Nées à un peu plus de dix années d'écart à la fin du XVIIIe siècle, les démocraties américaine et française sont parmi les plus anciennes de l'histoire occidentale contemporaine. Construites toutes les deux sur d'identiques idéaux de liberté et d'égalité, elles ont néanmoins suivi des trajectoires différentes par la suite. En effet, si la démocratie américaine repose toujours sur la même constitution depuis 1787, la France connut l'Empire et le retour à la monarchie, si bien que son cheminement démocratique se fit en quelque sorte par à-coups, expliquant que la République d'aujourd'hui soit en fait la cinquième, régie par une Constitution élaborée en 1958. C'est donc la Ve République qui doit être retenue comme cadre pour une comparaison des partis politiques français et américains, afin d'optimiser l'efficacité de l'analyse.
Les partis politiques peuvent être définis comme un groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes idées, et qui s'associent dans une organisation afin d'exercer le pouvoir ou en tout cas d'y partager, de sorte à mettre en œuvre leur projet commun. Dans cette optique, comparer les partis politiques américains et français revient à comparer le rôle qu'ils occupent au sein du système politique, l'interaction qui existe non seulement entre ces partis mais aussi vis-à-vis de la vie politique dans son ensemble. Il faudra alors constater deux points majeurs : d'une part, les partis américains et français ont en commun une organisation bipolaire à mettre en relation avec la méfiance qu'ils suscitent ; d'autre part, la vie partisane en France apparaît comme plus idéologique et plus marquée qu'aux Etats-Unis.
[...] On n'avait que faire de grandes idées si on n'aboutissait pas à un résultat concret qui satisfasse tout le monde, et de ce fait, la Constitution représentait le triomphe de la notion de compromis. D'ailleurs, l'union sacrée qui a mené à la guerre d'indépendance s'est construite non pas au nom d'un idéal politique, mais parce que les colonies jugeaient leurs intérêts économiques lésés. En effet, l'idée était d'éviter les nouveaux impôts que le roi d'Angleterre voulait lever sur le papier timbré, le thé et les sucres étrangers. [...]
[...] Il faudra alors constater deux points majeurs : d'une part, les partis américains et français ont en commun une organisation bipolaire à mettre en relation avec la méfiance qu'ils suscitent ; d'autre part, la vie partisane en France apparaît comme plus idéologique et plus marquée qu'aux Etats-Unis. I Convergences : une bipolarité partisane bien établie malgré une certaine méfiance envers les partis Une vie partisane dominée par la bipolarité Le système bipartite des Etats-Unis : républicains contre démocrates Le bipartisme est une constante majeure de la vie politique américaine, comme le prouvent deux statistiques. D'une part, depuis 1856, tous les présidents étaient soit républicains, soit démocrates. D'autre part, depuis la Deuxième Guerre mondiale, les deux partis ont réuni en moyenne 95% à toutes les élections. [...]
[...] C'est pourquoi il faut remettre en cause le schéma habituel qui consiste à présenter les démocrates comme étant plus à gauche et les républicains plus à droite car même si les valeurs qu'ils défendent respectivement ont parfois un effet clivant, leurs véritables divergences politiques sont moins souvent sur le fond de la politique à suivre que de la méthode à adopter. Bibliographie - Bréchon (Pierre), Les Partis Politiques français, La Documentation française - Burgess (Françoise), Les Institutions américaines, Que sais-je - Maisel (L. [...]
[...] Cette méfiance est due au fait que les partis se voient assimiler à des factions, qui est considéré comme allant nécessairement à l'encontre de l'intérêt général. En France, c'est l'instabilité ministérielle suscitée par le jeu des partis sous la IVe République a rendu de Gaulle très méfiant, et c'est ce qui l'a poussé à instaurer le parlementarisme rationalisé et à bipolariser la vie politique pour établir un meilleur équilibre démocratique. Le jeu démocratique fait varier l'appréciation des partis politiques Il est vrai qu'en France comme aux Etats-Unis, chacun des deux partis majeurs dispose d'une certaine stabilité dans sa base électorale : les agriculteurs, chef d'entreprises et professions libérales soutiennent majoritairement le parti le plus conservateur , soit l'UMP en France et les Républicains aux Etats-Unis ; de même, les ouvriers, employés et enseignants sont traditionnellement plus favorables au PS en France et aux démocrates aux Etats-Unis. [...]
[...] C'est pourquoi le clivage bipartite américain doit, sur le fond, être considéré comme celui entre libéraux et conservateurs plutôt qu'entre démocrates et républicains L'absence de clivage idéologique majeur produit ainsi un effet remarquable sur l'activité législative des Etats-Unis, qui consiste dans le fait qu'appartenir à un parti ne crée pas d'allégeance obligatoire et rigide au moment de voter la loi. En effet, contrairement au système français où la majorité législative doit soutenir le gouvernement en place, le président américain ne peut pas s'attendre à ce que les membres de son parti au congrès votent systématiquement ses lois. Mais on voit aussi le contraire se produire, par exemple quand Hilary Clinton vote en faveur de la guerre en Irak décidée par Bush. [...]
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