La Nahda ou la « Renaissance arabe » s'amorce véritablement à la fin du XIXe siècle et apparaît comme la résurgence d'une volonté d'unité politique du Moyen-Orient. Ce mouvement idéologique se réfère alors à « âge d'or » de l' « empire arabe » sous la dynastie des Omeyyades puis des Abbasides avant sa dislocation face aux conquêtes ottomanes du XVIe siècle (carte 1). De ce fait, le nationalisme arabe (qaoumyia) surgit sous la forme de l'arabisme (ourouba) ou du panarabisme à la fin du XIXe siècle.
Le terme « panarabisme » peut alors être défini comme étant le « mouvement politique et culturel qui tend à réunir tous les pays de langue et de civilisation arabe en une grande communauté d'intérêts ». La notion de « civilisation », assez floue au premier abord, peut également être interprétée comme étant « l'ensemble des phénomènes sociaux, religieux, intellectuels, artistiques, scientifiques et techniques propres à un seul peuple et transmis par l'éducation ». Il convient toutefois d'ajouter que, selon l'Atlas de la mondialisation, « dans son usage courant, elle [civilisation] désigne actuellement une identité collective à très grande échelle ». La notion d' « identité collective » reste, cependant, ambiguë et il paraît plus judicieux de « parler de construction identitaire, ou de processus de construction de représentations élaborées par un individu ou un groupe ».
La construction d'une identité nationale, l'arabité, s'avère donc le défi principal du panarabisme afin de réunir tous les peuples arabes au sein d'un même Etat-nation. Cependant, les Arabes, aujourd'hui environ 280 millions*, sont répartis dans divers pays, chacun gouverné par un Etat indépendant dont les formes d'exercice du pouvoir lui sont propres. Ainsi, pourquoi l'aspiration à l'unité arabe n'a pu se concrétiser et relève, encore aujourd'hui, d'un idéal non atteint ?
[...] Une nation wahhabite ? En 1744, Abdul Wahhab, qui propose une vision plus littérale du Coran que la conception hanafite des Ottomans, s'allie avec le guerrier Mohammed ibn Séoud afin de reconquérir les terres arabes par la force des armes et d'une interprétation religieuse nouvelle. Leurs descendants poursuivent leur œuvre : La Mecque et Médine sont conquises et, en 1808, Bagdad et Damas sont menacées. Cependant, en 1818, tous les territoires arabes retombent sous contrôle ottoman. Ainsi, même si leurs petits-fils, et surtout Abdel-Aziz Ibn Séoud, reprennent leurs objectifs, l'Etat wahhabite créé en 1932, l'Arabie Saoudite, ne regroupe qu'une partie du peuple arabe. [...]
[...] Il faut rechercher une entière unité culturelle, économique et politique En 1954, le colonel Nasser devient chef d'Etat de l'Egypte et négocie son indépendance avec le traité de Londres. Il relance alors le nationalisme arabe en dénonçant par exemple la situation palestinienne et reprend les idées et les objectifs baathistes. Ces deux acteurs complémentaires, l'un idéologue, l'autre charismatique, instituent ainsi l'union de la Syrie et de l'Egypte en 1958 avec la création de la République Arabe Unie (RAU). De ce fait, l'unité arabe semble s'amorcer et la RAU prévoit de s'élargir avec l'Irak et la Jordanie. [...]
[...] Ainsi, ces dissensions au niveau de la définition de la nation et de la réalisation de l'unité ont empêché la résurrection d'un Etat-nation arabe. De même, le panarabisme est victime de la diplomatie états-unienne et de l'opposition des monarchies pétrolières En effet, l'Irak baathiste, qui tentait de se poser en leader de l'unité arabe, est considérablement affaibli lors de la première guerre du Golfe en 1991 et Saddam Hussein est déposé en 2003. Des organisations régionales existent comme la Ligue arabe qui compte 22 Etats membres, cependant les intérêts nationaux priment. [...]
[...] Le panarabisme, affaibli, permet alors à l'intégrisme et au panislamisme de se développer. Cependant, les 280 millions d'Arabes ne sont pas tous musulmans et l'Oumma représentait près d'1,3 milliard d'individus en 2003** (carte 4). Ainsi, malgré le 17e Congrès panarabe qui s'est tenu à Casablanca en mai 2006, le panarabisme est-il voué à disparaître ? Annexe Carte de l'Empire Ottoman à son apogée, c'est-à-dire au XVIe siècle Source : Site acontresens.com (http://www.acontresens.com/contrepoints/islampolitique/carte.jpg) Carte de l'Empire Ottoman et du Moyen-Orient en 1914 Moyen-Orient après la Première guerre mondiale ou domination européenne sur les Etats arabes Le Maghreb Source : Site de l'atlas-historique.net (http://www.atlas- historique.net/1914-1945/cartes/Afrique1925.html) Le monde musulman ou l' Oumma en 2006 Bibliographie : Nation et unité arabe . [...]
[...] De ce fait, le nationalisme arabe (qaoumyia) surgit sous la forme de l'arabisme (ourouba) ou du panarabisme à la fin du XIXe siècle. Le terme panarabisme peut alors être défini comme étant le mouvement politique et culturel qui tend à réunir tous les pays de langue et de civilisation arabe en une grande communauté d'intérêts La notion de civilisation assez floue au premier abord, peut également être interprétée comme étant l'ensemble des phénomènes sociaux, religieux, intellectuels, artistiques, scientifiques et techniques propres à un seul peuple et transmis par l'éducation Il convient toutefois d'ajouter que, selon l'Atlas de la mondialisation, dans son usage courant, elle [civilisation] désigne actuellement une identité collective à très grande échelle La notion d' identité collective reste, cependant, ambiguë et il paraît plus judicieux de parler de construction identitaire, ou de processus de construction de représentations élaborées par un individu ou un groupe La construction d'une identité nationale, l'arabité, s'avère donc le défi principal du panarabisme afin de réunir tous les peuples arabes au sein d'un même Etat-nation. [...]
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