Lorsque l'on parle de mobilisation collective, nous imaginons souvent de grandes manifestations composées d'ouvriers aux revendications salariales et dénonçant les pratiques patronales. Nous imaginons aussi des milliers de personnes marchant ensemble dans la rue, marche encadrée par des syndicats et bien organisée. Mais cette image est désormais dépassée, les grèves ayant bien changé depuis le XIXe siècle. En effet, ce type de grèves s'est largement fait dépasser par d'autres grèves, d'autres actions collectives qui ne regroupent ni les mêmes acteurs, ni les mêmes formes, ni encore les mêmes revendications. Ainsi, nous pouvons nous demander si l'on peut parler de nouveau répertoire d'action collective pour qualifier ces nouveaux mouvements ? (...)
[...] Après avoir analysé les caractéristiques des nouveaux mouvements sociaux, nous étudierons la remise en cause du terme de nouveau répertoire pour qualifier l'évolution de la mobilisation collective. I. Les nouveaux mouvements sociaux et leurs caractéristiques. De nouvelles formes d'organisation et un nouveau rapport aux médias: Les formes d'organisation des nouveaux mouvements sociaux ont changé. En effet, leurs structures sont plus décentralisées, il y a une certaine autonomie des composantes de base, c'est-à-dire des militants, ou plus généralement des personnes qui les utilisent. [...]
[...] La remise en cause du terme de nouveau répertoire Une nouveauté contrastée: Il faut savoir que ce nouveau répertoire d'action collective qui repose entre autre sur le nombre des participants. C'est-à-dire que plus il y en plus il est efficace. Mais cela était déjà le cas pour les manifestations dites classiques telles que nous les connaissions au début du XIXe siècle. Mais ce répertoire n'est pas uniforme, chez certains acteurs il y a l'utilisation du nouveau et de l'ancien, c'est-à-dire que les deux sont mêlés. [...]
[...] Mais les deux répertoires s'entremêlent quelque peu. Un terme restrictif et inapproprié: Il faut à présent se concentrer sur le terme en question. En effet, le concept de répertoire est bien simplificateur. Il crédite le conflit de régularité, d'ordre et de choix délibéré. Il laisse peu de place aux variations de temps, de lieu et de groupe social. Il suggère des transitions nettes et rapides. Or cela ne se déroule pas vraiment comme cela puisqu'il y a une lente et progressive transition d'un répertoire à l'autre et, comme nous l'avons vu précédemment, une même action peut regrouper finalement deux répertoires d'action. [...]
[...] Comme nous l'avons vu avec le rôle des médias, les organisateurs ne contrôlent pas tout, et surtout pas l'interprétation qui est faite de leur actions, ni leurs conséquences. Ainsi, s'il y a des modifications dans les formes d'actions utilisées, dans les valeurs revendiquées, et dans leur rapport aux médias et au politique, cela n'est pas suffisant pour parler de nouveau répertoire d'action puisque les anciennes formes de mobilisation collective sont bel et bien toujours présentes. Il n'y a donc pas un nouveau répertoire d'actions collectives similaires, car nous sommes en présence d'une hétérogénéité des actions et de différents facteurs. [...]
[...] De plus, on retrouve d'avantage dans ces nouveaux mouvements sociaux le fait de n'avoir qu'une seule revendication concrète et non de multiples revendications en même temps. Il y a enfin une réelle inventivité dans la mise en œuvre de ces formes d'action qui sont peu institutionnalisées. En effet, il y a véritablement une originalité dans les modes d'action qui sont utilisés. On retrouve alors une dimension non violente dans des mouvements de désobéissance civile ou dans des actions telles que les marches, les grèves de la faim . [...]
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