Le débat sur la participation des minorités revient toujours. Quand le traité de Maastricht stipule que les ressortissants européens ont le droit de vote aux élections locales et du Parlement européen, le débat s'ouvre sur les limites de la participation politique des étrangers. Quand la crise des banlieues survient en novembre 2005, le malaise de certaines minorités culturelles et ethniques se fait sentir et on se demande comment faire participer autrement. Il paraît donc légitime de s'interroger sur « la participation des minorités », sa forme. Une minorité est un groupe numériquement inférieur au reste de la société. On trouve des minorités culturelles (sexuelles…) et des minorités dans le cadre de l'État moderne, c'est-à-dire, des minorités nationales (peuple dans l'État, indigènes, minorité régionale…) et des minorités issues de l'immigration. Ce sont ces minorités issues de l'immigration, dans le cadre de l'Europe que nous étudierons, pour cadrer et donner un sens plus actuel au sujet.
Lorsque l'on se pose la question de la « participation » des minorités, on réfléchit sur
la façon dont les minorités « prennent part » à la vie tant politique qu'économique ou socioculturelle.
[...] II) Remise en cause des modèles de participation : sortir du schéma binaire assimilation/ethnisation. La remise en cause des modèles Modèle pluraliste britannique : vers le cloisonnement et la stigmatisation des minorités. Cette politique de participation multiculturelle a ses limites. Puisque l'accès aux services est conditionné par l'appartenance à un groupe, on assiste à un repli identitaire des minorités et à un cloisonnement des minorités. Selon un sondage de l'Institut de recherche américain Pew des musulmans britanniques se disent avant musulmans avant de se dire britanniques pour 46% des musulmans français. [...]
[...] Les années 1990 voient s'amorcer la crise de la participation politique et syndicale. En France, la montée en puissance de l'Islam (qui devient la deuxième religion en France dans les années 1980-1990 puisqu'on compte 4 millions de musulmans en France), la multiplication des associations communautaires et ethniques proposent un nouveau modèle de participation aux minorités, en écho au modèle (unique) laïc et universel proposé jusqu'alors par l'Etat. L'Islam s'impose comme nouveau repère face à la désindustrialisation, la désyndicalisation, le chômage, la mort des idéologies Les mouvements fondamentalistes et intégristes se multiplient. [...]
[...] Le modèle français mène à un assimilationnisme qui annule les identités des minorités, alors que le modèle multiculturel britannique tend à stigmatiser et à ethniciser les minorités, et donc a posteriori à les exclure. La participation doit donc sortir de ce modèle binaire et trouver le juste milieu entre l'assimilation et le rejet. Les tentatives de remises en cause des modèles de participation témoignent d'ailleurs des limites de ces modèles, qui sont sans doute trop théoriques, et rigides. On observe en effet une convergence dans les manières de faire participer les minorités ethniques. [...]
[...] La participation des minorités, entre assimilation et rejet La participation des minorités, entre assimilation et rejet. Introduction : Le débat sur la participation des minorités revient toujours. Quand le traité de Maastricht stipule que les ressortissants européens avaient le droit de vote aux élections locales et du Parlement européen, le débat s'ouvre sur les limites de la participation politique des étrangers. Quand la crise des banlieues survient en novembre 2005, le malaise de certaines minorités culturelles et ethniques se fait sentir et on se demande comment faire participer autrement. [...]
[...] Les membres des minorités sont donc invités à participer à la vie politique, mais en tant qu'individus, et non en tant que membre d'un groupe. Contrairement à la Grande Bretagne, où les minorités ethniques sont consultées grâce à des associations, l'idée d'une représentation collective, qu'elle soit fondée sur la nationalité, l'origine ethnique ou la religion est étrangère à la conception française. Les associations d'immigrés et les organes de consultation ont un rôle beaucoup moins important qu'en Grande Bretagne, en dehors du Conseil National pour l'Intégration des immigrés fondé en 1993, le CNIPI, qui rédige des rapports sur les différents aspects de l'immigration en France (regroupement familial, politiques d'emploi et de sécurité ) pour le gouvernement. [...]
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