L'organisation des Nations Unies a été créée lors de la conférence de San Francisco le 26 juin 1945 en présence de 51 Etats en une institution mondiale et universelle, au sein de laquelle le Conseil de Sécurité a « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale ».
Pendant toute la Guerre froide, l'ordre bipolaire et l'équilibre de la terreur vont se substituer au mécanisme de sécurité collective prévu par les chapitres VII et VIII de la Charte.
En 1988 l'ONU reçoit le prix Nobel de la paix. La fin de la guerre froide permet à l'ONU de lancer 13 opérations de maintien de la paix, soit autant qu'au cours des 40 années précédentes et des succès retentissants, comme la résolution 598 de juillet 1987 mettant fin à la guerre Iran Irak.
En 1989, Georges Bush va parler de « nouvel ordre international » qui semble se mettre en place l'année de la chute du mur du Berlin et l'année du bicentenaire de la révolution française : cette expression traduit bien la consolidation et la réconciliation entre l'Est et l'Ouest : l'expression fait l'objet d'un large consensus d'emploi.
C'est dans ce contexte qu'intervient la guerre du Golfe. Pour beaucoup le conflit marque la possibilité d'établir un ordre fondé sur le respect et la sanction du droit organisé autour des Nations Unies après la réaction unanime et instantanée de la communauté internationale à l'encontre d'une manifestation de volonté de puissance à l'état pur de l'Irak.
Onze ans plus tard, en 2001, les USA sont frappés par une attaque terroriste majeure contre les Tours du World Trade Center. Aussitôt, le Conseil de Sécurité va réagir en prenant de prompts mesures pour garantir la sécurité (12 septembre 2001 : résolution 1368 qui condamne les attentats, résolution 1373 du 28 septembre qui prévoit une série de mesures antiterroristes que les pays doivent appliquer).
Mais le 29 janvier 2002, l'Irak est assimilé par G.W Bush dans son discours sur l'état de l'union à la Corée du Nord et à l'Iran comme membre de l'axe du mal. Etant donné que le terrorisme utilise l'arme de l'attentat suicide qui échappe à toute dissuasion, il faut anticiper la menace en frappant préventivement. Ne parvenant pas à faire enregistrer leurs points de vue, les USA vont décider d'un recours à la force contre le gouvernement de Bagdad par une coalition sans autorisation du Conseil. L'attitude des EU est clair : elle traduit une volonté d'agir sans contraintes.
Deux missions, deux contextes, deux rôles pour l'ONU : de prime abord, un succès retentissant et un échec patent : cette vision binaire et manichéenne est à nuancée. La guerre du Golfe reste un souvenir de la toute puissance de l'ONU dans l'opinion publique des occidentaux, mais pour être le symbole de la renaissance de l'organisation, cela semble compromis. En effet, comment l'ONU pourrait elle être la garante d'un nouvel ordre de justice lorsque elle-même s'abandonne si vite dans les bras de a 82ème division aéroportée en déléguant ses pouvoirs à une coalition. Actuellement, l'ONU traverse une crise : les réformes achoppent, mais malgré tout l'ONU tient bon, et il serait injuste de parler d'une guerre en Irak sans l'ONU.
Quels ont été la place et le rôle de l'ONU au cours de ces deux conflits armés ?
A travers ces deux interventions militaires, l'ONU a-t-elle réellement réussi à maintenir la sécurité et la paix internationale* ou a-t-elle été instrumentalisée par les membres du Conseil de sécurité?
Après avoir étudié le rôle de l'ONU dans la première guerre du Golfe, nous étudierons comment dans les deux conflits l'ONU a été manipulée pour enfin clarifier le rôle actuel de l'ONU en Irak
[...] Résolution 660 et résolution 662 : condamnation de l'attaque et injonction faite à l'Irak du retrait immédiat et inconditionnel de ses forces sur les positions qu'elles occupent et déclare nulle l'annexion du Koweït en une région irakienne. Résolution 661 août 1990) préconisant le boycott financier, militaire et commercial de l'Irak. Résolution 665 (25 août 1990) autorisant l´usage de la force afin de faire respecter l'embargo d'ailleurs très efficace, car il interdit toute exportation de pétrole à un pays dont l'économie est déjà atteinte d'un considérable endettement. [...]
[...] Une guerre légale sans être une guerre de l'ONU C'est ainsi que le secrétaire général des Nations Unies déclara au Monde le 9 février, pendant l'offensive : Les hostilités ont été autorisées par le Conseil de sécurité. Ce n'est pas une guerre des Nations Unies. Il n'y a pas de casques bleus pas le drapeau de l'ONU et je suis simplement informé du déroulement de la guerre par les rapports des alliées. On ne peut pas dire que les Nations Unies soient responsables de cette guerre. Cela dit, c'est une guerre légale dans le sens où elle a été autorisée par le Conseil de Sécurité. [...]
[...] Pour les Américains cependant, assurer la Pax Americana, c'est assurer la paix dans le monde tout court : pour eux, même en agissant hors de la Charte et hors des résolutions, ils agissaient pour le bien de l'ONU Les intérêts américains priment sur la sécurité collective La guerre de 2003 en Irak a été une guerre IMPORTEE par une puissance géographiquement très éloignée et cela pour des motifs de sécurité nationale. Il n'était donc nullement question de violation massive des DDH et du droit humanitaire mais de la menace des intérêts nationaux américains en terme de sécurité. B. L'ONU en Irak L'ONU indispensable pour partager le fardeau économique de l'occupation du pays. A l'issue de l'offensive en Irak, les Etats-Unis ont clairement écarté les modèles de type international pour gérer la période de reconstruction. [...]
[...] La rencontre au sommet BUSH GORBATCHEV le 1er juin 1990 sur les armements montre les bonnes relations entre les pays. Ainsi, en 1991, l'URSS a ouvertement manifesté son accord avec la fermeté américaine par une série ininterrompue de votes positifs au Conseil de Sécurité : les réflexes de la guerre froide n'ont plus fonctionné et c'est aux Etats-Unis que l'on doit les principales décisions et les principales initiatives. Faisant prévaloir la sécurité collective sur l'arbitraire à partir d'août 1990, la communauté internationale détruit définitivement le schéma classique de bipolarité Est-Ouest. [...]
[...] Mais les EU n'hésitent pas à profondément diviser la communauté internationale quand l'organisation ne va pas dans le sens de ses intérêts pour imposer la vision de la Pax Americana Lors de la crise irakienne, le président Bush n'a pas hésité à déstabiliser ces plus anciennes alliances en divisant l'Europe entre la vieille Europe et la nouvelle Europe ceux des pays qui avaient signé la lettre des huit pays d'Europe et la déclaration de Vilnius. G. W. Bush ne se réfère pas directement aux Droits de l'Homme. En effet, il transgresse cette référence accessible à tous pour y agréger des références propres aux Etats-Unis et reliées à ses propres convictions : le bien, le mal, le diable, Dieu. A partir de là, la ligne de partage est simple : il y a ce qui croit et ce qui ne croit pas. [...]
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