Avant d'expliquer ce qu'est le néo-corporatisme, il faut commencer par expliquer ce qu'est le corporatisme duquel il découle ; le corporatisme est une doctrine socio-économique favorable à l'existence d'organisation.
Ainsi, on peut maintenant définir le néo-corporatisme comme un mouvement politique promouvant une nouvelle forme de corporatisme qui soit "politiquement correcte". Il n'existe pas vraiment de définition du néo-corporatisme, mais pour tenter de l'expliquer, nous pouvons citer Michèle Ruffat : "l'intérêt essentiel du schéma néo-corporatiste est sans doute de mettre en évidence un mode de rapports entre l'Etat et les groupes d'intérêts fondés sur l'échange, et surtout, au-delà de la gestion quotidienne, de montrer l'importance des processus de légitimation réciproque entre les deux parties".
Le paradigme théorique le plus souvent mis à contribution pour comprendre et expliquer les pratiques de concertation dans le domaine des politiques économiques et sociales est le néo-corporatisme.
[...] Les réseaux néo-corporatistes s'opposent ainsi aux réseaux pluralistes sur trois points défendus par la théorie pluraliste : Par l'absence de monopolisation de la représentation ; Par le fait que les groupes d'intérêts privilégient leur fonction de groupe de pression et non d'implication dans le processus décisionnel ; Et par un nombre plus important d'acteurs présents. Les travaux pluralistes forment, comme on l'a vu, les premières analyses des interactions entre les groupes d'intérêts et l'État à partir du cas américain après la Seconde Guerre mondiale. Ils sont centrés sur la question de l'influence des groupes d'intérêts sur la décision publique, dans le cadre d'une perspective systémo-fonctionnaliste, et sur la base d'une analogie entre le système politique et le marché. [...]
[...] La première modalité est l'existence de tensions internes aux organisations corporatistes qui se traduisent par la remise en cause des dirigeants perçus comme trop intégrés à l'État et comme ne défendant plus les intérêts de leur base. La seconde modalité est la mobilisation de classe Pour Philippe Schmitter, les régimes néo-corporatistes sont au contraire ceux où la situation matérielle et juridique (en termes de droits) de la classe ouvrière paraît la plus favorable. La troisième modalité d'affaiblissement est la formation de nouveaux groupes d'intérêts sur des bases différentes des organisations corporatistes, autrement dit des organisations qui ne trouvent pas leur origine dans une différenciation socio-économique ou socio-professionnelle. [...]
[...] Les 3 principales sont : L'existence de tensions internes aux organisations corporatistes, avec la critique de la trop forte intégration dans l'État des groupes d'intérêts dominants. La concurrence de nouvelles formes d'organisations en réseaux, + souples, + revendicatives et + fragmentées selon les enjeux (sans nécessité d'une base socioéconomique ou socioprofessionnelle). Des modalités d'actions publiques + ouvertes et différenciées, selon le dogme de la gouvernance. Le néo-corporatisme peut se comprendre comme le produit d'un échange politique. Il s'agit d'un échange portant sur le consensus social ou l'ordre social reposant sur des biens politiques supposant la capacité des acteurs organisés qui s'y engagent à en garantir la stabilité. [...]
[...] Il y a une forte institutionnalisation de la représentation de ces intérêts sociaux (syndicat patronal, syndicat salarié) à travers l'inscription dans le droit ou dans des processus formalisés des relations entre ces acteurs. Il s'agit d'un mode d'organisation des intérêts sociaux très centralisé avec des processus de type bureaucratiques[1]. Cela traduit l'impératif de tout groupe d'intérêt : intervenir le plus en amont possible dans le processus décisionnel et bénéficier des ressources statutaires, financières ou symboliques attachées au fait d'être un partenaire social. [...]
[...] Il faut préciser que l'analyse néo-corporatiste apparaît aux USA comme une réponse à la crise de la représentation politique et à la crise du syndicalisme. Du pluralisme au néo-corporatisme Alors que les policy sciences correspondent à une vision stratocentrée (comme on l'a vu en introduction) des politiques publiques, à la même période, aux États-Unis se diffuse une autre approche de l'action publique qui, à l'inverse, met l'accent sur des acteurs extérieurs à l'État : l'approche pluraliste. Dans ce cadre, le questionnement central, qui s'inscrit dans la perspective systémo-fonctionnaliste, est celui de la représentation des différents groupes sociaux auprès de l'État, afin que celui-ci soit en mesure de répondre aux demandes qu'ils expriment publiquement et de garantir ainsi la pérennité du système politique par la réduction des tensions entre le pouvoir politique et son environnement. [...]
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