Le paysage politique français est divisé en deux grandes tendances communément appelées droite et gauche. Cette division de la scène politique en deux tendances principales se retrouve dans de nombreux pays. En France, ces deux tendances cachent de multiples partis dont les idéologies sont parfois fort éloignées. Deux auteurs, Seymour M. Lipset et Stein Rokkan ont analysé la réalité socio-historique des partis occidentaux afin de mieux comprendre les structures partisanes. On peut retrouver leur étude des quatre grands clivages ayant marqué les sociétés occidentales depuis l'avènement de l'Etat et donc les partis en tant qu'expression de la société dans leur livre Party-Systems and Voters Alignments:: Cross-National Perspectives, paru en 1967. Mais que sont ces clivages ? Pour Yves Mény et Yves Surel, « ce sont des principes de division durable qui structurent le comportement électoral et la compétition politique par le biais de facteurs sociaux, économiques et culturels caractéristiques d'un pays à un moment donné ». On parle de clivage quand une division réunit un certain nombre de caractéristiques ( Bartolini et Mair, 1990) : il faut que la division ait une base sociale (qui divise les individus selon des caractéristiques sociales spécifiques), les groupes concernés aient une identité collective et la volonté d'agir en fonction de cette identité, la division ait une base organisationnelle. De plus, Lipset et Rokkan constatent que le système partisan est apparu en Occident en même temps que l'émergence et la politisation de ces types de conflits différents qui sont au nombre de quatre (centre-périphérie ; Etat-Eglise ; ville-campagne ; travail-capital).
Mais peut-on dire que ces clivages structurent effectivement les partis politiques ? On peut alors se demander si les fonctions d'expression, instrumentales et représentatives qui sont les trois fonctions fondamentales d'un parti pour les deux auteurs sont influencées par ces clivages. Cela revient à se demander enfin dans quelle mesure les clivages influent-ils sur l'évolution ou la formation des partis politiques.
Nous verrons ainsi si les clivages sociaux-historiques étudiés par Rokkan et Lipset sont suffisants pour comprendre l'évolution des structures partisanes en Occident puis quel type d'influence ils ont exercé sur l'évolution et la structure des partis
[...] Les partis politiques Le paysage politique français est divisé en deux grandes tendances communément appelées droite et gauche. Cette division de la scène politique en deux tendances principales se retrouve dans de nombreux pays. En France, ces deux tendances cachent de multiples partis dont les idéologies sont parfois fort éloignées. Deux auteurs, Seymour M. Lipset et Stein Rokkan ont analysé la réalité socio-historique des partis occidentaux afin de mieux comprendre les structures partisanes. On peut retrouver leur étude des quatre grands clivages ayant marqué les sociétés occidentales depuis l'avènement de l'Etat et donc les partis en tant qu'expression de la société dans leur livre Party-Systems and Voters Alignments:: Cross- National Perspectives, paru en 1967. [...]
[...] Premièrement, le seuil de légitimation réglemente le droit à la critique et à l'opposition dans une société. Le seuil de légitimation détermine quels sont les clivages qui peuvent s'exprimer sans être sanctionnés/stigmatisés. Pendant longtemps, les partis communistes (clivage de classe) sont illégitimes dans une bonne partie de l'Europe. Deuxièmement, le seuil d'incorporation agit sur l'inclusion ou l'exclusion de certains groupes. Le seuil d'incorporation détermine quels sont les groupes qui ont droit de participer au choix des représentants politiques. Le droit de vote en est l'un des exemples. [...]
[...] D'une part, les partis incorporent et politisent les clivages préexistants. Ils les dénoncent comme problèmes, mobilisent et encadrent les partisans. Mais d'autre part, les partis permettent au système politique de surmonter les clivages. Ils constituent en effet des instruments pour agréger les demandes (concilier les intérêts divergents ou opposés) et pour négocier des solutions politiques. En d'autres termes, les partis jouent un rôle assez paradoxal: ils expriment et représentent des divisions et ils ont également un rôle d'intégration et de pacification. [...]
[...] Rokkan eds, Party-Systems and Voters Alignments:: Cross-National Perspectives, New-York, The Free Press Philippe Braud, Sociologie Politique, 7ème édition, L.G.D.J., Paris, 2004. [...]
[...] Les partis politiques ont en effet une double fonction : une fonction d'expression des exigences et demandes de leurs adhérents et sympathisants et une fonction instrumentale et représentative en représentant les intérêts de la majorité après avoir concilié les différentes revendications. Pour les deux auteurs ces deux fonctions sont indispensables à tout parti qui veut exercer une influence décisive sur les affaires publiques La question se pose alors de savoir comment un parti peut rassembler tout en exploitant les antagonismes sociaux. Est-ce réellement possible ? En fait, tout parti ne peut se borner à représenter un seul intérêt. C'est pourquoi la fonction instrumentale et représentative a un rôle important. [...]
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