Les partis politiques sont-ils réellement la démocratie, concourent-ils à la faire respecter, ou bien ont-ils évolué au sens darwinien du terme, c'est-à-dire se sont ils adaptés à leur milieu en pervertissant de facto ce modèle théorique ? Ainsi, on se rend compte que s'il est démocratique lors de sa création et dans son application théorique la plus stricte, dans ses fonctions, le parti est confronté à des nombreuses difficultés et dérives qui remettent en cause son essence démocratique
[...] Le parti apparaît fondamentalement comme le lieu où s'opère la médiation politique. Il va de soi, en effet, qu'on ne saurait considérer l'homme comme étant originellement un zoôn politikon (Aristote), un animal politique ; seul ou en société, il éprouve des besoins et des aspirations qui le concernent directement. Le passage de ces aspirations et besoins à l'expression d'une pensée politique n'est possible que par l'intermédiaire d'une force politique, qui se matérialise aujourd'hui dans nos démocraties représentatives sous la forme des partis politiques : ils regroupent les intérêts des citoyens et s'efforcent de constituer la passerelle qui relierait la sphère individuelle à la sphère politique, collective. [...]
[...] La centralisation qui touche ce parti sape cette démocratie. Cette centralisation crée une oligarchie de dirigeants professionnels soucieux de se maintenir au pouvoir dans l'organisation, comme si c'était leur entreprise ; de plus, ils sont conduits à faire ratifier leurs propres choix par la base plutôt que de laisser la base faire ses propres choix. L'on voit un phénomène de domination générale des chefs sur les militants. Il devient très difficile pour une quelconque opposition interne, de les critiquer ou de les renverser par des moyens démocratiques. [...]
[...] les affaires de financement En démocratie, la politique ne saurait subsister sans ressources financières. Les partis politiques seraient incapables de s'organiser, les politiciens ne pourraient pas communiquer avec le public et les campagnes électorales ne pourraient pas se tenir si de l'argent n'était pas recueilli. Le financement politique n'est donc pas seulement indispensable, il est aussi souhaitable. Il n'empêche que le financement de la politique a provoqué de sérieux problèmes dans la plupart des démocraties. L'argent se trouve à la racine de plusieurs maux politiques: la corruption, l'iniquité, les barrières financières à se porter candidat. [...]
[...] Des fonctions multiples Selon l'article 4 de la Constitution française de 1958, les partis et groupes politiques concourent à l'expression du suffrage Cette définition paraît d'une part paradoxale, et d'autre part un peu trop restrictive. Paradoxale car la Vème République, fondée sur le rejet du régime des partis les institutionnalise et les place au cœur du régime. De plus, elle est restrictive car les partis politiques ont des fonctions multiples qui ne se limitent pas seulement à la scène électorale. Ils ne se contentent pas d'être la démocratie, ils assurent son bon fonctionnement. [...]
[...] Cette crise de la représentativité se manifeste à travers la diminution du nombre des adhérents et sympathisants, le processus de désalignement, la volatilité croissante de l'électorat, le processus de désaffection envers les hommes politiques, ou encore l'abstention croissante des électeurs, en France comme dans la plupart des pays européens. Le fait que l'abstention aux municipales de mars 2001 ait été de 38% environ, taux qui d'ailleurs reste dans une fourchette de 35/40% d'abstention lors des élections législatives et municipales de 1995 à 2001, montre bien une désaffection à l'égard de la politique. Cette désaffection ne provient pas d'un désintéressement croissant pour la politique comme le pensent N. [...]
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