L'idéologie est l'un des piliers du totalitarisme et une des ses spécificités par rapport à un régime autoritaire banal. Diverse, elle dépend évidemment du type de régime totalitaire qui varie du communisme au fascisme. Le totalitarisme soviétique et le national-socialisme qui sont les deux exemples de totalitarisme les plus aboutis ont respectivement pour but officiel l'établissement d'une société sans classes et la domination de la « race aryenne ». Le nazisme a un aspect féodal très fort à la fois dans l'organisation du régime mais aussi dans la valorisation de légendes germaniques, romantisme allemand ancré dans l'histoire qui a servi à tenter une légitimation du régime.
Globalement, les idéologies totalitaires se distinguent par une conception holiste de l'homme et de la société. La société, Gesellschaft, devient une communauté unique, Gemeinschaft, selon la typologie de Ferdinand Tonnies ; l'idéologie nazie fait notamment référence à un Volkgemeinschaft. Cette idéologie prend la forme d'une mission supérieure, quasi divine dont le pouvoir se considère le garant. Dans le cas allemand, l'idéologie national-socialiste se rapproche très paradoxalement du mythe du Peuple Elu, la « race aryenne » étant supposée être destinée à diriger les autres peuples.
[...] Le Parti dispose du monopole de l'activité politique. Si d'autres partis existent, ils sont subordonnés et contrôlés par le Parti. On a souvent stigmatisé l'expression parti de masse il faut toutefois relativiser cette vision. Le parti comprend de à 25% au grand maximum de la population totale ce qui est évidemment considérable mais sans pour autant concerner la majorité des citoyens. Selon la formule de Staline, il s'agit du détachement avancé de la totalité des masses et n'a en aucun cas le but d'intégrer l'ensemble de la population en son sein. [...]
[...] Diverse, elle dépend évidemment du type de régime totalitaire qui varie du communisme au fascisme. Le totalitarisme soviétique et le national-socialisme qui sont les deux exemples de totalitarisme les plus aboutis ont respectivement pour but officiel l'établissement d'une société sans classes et la domination de la race aryenne Le nazisme a un aspect féodal très fort à la fois dans l'organisation du régime mais aussi dans la valorisation de légendes germaniques, romantisme allemand ancré dans l'histoire qui a servi à tenter une légitimation du régime. [...]
[...] Le langage joue un rôle éminent dans ce processus, les totalitarismes utilisant une langue ou un jargon particulier, le langage bureaucratique communiste centré sur des termes d'usage techniques ou les projets de langue du IIIème Reich, LTI. Le contrôle de la langue passe par la disparition de concepts contraires à l'idéologie sous des dénominations générales et péjoratives pour diminuer la capacité des individus à former des idées contraires au régime totalitaire. La perversion de la langue passe aussi par le recours systématique à des périphrases noyant la réalité dans des mots agréables, solution finale ou faisant références à des concepts sacrés du régime, faute idéologique et ennemi du peuple par exemple. [...]
[...] Bien que son imbrication avec l'Etat soit forte, ils restent toutefois distincts. Les postes de gouvernement sont pourvus soit par élections soit par nominations et ne respectent pas forcément la hiérarchie interne du parti. Si la fameuse phrase de Mussolini est restée dans les annales, Tout dans l'État, rien contre l'Etat, rien hors de l'Etat n'est finalement pas si caractéristique. Evidemment le totalitarisme se caractérise par une forte emprise de l'Etat mais celui si est seulement considéré comme un moyen d'imposition du projet totalitaire et un instrument aux mains du parti. [...]
[...] Raymond Aron a parlé de transfiguration de l'idéologie pour définir ce phénomène. Un chef L'existence d'un puissant chef est une constante dans les régimes totalitaires. Charismatique et tout puissant, celui-ci ne dispose pas d'une légitimité ontologique et ne prône pas une supériorité sur ses semblables comme dans les modèles autocratiques traditionnels. Celui-ci se considère plutôt comme dépositaire d'un mandat envers un peuple pour appliquer une ligne directrice dérivant de l'idéologie officielle. On pourrait parler d'une perversion de l'idée ancienne de contrat social prônée par Rousseau notamment. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture