A la fin du 18ème siècle, l'économiste anglais Adam Smith s'était interrogé sur la répartition mondiale des richesses dans Recherches sur les causes de la richesse des Nations. Selon cet auteur, ses richesses étaient réparties selon le jeu de la «main invisible du marché» et il fallait donc empêcher l'Etat de perturber ce mécanisme naturel. Aujourd'hui, cette conception libérale est critiquée mais demeurent les interrogations et débats quant aux inégalités de richesses existant entre les pays.
En effet, les pays ne connaissent pas tous le même niveau de richesses. La distinction s'est longtemps effectuée entre une minorité de pays dits «riches» ou «développés» (en majorité des pays occidentaux) et une majorité de pays dits «pauvres» ou «sous-développés». Ce paysage s'est peu à peu modifié après la seconde guerre mondiale. En dehors de l'apparition de nouveaux pays riches tels que le Japon, s'est peu à peu constituée une catégorie hybride qu'il est désormais convenu d'appeler les «pays en voie de développement» (PVD). Ces pays connaissent une forte croissance économique mais ne peuvent être considérés comme riches ou développés. Cette appellation constitue alors une sorte de voie médiane traduisant un processus en cours de réalisation. Toutefois, ce processus semble s'inscrire dans la durée et cette expression fait l'objet de critiques quant à sa justesse et son caractère flou : tous les pays, mêmes les plus pauvres ne sont-ils pas en voie de développement ? Quelle est la durée de ce processus ? Les pays en voie de développement ne sont-ils pas un mythe moderne ? Par ailleurs, la catégorisation dont est issue cette appellation est également remise en cause : est-il légitime de choisir comme critère celui du développement ? Un tel choix ne reposerait-il pas sur le motif inavoué de légitimer la richesse des pays développés ainsi que leur puissance ?
Strictement économique à l'origine, l'expression «pays en voie de développement» n'en est pas moins porteuse d'ambigüités. Si l'existence des PVD est le symbole de la construction d'un monde plus juste (I), il n'en demeure pas moins qu'il est l'emblème d'une vision centriste du monde (II).
[...] Les pays en voie de développement ne sont-ils pas un mythe moderne ? Par ailleurs, la catégorisation dont est issue cette appellation est également remise en cause : est-il légitime de choisir comme critère celui du développement ? Un tel choix ne reposerait-il pas sur le motif inavoué de légitimer la richesse des pays développés, ainsi que leur puissance ? Strictement économique à l'origine, l'expression pays en voie de développement n'en est pas moins porteuse d'ambigüités. Si l'existence des PVD est le symbole de la construction d'un monde plus juste il n'en demeure pas moins qu'il est l'emblème d'une vision centriste du monde (II). [...]
[...] En effet, dans son ouvrage Races et histoire, il critique le choix du critère du développement comme orienté en, faveur des pays riches. Justifiant sa critique, il propose de choisir un autre critère celui de l'adaptation au milieu naturel. Sur la base de ce critère, les Inuits ou les Touaregs apparaîtraient comme étant les peuples les plus développés. Finalement, la véritable ambigüité de ces classifications est qu'elle aboutit à une hiérarchisation des Etats, des peuples sur la base d'un critère unique ou de plusieurs critères. [...]
[...] Si l'expression Pays en voie de développement traduit un processus, rien n'indique quand il arrivera à son terme. Selon Francis Fukuyama (La fin de l'histoire), l'émergence de ces pays est le signe que l'humanité marche inexorablement vers une humanité statique, heureuse, telle que l'a théorisée Hegel (La raison dans l'histoire). Pourtant, ce processus peut être très long et rien ne certifie qu'il aboutisse. Le choix même de l'expression pays en voie de développement relève d'une certaine forme de consensualisme destiné à apaiser la soif de reconnaissance internationale de ces pays en voie de développement. [...]
[...] Ce phénomène est notable en Asie et notamment en Asie du Sud-est ou en Amérique latine. Le poids grandissant de ces pays s'est traduit par la consécration officielle de l'existence des PVD Si l'appellation est en elle-même porteuse d'espoir, elle n'en constitue pas moins une sorte de demi-mesure, de catégorie un peu floue quant à ses contours et ses caractéristiques. Elle peut alors être perçue comme un euphémisme rassurant La consécration officielle de l'existence des pays en voie de développement Les PVD sont désormais rentrés dans le langage courant et dans les manuels d'histoire géographie. [...]
[...] Les pays en voie de développement, mythe ou réalité ? A la fin du 18ème siècle, l'économiste anglais Adam Smith s'était interrogé sur la répartition mondiale des richesses dans Recherches sur les causes de la richesse des Nations. Selon cet auteur, ses richesses étaient réparties selon le jeu de la main invisible du marché et il fallait donc empêcher l'Etat de perturber ce mécanisme naturel. Aujourd'hui, cette conception libérale est critiquée, mais demeurent les interrogations et débats quant aux inégalités de richesses existant entre les pays. [...]
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