Ces propos tenus par Hideo Usui, ancien ministre japonais de la Justice (cité Johnson, 2005), résument très bien la spécificité de la situation japonaise.
Le Japon et les États-Unis sont les seules nations très développées qui continuent à recourir régulièrement à la peine capitale. Cependant, le taux d'exécution de condamnés à mort au Japon est sept fois inférieur à celui des États-Unis (il est même trente-quatre à trente-huit fois inférieur à ceux d'États comme le Texas, l'Oklahoma ou la Virginie). Ces chiffres ne permettent toutefois pas d'affirmer que l'on condamne plus à mort aux États-Unis qu'au Japon, puisque si on les pondère par la différence des taux de crimes et plus particulièrement par la différence des taux d'homicides entre les deux pays, la situation américaine se rapproche considérablement de la situation japonaise (Johnson).
[...] Seizelet énumère quatre causes conjoncturelles responsables de l'augmentation du soutien à la peine de mort et de son application ces dernières années : - Le climat dépressif engendré par la crise économique et sociale du Japon qui s'est étendu sur plus de vingt ans. - Une crise des valeurs - L'exposition grandissante du Japon aux flux migratoires, mais aussi au risque terroriste - Le sentiment de l'irruption de nouvelles formes de criminalité, plus individualisées, plus radicales, parfois gratuites Groupe audiovisuel public (le seul d'ailleurs) japonais (télévision et radio). Organisation regroupant les différentes associations abolitionnistes japonaises. [...]
[...] Limites de cette critique Toutefois, ces critiques sont elles-mêmes sujettes à des critiques. Eric Seizelet dit ainsi de l'analyse faite dans le dernier paragraphe qu'elle occulte le fait que, quelle que soit la solution préconisée, une majorité politique aura, de toute façon, à se prononcer. La seule diffusion des principes constitutionnels de dignité dans la population ne saurait être considérée comme un préalable à une dynamique majoritaire au Parlement, sauf à différer l'objectif final qui demeure l'abolition. De plus, la critique de la méthodologie des sondages officiels est également limitée par le fait que d'autres enquêtes parallèles, à destination du grand public, menées par des universités ou de grands organes de presse, donnent des résultats sensiblement comparables. [...]
[...] L'opinion publique japonaise est très favorable à la peine de mort Capital punishment is simply not a social issue in Japan. Ces propos tenus par Hideo Usui, ancien ministre japonais de la Justice (cité Johnson, 2005), résument très bien la spécificité de la situation japonaise. Comme nous l'avons dit, le Japon et les États-Unis sont les seules nations très développées qui continuent à recourir régulièrement à la peine capitale. Cependant, le taux d'exécution de condamnés à mort au Japon est sept fois inférieur à celui des États-Unis (il est même trente-quatre à trente-huit fois inférieur à ceux d'États comme le Texas, l'Oklahoma ou la Virginie)[1]. [...]
[...] Johnson, death penalty in Japan: Secrecy, Silence and Salience” in Austin Sarat and Christian Boulanger, The Cultural Lives of Capital Punishment: Comparative Perspectives Christian Kessler et Julien Bielka, La peine de mort au Japon et le bouddhisme http://blog.mondediplo.net/2009-10-12-La-peine-de- mort-au-Japon-et-le-bouddhisme Eric Seizelet, L'abolition de la peine de mort et la notion de substitution : le cas japonais, in Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, (2008-07/09) p.541-562 De 1996 à 2000 (cinq années), le taux d'exécution japonais était de 0,04 pour un million d'habitants, contre 0,27 aux Etats-Unis et 1,51 en Virginie (l'Etat américain ayant le taux le plus élevé). http://en.wikinews.org/wiki/Government_poll_indicates_ 85.6 %25_of_Japanese_su pport_death_penalty hommes et femmes âgés de 20 ans ou plus furent interrogés. Cependant, seuls 61,4% - 1944 personnes donnèrent une réponse valide. [...]
[...] La hausse du soutien à la peine capitale observée ces dernières années nous indique surtout qu'il est inutile d'espérer des changements et des évolutions en faveur de l'abolition dans un futur proche. L'opinion japonaise est favorable à la peine de mort et il s'agit d'une tendance lourde[4]. La méthode des enquêtes gouvernementales est cependant contestée par les abolitionnistes au motif qu'elle induit des réponses favorables à la peine capitale. La critique de la méthodologie des sondages officiels En effet, d'autres enquêtes, effectuées par la NHK[5] en juillet 1994 et le Forum 90[6] en octobre 1996 montrent des résultats plus contrastés (Seizelet 2008). [...]
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