La participation des citoyens à la gestion des affaires locales et à la vie administrative a été un thème majeur de la vie publique française de la fin des années 1960 à la fin des années 1970. En effet, la démocratie représentative ne semblait plus donner entièrement satisfaction et, comme la démocratie directe n'était pas envisageable, une nouvelle conception s'est faite jour, celle d'un partenariat organisé, remettant en cause l'organisation traditionnelle du système administratif
[...] C'est le principe du nimby (not in my back yard, pas dans mon jardin). L'existence d'une menace ou d'un changement rapide de situation (par exemple, un projet de construction d'une voie ferrée aux abords d'une commune), ainsi qu'une visibilité claire du responsable de l'action incriminée constitue des facteurs essentiels qui expliquent une forte mobilisation des habitants. Cela revient à dire que les usagers se mobilisent plutôt contre que pour ; ils le font d'autant plus qu'ils peuvent identifier un responsable et qu'ils ont le sentiment que leur existence quotidienne se trouve remise en cause. [...]
[...] Or, si le développement du phénomène associatif ainsi que la tendance à la contractualisation sont de nature à transformer cette situation souvent mal vécue, ils ne constituent pas des réponses suffisamment appropriées aux réalités actuelles. Ici, l'aspiration à un renforcement de la participation rejoint le fameux thème de la modernisation de l'administration. La critique semble cependant quelque peu excessive, bien qu'elle ne soit pas dénuée de tout fondement et que les réponses face à la situation actuelle sont encore à trouver, il s'agira d'ailleurs d'un des grands défis pour les années à venir. Conclusion Le thème de la participation se situe aujourd'hui à la croisée des chemins. [...]
[...] Il existe enfin une troisième forme de participation, non formalisée dans les textes mais omniprésente : la démocratie spontanée qui est nourrie des relations quotidiennes et concrètes s'établissant entre les agents publics et les citoyens-usagers dans la gestion des affaires courantes. Cette voie est sans doute très riche par les effets immédiats et tangibles qu'elle suscite dans la prestation de service. II) La participation ne cesse de se renforcer en France, laissant présager un bel avenir à ce processus. L'état actuel de la participation en France Ces différentes formes de participation sont donc toutes présentes dans la vie administrative française, mais à des degrés inégaux d'imprégnation. En France, la participation s'organise tout particulièrement dans le cadre de la commune. [...]
[...] En effet, l'univers de la participation n'est pas aussi chaotique que l'on veut bien le faire croire. Il s'expérimente ici et là, au fur et à mesure que l'aménagement du territoire et l'administration se modifient. Et il prend corps à chaque fois qu'une action collective s'organise autour de projets controversés. En fait, tout comme la démocratie, la participation est davantage une expérimentation qu'un principe d'énonciation, d'autant qu'il semble particulièrement compliqué de définir une alternative claire et précise à la traditionnelle conception représentative de la démocratie. [...]
[...] Bien qu'il ait été rejeté, les dispositifs d'action se sont progressivement recomposés, en manifestant une attention plus grande aux attentes des citoyens et, de ce fait, une certaine reconnaissance de la diversité et de l'autonomie relative des composantes de la société civile. Progressivement, la participation s'est donc développée, au point de devenir une réalité majeure de la vie administrative. D'ailleurs, nous verrons que le processus s'est renforcé dans les années 1990, et que l'avenir semble aller dans ce sens. Mais avant cela, il faut revenir sur le concept même de participation. [...]
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