Les partis politiques apparaissent en Europe occidentale et aux Etats-Unis dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'avènement des premières assemblées parlementaires conduit, sur des bases diverses (communauté de doctrine politique, même origine régionale...), à la formation d'embryons de groupes parlementaires qui s'institutionnalisent à mesure que s'institutionnalisent les règles et les formes du régime représentatif (...)
[...] Localement, des comités électoraux se constituent autour d'un candidat pour en faire connaître la candidature et en organiser la campagne (diffusion de programmes, affichages de professions de foi, organisation de réunions publiques, etc.). Ces comités et ces façons de faire campagne s'imposent et s'étendent rapidement à l'ensemble des candidats. C'est de la mise en relation régulière et institutionnalisée de ces deux structures, nationale et locale, dans et hors de l'enceinte parlementaire, que naissent les premiers partis politiques au milieu du XIXe siècle, coordonnant l'activité des députés et fédérant les comités électoraux. Une fois institués, ils suscitent souvent la création de comités dans les circonscriptions où ils ne sont pas représentés. [...]
[...] L'avènement des premières assemblées parlementaires conduit, sur des bases diverses (communauté de doctrine politique, même origine régionale . à la formation d'embryons de groupes parlementaires qui s'institutionnalisent à mesure que s'institutionnalisent les règles et les formes du régime représentatif. Le phénomène décisif est l'extension du suffrage (réforme de 1832 en Grande-Bretagne, suffrage universel masculin en France en 1848 ) qui brise la relation souvent directe et personnelle qui, sous les régimes censitaires, unissait le candidat à ses électeurs, favorisée autant par leur communauté de milieu que par le faible nombre des derniers (quelques centaines par circonscription). [...]
[...] Les premiers restent souvent des organisations souples au sein desquelles les groupes parlementaires et les élus conservent un rôle décisif, alors que les seconds se construisent, souvent dès l'origine, en organisations fortement centralisées, disciplinées et souvent méfiantes à l'égard du groupe parlementaire qu'elles entendent soumettre à l'autorité d'un état major indépendant (cf. l'UDF et le PCF aujourd'hui encore en France). * Ils constituent alors souvent des partis indirects (Duverger) : comptant peu d'adhérents directs du parti, mais d'abord des adhérents des “groupes de base” (membres des syndicats, des coopératives, des mutuelles, etc.). [...]
[...] À côté de ces partis de création électorale et parlementaire Maurice Duverger distingue des partis de création extérieure À la différence des précédents, ils ne procèdent pas d'une initiative du personnel politique, mais de groupes extérieurs au champ politique cherchant à se doter d'un instrument de représentation de leurs intérêts au sein des assemblées parlementaires. Ainsi, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les syndicats ouvriers vont-ils se doter des moyens organisationnels d'une intervention dans le champ politique, donnant naissance aux premiers partis ouvriers (socialistes). Le premier d'entre eux, l'ADAV (1863), donnera naissance au SPD (1875). Le plus emblématique par ses origines, est le Labour party britannique, créé à l'initiative des tradeunions (syndicats) réunis en congrès (1899) et demeurant longtemps sous leur contrôle. [...]
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