Selon Manon Tremblay, « si le XXe siècle a été celui de l'accès des femmes aux droits d'élire et d'être élues, le XXIe siècle pourrait être celui de leur réel accès à la représentation ». En France, les femmes sont donc largement exclues de la politique professionnelle. C'est pourquoi l'idée de la parité a fait son apparition. La parité, c'est d'abord l'idée qu'il doit exister une égalité parfaite et réelle entre les hommes et les femmes. La parité peut être domestique et considérée comme un combat essentiel à mener dans la sphère privée ; elle est surtout aujourd'hui, dans le discours dominant et dans le langage courant, politique. C'est justement en référence au milieu politique que le concept de parité est le plus connu et qu'il serait le mieux apprécié par l'opinion. C'est une idée qui n'est pas nouvelle. Des féministes de la première heure comme Hubertine Auclert s'engageaient déjà en 1885 pour que les assemblées comportent autant d'hommes que de femmes.
Cette question de l'égalité politique des deux sexes ou même la nécessité d'accroître la participation des femmes à la prise de décision a été un objet central de réflexion en France et à l'étranger dès les années 1980. Le débat autour de la parité en politique, tel qu'il émerge dans les années 1990 est néanmoins typiquement français, comme l'est la solution institutionnelle retenue : celle d'une parité « imposée » par le législateur, préférée à une politique de quotas « volontaires » ou « contraignants ».
[...] Dès 2002, la loi sur la parité n'a guère modifié la très forte sous- représentation des femmes à l'Assemblée. L'évolution de la part des femmes dans les diverses assemblées françaises s'organise selon des variations et une temporalité contrastées. Si, jusqu'aux années 70 le pourcentage de femmes est très faible à tous les échelons de le décollage de la représentation féminine s'opère dans les années 70 et 80 d'abord aux échelons communal, régional et européen, tandis qu'il faut attendre la fin des années 90 pour voir le pourcentage des députées, des conseillères générales et des sénatrices augmenter très légèrement. [...]
[...] C'est pourquoi l'idée de la parité a fait son apparition. La parité, c'est d'abord l'idée qu'il doit exister une égalité parfaite et réelle entre les hommes et les femmes. La parité peut être domestique et considérée comme un combat essentiel à mener dans la sphère privée ; elle est surtout aujourd'hui, dans le discours dominant et dans le langage courant, politique. C'est justement en référence au milieu politique que le concept de parité est le plus connu et qu'il serait le mieux apprécié par l'opinion. [...]
[...] C'est d'abord la Norvège qui, en 1978, adopte une loi obligeant les partis politiques à présenter autant de femmes que d'hommes aux élections. Le Danemark prend lui aussi à partir de 1985 des mesures visant à permettre une meilleure représentation des femmes au niveau politique, mais aussi administratif. Des décisions d'actions positives en faveur de la représentation politique des femmes sont ensuite adoptées en Argentine en 1991, en Belgique en 1994, au Pérou ou en Inde en 1993, ou encore au Brésil en 1995. [...]
[...] La pratique du cumul des mandats en dépit des lois restrictives de 1985 et 2000 représente de la même manière un réel obstacle à la professionnalisation politique des femmes car le cumul limite le nombre de professionnels de la politique et que les femmes cumulent moins que les hommes. Ensuite il y a des processus de sélection des candidats contrôlés par les partis politiques. C'est l'élément déterminant de la sous-représentation des femmes en politique. On peut avancer aussi l'échec de la constitution de commissions féminines autonomes et puissantes au sein des partis français. [...]
[...] Au Sénat, à titre d'exemple : 1948 ( de sénatrices) 1977 ( de sénatrices) 2004 ( de sénatrices) Les facteurs de la sous-représentation politique des femmes en France Pour expliquer cette hétérogénéité du champ politique français et la longue sous-représentation des femmes, il faut articuler des facteurs structurels dépendants du fonctionnement du champ politique et des facteurs symboliques liés aux représentations des rôles de sexe et du métier politique. Tout d'abord, il y a le rôle des règles institutionnelles encadrant les carrières politiques. En effet, en France, les politistes ont insisté sur le caractère discriminant pour l'élection de femmes à l'Assemblée nationale du mode de scrutin, du découpage en circonscriptions électorales, du cumul des mandats ou encore des modalités d'investiture partisane. [...]
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