Aborder le système théorique de Jean Jacques Rousseau, politiquement et philosophiquement parlant revient souvent plus à s'attarder sur la portée de ses œuvres et la multi facétie de son auteur (aristocrate, père de la Révolution, du libéralisme, de l'absolutisme ? inspirateur de Kant, Fichte ?) que sur une analyse minutieuse de ses assertions telle son influence fut conséquente et ses propos complexes et protéiformes. Quelques furent les commentaires à son propos, il est plus pertinent de retenir quelques trames de ses influences afin de comprendre en quoi il s'en inspire, les réfute et s'y substitue. Inspirés non exclusivement par ses contemporains que furent les penseurs du droit Naturel et les jurisconsultes à un niveau épistémologique (Etat de nature, pacte social, souveraineté), Rousseau participa à l'élaboration bientôt imposante de la doctrine de l'Etat et du droit Naturel. Celle-ci fut dignement entamée par Grotius, Pufendorf et Wolff qui s'opposèrent à la toute puissance papale, à la doctrine du droit divin et aux disciplines classiques du droit canon et romain. Dans une optique réformatrices, ces auteurs tentent d'écarter toute théologie à leur propos et en appellent à la sécularisation. Ils traitent de l'Etat de Nature et de ses vicissitudes comme concept hypothétique admis ainsi que de la création artificielle des Etats par conventions. Rousseau lui considère le postulat suivant : c'est par un pacte immuable contraignant au service de la volonté générale que l'Homme devient libre et qu'il obéit à un gouvernement légitime dont émanera la souveraineté « inaliénable, indivisible, » absolue et perpétuellement détenue par le peuple. Il se singularise avec éclats de ses prédécesseurs qu'il accuse d'étouffer les droits des peuples et d'agir par intérêts puisqu'il réfute tout transfert de souveraineté et toute soumission contractuellement admise ; lui fait échos a tort le concept contemporain de régime démocratique représentatif. Dans une optique plus précise, Rousseau se présente dans son écrit fondamental Du contrat social (publié en 1762 extrait d'un ouvrage plus vaste Institutions Politiques) tel un citoyen genevois, au service de sa patrie et de petites Etats constitués telle qu'elle. Méthodologiquement, Rousseau exclut toute juridicité et historiographie minutieuse dans son ouvrage qu'il charge d'éclairer les fondements d'un pouvoir légitime au service de la pérennité de la République. Traitant de l'inévitable dégénérescence de la République, Rousseau pense les moyens et les forces à son service afin de repousser cette échéance et d'assurer un équilibre même éphémère. Chargeant le pacte social de servir un idéal d'ordre social éthique protecteur au sens large des individus et de leurs biens par une force commune associative et garant de la Liberté, Rousseau ne négligera pas l' étude de la législation, pierre angulaire de sa démocratie ( résultat de l'unanimité et expression de la volonté générale par mandat impératif de commis) ainsi que de l'appareil exécutif (dépositaire du pouvoir, incarnant la force publique par le gouvernement de préférence aristocratique). Le présent sujet s'interrogera alors sur la façon dont s'articulent idéalement les concepts de force et de loi afin de servir un ordre social en puissance et perfectible, et sur d'autres approches théoriques (épistémologie et méthodologie) des concepts chers à Rousseau. L'analyse de la crucialité des deux concepts (force et lois) et de leur dynamique se focalisera sur l'approche rousseauiste (Partie 1); puis dans une démarche extensive l'étude de démarches alternatives et conniventes permettra de confronter l'idéal rousseauiste à l'altérité d'autres théories (Partie 2).
[...] Une approche parallèle des concepts weberiens et rousseauistes à travers deux prismes distincts Max Weber, sociologue de la modernité pensant grâce à l'abstraction de ses idéaux-types l'activité sociale et traitant de la neutralité axiologique pensa entre autres le politique, le pouvoir, la domination et la légitimité dans une démarche singulière compréhensive et empirique. Dans une approche négative épistémologiquement parallèle, Weber considère tout comme Rousseau que l'autorité d'un individu sur un autre ne saurait reposer efficacement et exclusivement sur la crainte ou la violence potentielle[20]. De plus il envisage les formes de pouvoir fondé sur l'affection, les valeurs, la tradition, le charisme ou la compétence comme insuffisantes cycliquement pour assurer la pérennité d'un Etat. [...]
[...] Il se singularise avec éclats de ses prédécesseurs qu'il accuse d'étouffer les droits des peuples et d'agir par intérêts puisqu'il réfute tout transfert de souveraineté et toute soumission contractuellement admise ; lui fait échos a tort le concept contemporain de régime démocratique représentatif. Dans une optique plus précise, Rousseau se présente dans son écrit fondamental Du contrat social (publié en 1762 extrait d'un ouvrage plus vaste Institutions Politiques) tel un citoyen genevois, au service de sa patrie et de petits Etats constitués telle qu'elle. [...]
[...] Ce système institutionnel est normatif, il engendre et interdit, soumet donc ; il érige en maître le règne des normes et se diffère antinomiquement de l'Etat de Police. Toujours instrumentalisée et au service d'un idéal, la force n'est chez Rousseau qu'un moyen relatif en dernier recours et non une fin. Le primat du pouvoir législatif, qui constitue a lui seul le pouvoir souverain rend impossible l'autonomisation d'une force exécutive puissante puisqu'elle est dans son essence[10] la force appliquée à la loi une puissance agissante donc. [...]
[...] La vérité effective des choses et la force au service de la virtus : affinités et dissonances des approches rousseauistes et machiavéliennes. B'. Approche de l'idéal rousseauiste à travers le prisme webernien. Aborder le système théorique de Jean Jacques Rousseau, politiquement et philosophiquement parlant revient souvent plus à s'attarder sur la portée de ses œuvres et la multi facétie de son auteur (aristocrate, père de la Révolution, du libéralisme, de l'absolutisme ? inspirateur de Kant, Fichte que sur une analyse minutieuse de ses assertions telle son influence fut conséquente et ses propos complexes et protéiformes. [...]
[...] B. La subordination nécessaire et cruciale de la force sur la loi en gage d'équilibre. II. Approches alternatives mises en perspectives avec l'idéal rousseauiste et ses notions fondatrices. A'. [...]
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