Le parti socialiste est-il encore un parti de gauche?

Résumé du document

Le parti socialiste, depuis sa création en 1969 n'a cessé de susciter des interrogations quant à son idéologie et sa place réelle et voulue sur l'échiquier politique.
Pour tenter de répondre à la question posée il faut définir précisément ce qu'est de nos jours un parti de gauche, à quoi correspond le parti socialiste, et surtout ce que signifie ici le terme « encore » qui a en fait un rôle central dans ce sujet.
Nous traiterons ce sujet dans le cadre de la vie politique française car l'histoire du Parti Socialiste y est singulière, comparée aux autres Etats européens.
Nous ne tiendrons compte de l'histoire du PS qu'à compter de sa création en tant que tel c'est-à-dire le 4 mai 1969. En effet, ses ancêtres (notamment la SFIO) présentent beaucoup d'intérêt mais nous nous limiterons aux trente dernières années du fait de la complexité du sujet.
Le terme « encore » implique que pendant une certaine période le PS était incontestablement un parti de gauche dont nous définirons le sens (I), mais qu'il y a eu une coupure qui a installé le doute quant à son orientation (II).

Extraits

[...] II - La remise en question de l'orientation du PS L'après Mitterrand 1 - 1997-2002 : l'échec de la politique socialiste - Cette période est marquée par la scission au niveau du PS. Certes, Lionel Jospin est Premier ministre, mais on sent derrière lui qu'il n'existe pas vraiment de cohésion et certaines personnalités lui font plus d'ombre qu'elles ne le soutiennent (Fabius, StraussKahn . Ces cinq années constituent globalement un échec politique (dans une période certes morose) caractérisé par un certain nombre d'erreurs (les 35 heures notamment). - La politique menée est pour un certain nombre d'électeurs une politique insuffisamment à gauche. [...]

[...] - Il existe aujourd'hui deux grands courants : les vieux (Fabius, Strauss-Kahn, Lang . ) qui n'expriment pas très bien leur projet pour la France et le Nouveau PS (NPS) avec Montebourg et Drey notamment qui se veulent beaucoup plus à gauche comme le montre leur programme pour les élections régionales de mars 2004 : Un parti de gauche aujourd'hui en France, dans la période doit remplir trois fonctions majeures : - s'opposer à la politique conduite par l'équipe Chirac-Raffarin qui est sans doute l'une des plus rétrogrades depuis la Libération. [...]

[...] Le parti socialiste est-il encore un parti de gauche? Le parti socialiste est-il encore un parti de gauche ? Le parti socialiste, depuis sa création en 1969 n'a cessé de susciter des interrogations quant à son idéologie et sa place réelle et voulue sur l'échiquier politique. Pour tenter de répondre à la question posée il faut définir précisément ce qu'est de nos jours un parti de gauche, à quoi correspond le parti socialiste, et surtout ce que signifie ici le terme encore qui a en fait un rôle central dans ce sujet . [...]

[...] Nul doute que pour lui, la distinction entre libertés formelles et libertés réelles n'a jamais eu une réelle portée ; il n'a jamais accepté non plus le matérialisme marxiste. Ses racines culturelles familiales ont également joué un rôle déterminant : issu d'une famille petite-bourgeoise catholique de province influencée par un catholicisme social, il a fondé ses convictions sur le refus de la valeur de l'argent. C'est ainsi qu'il a pu évoluer vers un socialisme dont on a vu le réel éclectisme par la suite. - Non candidat en 1995, il ne sera en fait jamais remplacé tant son charisme et son influence étaient forts. [...]

[...] Cette rupture ne s'est pas faite d'un coup mais correspond à plusieurs événements parmi lesquels la fin de la période Mitterrand, le gouvernement Jospin et le séisme du 21 avril 2002. Cependant, il est trop tôt pour affirmer que le PS n'est plus un parti de gauche et si on raisonne objectivement, on s'aperçoit qu'à l'heure actuelle, les dirigeants du PS font preuve d'efforts pour redonner une image très à gauche de leur parti. Phénomène conjoncturel ou non, il est trop tôt pour tirer des conclusions et on ne peut jouer qu'un rôle d'observateur dans ce débat. [...]