulnérabilité immense Les pays importateurs sont à la merci de la volatilité des cours pétroliers qui peuvent mettre d'un seul coup à mal leur économie. En 2005 par exemple, le Zimbabwe a mis aux enchères le peu de devises qu'il possédait pour un montant inférieur à 20 fois le montant nécessaire aux achats de produits pétroliers. Selon la Banque Mondiale, une augmentation durable de dix dollars du baril de pétrole entraînerait une diminution de du PIB des pays les plus pauvres. [...]
[...] Conséquence de cette logique concurrentielle, les acteurs de la scène africaine se multiplient. D'un côté les grandes compagnies, seules capables d'exploiter les gisements géants, de l'autre des petites compagnies (les indépendantes qui suivent des stratégies de niche (petits gisements ou relance de l'exploration dans des zones à maturité). L'autre principal acteur du développement pétrolier africain est la Chine, qui du fait de son développement connaît des besoins immenses en hydrocarbures. Elle est devenue un client majeur pour les pays exportateurs : les 2/3 de la production soudanaise sont ainsi achetées par les Chinois, qui tiennent également une grande place en Angola. [...]
[...] Ces dynamiques soulignent par contraste l'affaiblissement des pays européens en Afrique, et ce, même si TotalFinaElf reste la première compagnie productrice du continent. Il y a un désintérêt relatif des Européens pour le pétrole africain. Contrairement à la Chine et aux Etats- Unis, l'Union s'approvisionne très largement en Russie et dans une moindre mesure en Norvège. II. Pour les pays africains, le pétrole a des effets contrastés suivant les pays, mais n'a globalement pas contribué au développement Une consommation faible Il faut souligner en premier lieu la faiblesse de la consommation africaine. [...]
[...] On peut en outre noter que le pétrole africain est reconnu comme étant particulièrement de bonne qualité, étant très peu soufré. Il possède également l'avantage pour les compagnies européennes et américaines de se trouver directement sur la façade atlantique (à l'exception du Soudan). Enfin la production offshore présente l'avantage crucial pour les entreprises de limiter les interactions entre elles et les populations locales, les mettant à l'abri de troubles sociaux susceptibles d'éclater dans le pays. Typologie des pays africains exportateurs Au final, la carte de la production pétrolière en Afrique fait apparaître plusieurs groupes : - les pays producteurs du Maghreb dont les principaux sont l'Algérie et la Libye, qui exploitent depuis longtemps leurs ressources pétrolières. [...]
[...] Ceci dit, pour comprendre le rôle du pétrole africain, il convient de séparer les pays exportateurs et importateurs. La malédiction de la rente Pour les pays exportateurs, les recettes d'exportation des hydrocarbures représentent une partie significative du PIB et des recettes fiscales : plus de 20% du PIB pour l'Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria, l'Angola, plus de 77% des recettes fiscales pour ces mêmes pays. Le prix élevé du baril a contribué ces dernières années à garantir un niveau élevé de ces revenus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture