Retenons la citation d'Ernest Renan: « une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu individuellement. » Cette définition date, soit. Mais mise en parallèle avec le journal de TF1, grand moment de communion de la France, elle apparaît moins comme une définition que comme une problématique. Relevons juste comme décalage évident avec l'actualité immédiate la dernière partie : « ... le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu individuellement. » Car peut-on raisonnablement avoir une approche aussi monolithique du sujet, omettant à la fois les divisions internes au pays tout comme les transcendances internationales ? Pour autant, est-il pertinent de s'en tenir à un déclin pur et simple ? Une perspective comparatiste de l'idée de nation dans d'autres pays ne permet-elle pas de nous affranchir de l' « illusion de la compréhension immédiate » comme le remarque Bourdieu ?
Il semble que si le concept traditionnel de nation est contesté, c'est au profit d'un changement de sa substance, d'ailleurs parfois illusoire...
[...] Il dénonce en effet dans ses écrits les Juifs et les métèques avant de célébrer l'arrivée du régime antisémite et xénophobe de Vichy, comme une divine surprise Pour de tels auteurs, la nation est le résultat d'un déterminisme biologique, fermé à tout apport extérieur, alors que Fichte ne s'est jamais enfermé dans une telle définition. Aujourd'hui encore si la conscience nationale peut être ragaillardie par des cocoricos lancés par les hommes politiques ou les journalistes, il nous faut cependant conclure que le sentiment d'appartenance à la nation se manifeste de façon plus diffuse qu'auparavant. Vers une société transnationale ? La nation, une entité dépassée ? [...]
[...] Le même constat est fait pour l'Allemagne, pour son économie, il y a eu une sorte de planification sous-jacente avec le modèle rhénan comme structure. Ainsi, même si l'Allemagne joue profile bas dans les relations internationales, avec un engagement européen fort, on remarque que les Allemands gardent une conception très nette de leurs intérêts, Alain Minc explique notamment que la réunification en 1989 a été faite sans aucune consultation, et avec une vitesse impressionnante, et qu'aujourd'hui l'Union européenne avec son élargissement à l'est n'est que la concrétisation d'une domination économique de l'Allemagne sur cette partie de l'Europe. [...]
[...] On exaltait les victoires passées et celles à venir ainsi que les héros nationaux (Jeanne d'Arc, St Louis, Louis XIV, Napoléon). Un véritable culte de la Nation fut également développé à travers la naissance d'une imagerie nationale avec par exemple les célèbres images d'Epinal. La fin du catéchisme républicain Or, force est de constater que ce catéchisme républicain a perdu de sa vigueur. L'école n'apparaît plus aujourd'hui comme un instrument de formation du sentiment national. Plusieurs facteurs ont concouru à ce changement : l'école n'est plus considérée comme ayant principalement pour but la formation des citoyens, mais de favoriser l'insertion des individus dans la société. [...]
[...] Ce sont donc les attributs même de la nation qui sont ici atteints. Avec la création d'une monnaie unique et la recherche d'une union politique, y compris en matière de défense, L'Union européenne tend à retirer aux Etats les principales attributions de la souveraineté : pouvoir de battre monnaie, pouvoir en matière de relation avec d'autres Etats qui sont pourtant des pouvoirs régaliens. Enfin, les accords de Schengen remettent en cause la garantie traditionnelle de la souveraineté territoriale que constitue le contrôle par un Etat de ses frontières externes. [...]
[...] L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu individuellement. Cette définition date, soit. Mais mise en parallèle avec le journal de TF1, grand moment de communion de la France, elle apparaît moins comme une définition que comme une problématique. Relevons juste comme décalage évident avec l'actualité immédiate la dernière partie : . [...]
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