Depuis les années 1980, l'Amérique latine a connu une vague de démocratisation qui a installé des régimes constitutionnels : à la fin des années 90, on peut considérer que tous les pays d'Amérique latine sont plus ou moins démocratiques. Dans le même temps, cette zone est confrontée à une forte récession économique, à une montée des inégalités et de la pauvreté, et à une incapacité de l'Etat à faire face à la crise. Cela a favorisé l'apparition de mouvements sociaux contestataires, qui, bien que de nature différente, ont des revendications sociales, culturelles et démocratiques communes. D'après l'article de Yvon le Bot (« les mouvements indiens en Amérique Latine. Etapes, dimensions et significations ») « ce mouvement, à la fois politique, social et culturel exige des états respectifs le plein accès à la citoyenneté, la satisfaction des demandes de justice sociale et la reconnaissance juridique de sa différence ». Ces mouvements sont initiés par une population indigène « minoritaire », souvent considérés par les gouvernements de « problème indigène » et oubliés : ils étaient soit ignorés par le pouvoir, soit convertis et intégrés de force à la société.
Les mouvements indiens ont été particulièrement importants dans 2 pays andins : la Bolivie et l'Equateur. Contrairement à ce qui a été dit plus haut, la population indienne d'équateur n'est pas minoritaire : au contraire, elle représente environ 40¨% de la population, dont près de 90% d'Indiens Quichuas. Les Indiens, dont la majorité est une population rurale, vivent pour la plupart dans la région de la Sierra, mais sont souvent forcés de quitter leur communauté afin de chercher du travail dans les régions urbaines.
[...] Le mouvement Pachakutik en 2003 : les Indiens au pouvoir Julie Massal : La participation du mouvement Pachakutik au pouvoir en 2003. Une expérience originale de citoyenneté multiculturelle en Equateur ? Mouvement Pachakutik : mouvement indépendant d'acteurs sociaux, composé de blanc-métis et d'indiens nés en janvier 96. Il se définit comme le mouvement de tous les exclus, de tous ceux qui n'ont pas de représentation politique. Il se compose de la Confédération des Nationalités indiennes d'Equateur, qui incarne l'aspiration des peuples autochtones à une intégration pleine et entière à la nation et au système politique de la Coordination des mouvements sociaux (CMS) et aussi du mouvement des citoyens pour un nouveau pays (MCMP) Il a 2 revendications : - reconnaissance d'un Etat plurinational - reconnaissance des nationalités indiennes comme statut des autochtones. [...]
[...] Il y a une contradiction entre le fait que les mouvements indigènes se sont fortement organisés et ont accédé à la représentation politique, et le fait que les différences sociales entre indigènes et reste de la population soient toujours aussi fortes. En matière juridique, il s'avère que malgré la reconnaissance constitutionnelle des droits des nationalités et des peuples indigènes, leur protection et leur promotion effectives restent de grands défis. Les avancées obtenues dans la Constitution de 1998 se sont vues limitées par l'absence de développement législatif et la faible application des normes. [...]
[...] Toujours une difficile application des droits collectifs : Revendication d'un Etat plurinational et multiethnique par la CONAIE. Elle a obtenu en partie gain de cause, grâce à la Constitution équatorienne de 1998 : - reconnaissance de l'unité dans la diversité ; - les langues indiennes sont d'usage officiel pour les peuples indigènes ; - L'Equateur est un pays pluriculturel et multiethnique - Droits collectifs sont attribués aux peuples autochtones, autoproclamés nationalités indiennes Mais dans la pratique, les lois nécessaires à la mise en œuvre de ces droits sont absentes. [...]
[...] cela montre bien que les mouvements indiens ne sont pas homogènes et ne possèdent pas de véritable identité collective (différence d'ethnies, de religion, de développement économique et social entre les différentes régions d'Equateur) De même, Le MP n'a pas de fiefs électoraux stables, pas de moyens matériels et financiers équivalents à ceux de ses rivaux. (c'est un mouvement indépendant On assiste à une marginalisation du MP au sein du gouvernement : Gutiérrez fait alliance avec les forces politiques que le MP rejette. + mesures d'austérité, utilisation des fonds de la sécurité sociale pour payer le service de la dette extérieure sont contestées par MP. [...]
[...] En effet, on assiste à une multiplication des maires indigènes en Equateur. Le clientélisme traditionnellement installé perd du terrain et la corruption est mieux contrôlée. En revanche au niveau national, la participation indienne au pouvoir reste limitée. Comme on l'a vu, la participation des Indiens au pouvoir exécutif n'a eu lieu que pendant 7 mois, ils ont été éjectés du gouvernement Gutiérrez, en raison des divisions au sein du MP et du manque de moyens financiers et humains du mouvement. [...]
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