En proclamant en 2003 que « la rue ne gouverne pas », Jean-Pierre Raffarin soulignait alors sa capacité conservée à souvent faire la politique et l'Histoire.
L'histoire de la rue est chargée d'une forte valeur symbolique, la rue étant le théâtre de luttes et enjeu de pouvoirs. Dans son histoire, la France a connu de nombreuses crises, où les manifestations et les mouvements populaires ont toujours joué un rôle, que ce soit de déclencheur de conflit ou de soutien au gouvernement. Tout a commencé avec la Révolution, soit il y a plus de deux siècles : la rue s'est alors affirmée comme acteur majeur de la vie politique, susceptible de faire et de défaire les gouvernements. Il est clair que les liens étroits qui unissaient les manifestations et l'attitude révolutionnaire de ces années-là ont laissé des traces dans la mémoire collective. Récemment avec la crise du CPE ou les émeutes de l'automne 2005, les revendications de la rue sont toujours aussi fortes. Mais dans quelle mesure la rue détient-elle un véritable pouvoir ? Après avoir souligné le caractère non-négligeable du pouvoir de la rue, nous verrons qu'il est tout de même marqué par certaines limites.
[...] Le pouvoir de la rue, en réponse à une souveraineté populaire négligée par les élites " La rue " désigne plus ou moins ce que l'on appelait avant " la foule Un peu plus récemment, " la masse C'est effectivement un contre-pouvoir. En démocratie tout l'art des politiques est la capacité de maîtriser ce contre-pouvoir. Et cette maîtrise est indépendante de la justesse ou de la fausseté des politiques menées ; elle dépend de la capacité de séduction des populations. Aujourd'hui les citoyens ne se sentent plus entendus, écoutés, ils sont de moins en moins confiants envers leurs chefs politiques. [...]
[...] Ces revendications populaires sont plus ou moins entendues : si l'on prend l'exemple de Mai 68, une augmentation de du SMIC et de des salaires, la réduction du temps de travail, sont entre autre conclues lors des accords de Grenelle ; la réforme Fillon de 2005, elle, ne va pas être mise en place II. Mais il ne faut pas occulter les limites de ce pouvoir A. Les mouvements populaires, la tyrannie d'une nouvelle majorité Selon Alexis de Tocqueville la démocratie est menacée par certains dangers dont ce qu'il appelle la tyrannie de la majorité qui peut s'exercer à plusieurs niveaux : au niveau politique (majorité des suffrages) mais cette tyrannie peut aussi être de nature morale et intellectuelle. [...]
[...] La participation politique non conventionnelle : Le pouvoir politique de la rue En proclamant en 2003 que la rue ne gouverne pas Jean-Pierre Raffarin soulignait alors sa capacité conservée à souvent faire la politique et l'Histoire. L'histoire de la rue est chargée d'une forte valeur symbolique, la rue étant le théâtre de luttes et enjeu de pouvoirs. Dans son histoire, la France a connu de nombreuses crises, où les manifestations et les mouvements populaires ont toujours joué un rôle, que ce soit de déclencheur de conflit ou de soutien au gouvernement. [...]
[...] Ces émeutes ont fait beaucoup parler d'elles de par leur impact sur la politique mais aussi par leur violence : des voitures brûlées, des manifestants ainsi que des représentants des forces de l'ordre blessés Ce mouvant urbain a été vécu comme un tournant dans les nouvelles formes de participation politique. Les manifestations peuvent elles aussi prendre des allures violentes comme la manifestation de pompiers de ce début d'année 2007 qui a fait plusieurs blessés. Aujourd'hui avec ce qui est communément appelé la crise des banlieues le pouvoir de la rue serait l'acteur principal du progrès social. Mais les associations appellent à des revendications plus légitimes avec leurs appels au vote pour les élections présidentielles de 2007. [...]
[...] Bibliographie Comprendre les violences urbaines, Après les émeutes comment débattre de la politique de la ville, de R. Epstein et T. Kirszbaum, Regards sur l'actualité, La Documentation française, numéro 132, Mars 2006. Violences urbaines, violence sociale, de S. Beaud et M. Pialoux, Hachette Littérature, Fayard, 2003. [...]
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