La fulgurante ascension de la Chine a durablement changé le visage de la mondialisation, assumant le rôle d' « usine du monde » alors que l'Inde remplit celui de « bureaux du monde ». Face à ces changements, la diplomatie chinoise elle aussi a bien dû savoir s'adapter et rompre avec une politique souvent peu conciliante qui lui a coûté cher par le passé. La condamnation des évènements de Tian An Men par les démocraties occidentales, les problèmes que posaient la reconnaissance de Taiwan comme pays souverain et la vente d'armes à celui-ci sont autant d'évènements qui ont envenimé les relations chinoises avec les grandes puissances.
En 1996 le gouvernement chinois a conduit des exercices militaires près des eaux territoriales chinoises à la suite d'une visite privée du président taïwanais Lee Teng-Huei aux Etats-Unis. Ces derniers durent envoyer deux porte-avions avant que les relations s'apaisent entre les deux puissances (...)
[...] Autre exemple, en 1997, le Royaume-Uni trouvera bien peu de soutien parmi ses partenaires européens lorsqu'il demande à la Chine de garantir le respect des droits de l'homme à Hong Kong. Encore dernièrement, notons l'incapacité des divers pays européens à définir une ligne de conduite unique face à la question tibétaine. Ainsi, la Chine remplit vis-à-vis de l'Union Européenne un rôle de révélateur inquiétant. Face à ce partenaire diplomatique habile, le concept d'une politique extérieure européenne commune ne résiste visiblement pas à quelques promesses de contrat. [...]
[...] La question qui est soulevée à présent est la suivante : jusqu'à quand la Chine pourra- t-elle conserver ce statut unique sans aller à l'encontre de ses intérêts ou de ceux de ses amis ? [...]
[...] Garder des relations normales si elles ne sont pas excellentes avec les États- Unis correspond donc aux intérêts nationaux chinois. Et inversement le marché chinois est devenu indispensable aux USA. Pour Pékin, mieux vaut l'ordre établi même américain, même peu favorable que le chaos, qui contrarierait ses projets de croissance et son ambition mondiale. L'image de l'ex-URSS s'épuisant dans une vaine confrontation avec les États-Unis, doublée d'une course aux armements trop coûteuse reste également à l'esprit des autorités chinoises 5. [...]
[...] Construction d'un réseau routier et ferroviaire, investissement direct et création d'usines (les débouchés sur le marché interne chinois étant trop minces du fait des bas salaires), retour de devises des diasporas chinoises dans la région: 80% des investissements directs étrangers proviennent des expatriés chinois. Le plus gros investisseur étranger en Chine reste le Thailand CP group, firme thaïlandaise créée par des chinois. L'activité économique, l'aide au développement, la participation active de la diaspora chinoise et l'interdépendance croissante des pays de la région devient le muscle d'une diplomatie chinoise orientée vers le multilatéralisme et la croissance économique régionale partagée. [...]
[...] Comment la Chine traite ses partenaires sur la scène internationale et peut on tirer des tendances générales de cette nouvelle diplomatie? La nouvelle diplomatie chinoise selon les pays: état des lieux 1. Asie du Sud-est L'Asie du Sud-est est-elle en passe de devenir une zone d'influence chinoise? La puissance montante asiatique semble vouloir constituer une chasse gardée à l'image des Etats-Unis sur l'hémisphère américain. Les méthodes chinoises diffèrent cependant grandement de la traditionnelle politique américaine héritée de Monroe et Roosevelt. On assiste en effet à une politique plus souple et basée sur la coopération. [...]
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