Alfred Sauvy écrit dans la Tragédie du pouvoir (1978) : « La démocratie ne consiste pas à s'unir mais à savoir se diviser. L'unanimité, le plein accord, est un mauvais signe.» L'opposition politique assure donc certaines fonctions indispensables en démocratie. L'opposition politique est autant une action qu'une institution, elle a pour objectif premier la conquête légale et pacifique du pouvoir. On exclura donc de la réflexion les actions violentes. L'opposition existe en effet au sein des régimes autoritaires (on parle d'opposition intrapartisane), mais c'est au sein des démocraties que lui sont accordés des droits spécifiques, allant jusqu'à son officialisation dans certains cas. L'opposition démocratique, en tant que contre pouvoir, est donc au fondement des démocraties pluralistes.
En droit constitutionnel, l'opposition désigne, selon P. Jan, « la position d'un groupe au sein d'un régime politique en compétition pour l'accès légal au pouvoir et son exercice pacifique ». L'opposition est qualifiée de politique lorsqu'elle vise par la manifestation à ce que le pouvoir se saisisse d'une revendication. Elle est également plurielle et multiforme selon le pays et le type de régime (démocratie représentative et démocratie directe ; régime présidentiel et régime parlementaire) ; elle peut être interorganique (entre le Sénat et l'Assemblée nationale, entre le local et le central) ou intraorganique (au sein du parlement).
Aujourd'hui, le régime pluraliste dans lequel s'inscrit l'opposition politique tend à être discrédité en raison de son manque d'efficience. Des formes d'opposition politique radicales s'affirment alors, remettant en cause la capacité des régimes à agir et par la même leur bien fondé. (Il s'agit donc de voir si) L'opposition politique souffre-t-elle d'un manque d'efficience, enclin à remettre en cause le caractère démocratique des régimes représentatifs contemporains ?
[...] Par ce système, le gouvernement associe le plus grand nombre possible de forces politiques à l'exercice du pouvoir, allant jusqu'à faire disparaître en quelque sorte la notion d'opposition. [...]
[...] Il faut donc penser les droits de l'opposition hors Parlement. Les effets contradictoires et défavorables de l'opposition politique Bien qu'elle soit un élément fondamental de la limitation du pouvoir dans les démocraties occidentales, l'existence de l'opposition est toutefois, dans certaines conditions, génératrice d'une radicalisation de l'attitude des gouvernants. C'est le cas, en France, avec la procédure de l'article 49-3, dite de l'engagement de la responsabilité du gouvernement sur le vote d'un texte Par cette procédure, le Premier ministre, peut lier le sort de son gouvernement à celui du texte législatif qu'il souhaite voir adopter. [...]
[...] - La fonction de critique des choix de la majorité. En effet, l'opposition politique a pour fonction première de critiquer les choix de la majorité, nous venons de voir qu'elle en a les moyens. Par sa critique, elle participe aussi au contrôle des gouvernants. Marc Sadoun dans opposition et démocratie : Il affirme que l'opposition espère faire triompher ses positions et a le droit de les défendre. En même temps, sa seule existence légitime la majorité. L'opposition tire sa force de son organisation et de sa représentation. [...]
[...] L'opposition ne se définit pas par son statut minoritaire numériquement, mais par sa fonction de critique de la majorité. - La fonction de contrôle stigmatisée par ALAIN : l'exécutif est monarchique nécessairement, le législatif est oligarchique nécessairement, où est donc la démocratie sinon dans ce troisième pouvoir que j'appelle le Contrôleur ? (Propos, 1910). Exemple : questions orales : Le droit d'interroger le Gouvernement en séance a été consacré par la Constitution de 1958 et renforcé par la révision constitutionnelle de 1995. [...]
[...] Ces formations sont le Parti Communiste Français les Verts, le Front National (FN). - L'opposition sociale regroupe les partis ne souhaitant pas participer à un gouvernement, les différents mouvements sociaux et les mobilisations ponctuelles. Ces modes d'action différenciés visent des objectifs divergents : Les partis de gouvernement ont pour but de remporter les élections législatives en recourant au besoin, à une alliance avec une formation de complément. Cette stratégie a été caractérisée par le premier secrétaire du PS : se comporter au pouvoir comme si nous étions dans l'opposition et agir dans l'opposition pour revenir, le plus rapidement possible au pouvoir Mais cette idée ne se pose que depuis 1981 avec le début de l'alternance. [...]
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