Les « socialismes » espagnols se développent à l'origine dans la mouvance de l'idéologie socialiste européenne, au cours des années 1860. L'idéologie socialiste a pris son essor en Europe au cours de la première moitié du XIXe siècle ; le socialisme s'est affirmé en réaction à l'idéologie libérale et au système capitaliste. C'est une doctrine qui tend à remplacer l'organisation économique, sociale et politique existante par une société où la justice et l'égalité l'emporteraient. Le premier socialisme a pu être qualifié d'utopique, au sens où les solutions qu'il énonce pour remédier à l'injustice sociale paraissent difficilement applicables ; les principaux représentants de ce courant utopique ont eu une influence en Espagne, auprès des républicains : Charles Fourier, Victor Considérant (...)
[...] De retour en Espagne, les délégués espagnols anarchistes organiseront un congrès (le congrès de Cordoue du 24 décembre au 03 janvier 1873) qui ratifie le congrès de St Imier et condamne le groupe des marxistes espagnols. Ces événements appellent deux remarques : A cette date, la rupture est consommée entre anarchistes et marxistes espagnols. La majorité des membres de la Fédération Régionale Espagnole de l'Internationale restent anarchistes, malgré les résultats auxquels a abouti le congrès de La Haye. L'échec de la Première République marque de toute façon la fin de cette première phase durant laquelle le socialisme marxiste et libertaire s'est implanté en Espagne. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle ce socialisme est qualifié de révolutionnaire. Le principal représentant de ce socialisme révolutionnaire est Karl Marx, le marxisme devenant l'un des pôles du socialisme européen, notamment en France, Espagne, Russie, en Allemagne dans une moindre mesure A côté du marxisme, un autre courant s'est développé, l'anarchisme dit encore socialisme libertaire. Un certain nombre de théoriciens ont contribué à définir cette idéologie : Proudhon notamment et le russe Michel Bakounine. Ce sont les thèses de Bakounine qui se répandront en Espagne. [...]
[...] Pour toutes ces raisons, les anarchistes qualifient le marxisme de socialisme autoritaire, renvoyant par cette expression au modèle révolutionnaire que les marxistes veulent imposer, qui est un modèle impulsé par le haut, renvoyant également à la mise en place de la société post-révolutionnaire qui passe par le maintien d'une structure étatique indispensable à l'élaboration des fondements du communisme, mais qui est amenée à disparaître une fois cette phase achevée, l'Etat se fondant alors dans la société communiste. Les Bakounisnistes qui se définissent comme des anti-autoritaires désignent sous le terme d'autoritaires, leurs adversaires marxistes. [...]
[...] Marxisme et bakouninisme représentent donc deux versions du socialisme révolutionnaire et collectiviste. Mais des divergences profondes existent entre ces deux courants quant aux moyens de réaliser la révolution : pour les marxistes, cette révolution doit être organisée. La révolution ne pourra avoir lieu que si elle est précédée d'une prise de conscience par la classe ouvrière de l'exploitation dont elle est victime, que si cette classe ouvrière s'organise et se rassemble dans le cadre de partis prolétariens. Le mouvement révolutionnaire doit donc être organisé et encadré par un parti (parti communiste). [...]
[...] Le 10 janvier 1874, le général Serrano dissout la Fédération Régionale Espagnole de l'Internationale. Commence alors une période de clandestinité (qui durera jusqu'en 1881, lorsque le droit d'association est rendu aux partis et organisations ouvrières) durant laquelle le courant anarchiste se développe et le courant marxiste se structure en fondant le PSOE. [...]
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