Le lundi 16 janvier 2006 était élue M. Bachelet à la présidence chilienne. Depuis la chute du régime totalitaire du général Pinochet, ce sont deux cabinets démocrates chrétiens et deux cabinets de la « concertacion » (coalition de centre gauche) qui se sont succédés à la tête de l'Etat.
Un tel constat montre la stabilité politique d'une part, et la bonne gouvernance d'autre part. En effet, si pour les populations l'instabilité monétaire est la plus dure à vivre, l'instabilité politique est également facteur d'immobilisme. Or le Chili, fort d'une économie relevée et stable, en comparaison de ses voisins, prouve que l'on peut combiner ces deux formes de stabilités.
Ainsi, depuis la fin de la dictature, le pays semble s'être engagé sur la voie de la démocratie (bien que celle-ci fût courante avant la chute de S. Allende), et légitime un peu plus le respect inconditionnel de la constitution. Ce « patriotisme constitutionnel » forme l'un des atouts privilégiés du Chili : la plupart des présidents d'Amérique latine ont toujours tenté de modifier en cours de mandat les constitutions de leurs pays respectifs afin de s'assurer le poste de président. Ainsi, rompant avec des pratiques populistes, ou plus simplement anti-démocratique, le Chili inscrit sa tradition partisane dans la lignée de celle des pays européens, voire des pays « sociaux-démocrates ».
De plus, la société civile est également un acteur de cette évolution. Favorable à la gauche classique, celle-ci ne s'est jamais laissée prendre dans la dérive militaire de la gauche. En effet, la population chilienne a toujours activement participé au système partisan et, de facto, a empêché la formation de groupes virulents. L'exemple fourni par la création du PDS, suite au forum de Porto Allegre ou suite au forum de la Terre de Rio en 1992 le prouve : une volonté de rompre avec le socialisme traditionnel est apparue, mais ce parti a tout de suite évoqué ses racines démocratiques et sa volonté de réformisme plutôt que d'action spontanée et violente. En ce sens, la société civile est acteur et facteur à la fois de cette nouvelle gauche proche des tendances sociales-démocrates.
Dès lors, le problème suivant semble soulevé : faut-il voir dans l'émergence des nouvelles gauches au Chili une importation du modèle social-démocrate ? N'y a-t-il pas une partie de la gauche qui serait contestataire de la société civile chilienne ? Le Chili s'oriente-t-il vers ce modèle tant prisé des démocraties occidentales : la social-démocratie ?
[...] COLLIER, Simon et William F. SATER (2004) : A history of Chile 2002. Cambridge University Press. Ces articles sont des extraits du programme du parti socialiste chilien Ces articles sont des extraits du programme du parti communiste chilien C. LAMOUR, Le Pari Chilien, (1972), édition Stock., pages 45 à 72. Dans ce passage, C. Lamour relate l'historique du dessarolisme au Chili et explique comment celui-ci a influencé les paradigmes économiques chiliens. De même, C. LAMOUR analyse conjointement le dessarolisme et l'occidentalisation des classes productives. [...]
[...] Celui-ci en a tenu compte. Dès lors, pour comprendre l'avènement de la nouvelle gauche chilienne, il est également important de se pencher sur le rôle et sur le poids dans les affaires politiques de la société civile. Entre politique et idéologie La société civile s'est trop démarquée du monde politique en montrant une forme de confusion entre idéologie et politique. En effet, par peur, ou par ignorance, la population a toujours redouté la vieille garde des partis communistes ou des partis socialistes ! [...]
[...] L'exemple fourni par la création du PDS, suite au forum de Porto Allegre ou suite au forum de la Terre de Rio en 1992 le prouve : une volonté de rompre avec le socialisme traditionnel est apparue, mais ce parti a tout de suite évoqué ses racines démocratiques et sa volonté de réformisme plutôt que d'action spontanée et violente. En ce sens, la société civile est acteur et facteur à la fois de cette nouvelle gauche proche des tendances social-démocrates. [...]
[...] D'ailleurs on notera l'anecdote suivante, lorsque Pinochet arrivera au pouvoir en 1973, F. Castro dira : le Chili n'a pas eu la révolution . mais il a eu le sang ! COLLIER, Simon et William F. SATER[7] notent au sujet de ce passage de l'opposition à un programme de gouvernant qu'il est le fruit d'une maturation dû à l'observation de la société civile : force est de reconnaître que les dirigeants historiques de chacun des partis de gauche du Chili (L. [...]
[...] Ce faisant, la stabilité économique du pays légitime le passage des gauches vers les nouvelles gauches, et plus particulièrement vers des partis de type social-démocrate. L'occidentalisation des classes productives Tout comme pour l'Argentine, les classes productives ont très tôt compris l'importance d'une production locale de biens manufacturés. En effet, selon C. Lamour, les classes productives chiliennes ont compris que les matières premières produites ne suffiraient pas à alimenter leurs pouvoirs d'achats de biens technologiques et de biens manufacturés. Dès lors, pour continuer à pouvoir vivre comme ils l'entendaient, il était important de développer les secteurs tertiaires et secondaires au Chili.[11] Ce constat s'analyse par l'occidentalisation des classes productives. [...]
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