On ne peut concevoir le terme de puissance que si l'on conçoit qu'il est possible de classer les Etats en fonction de leur influence à l'échelle internationale. La puissance peut donc être définie comme la capacité d'un Etat à atteindre les objectifs qu'il s'est fixé quelque soit la conjoncture et à n'importe quel moment. C'est aussi la capacité qu'à un Etat ou plus généralement un acteur politique à imposer ses choix aux autres.
S'il est possible d'établir une hiérarchie entre Etats et de les classer, il est nécessaire d'évaluer la puissance de chaque Etat et d'établir un certain nombre de critères objectifs. En effet, ces critères doivent être les composants élémentaires de la puissance, ainsi chaque Etat essayera d'améliorer ou d'acquérir ces critères afin d'améliorer sa position dans la hiérarchie mondiale.
Il est difficile de définir la notion de puissance émergente. Selon que l'on se place à l'échelle internationale ou à l'échelle régionale, cette notion n'a pas tout a fait le même sens. C'est une puissance en devenir. Elle joue sur le plan régional le rôle d'une superpuissance .C'est une puissance moyenne qui va devenir dans un futur proche une grande puissance. Nous prendrons par la suite l'exemple des deux plus importantes puissances émergentes que sont la Chine et l'Inde.
Par définition, la géopolitique désigne tout ce qui concerne les rivalités de pouvoirs ou d'influence sur des territoires et les populations qui y vivent .La géopolitique repose donc sur l'analyse des objectifs visés par les acteurs politiques et les moyens mis en place pour les réaliser.
Nous essayerons de comprendre ,tout au long de cette analyse ,dans quelle mesure la notion de puissance émergente a une signification géopolitique , à travers l'exemple de la Chine et de l'Inde
[...] Avec Nehru, la politique extérieure de l'Inde s'organise autour de quelques valeurs fondamentales et prend une dimension particulière . À l'époque la doctrine nehruvienne a un rayonnement international considérable . Le non-alignement est le coeur de cette doctrine avec l'anti-colonialisme et l'anti-impérialisme. L'Inde est le premier pays asiatique à se libérer lui-même de la tutelle coloniale, et il en a retiré un sentiment de responsabilité à l'égard des autres territoires colonisés. Les interprétations du non-alignement sont multiples et il n'a pas fait l'objet d'une définition officielle . Il se distingue de la neutralité ou de l'isolationnisme. [...]
[...] Libre à lui ensuite de se réserver ou de diffuser ces technologies. Il maîtrise les flux d'information. Il est nécessaire de maitriser de nombreux savoirs et d'acquérir de nombreuses compétences pour avoir accès aux hautes technologies. Mais la Chine et l'Inde étant des pays en développement, l'accès à ces technologies leur est difficile. Elles ont donc établi des stratégies leur garantissant l'accès à ces technologies notamment en attirant des investissements directs étrangers afin de bénéficier de transferts de technologie. II. [...]
[...] C'est d'abord une ressource économique, en raison de la richesse et du niveau d'éducation de certains de leurs membres, dont l'attachement fort à la mère patrie incite à multiplier les investissements de capitaux et les dons. C'est ensuite une potentielle ressource politique. Cet aspect est particulièrement visible dans le cas indien, avec d'importantes actions de lobbying sur des entreprises aux Etats-Unis. Le soft power réside enfin surtout dans le fait que les membres de la diaspora sont des ambassadeurs de la culture et des valeurs indiennes et chinoises dans le monde. Ces communautés sont un trait d'union entre Etat d'origine et sociétés d'accueil. [...]
[...] La constitution de ce mouvement à l'échelle internationale a été largement rendue possible par les actions et l'investissement personnel de Nehru. Il est l'un des initiateurs de la conférence de Bandung, en Indonésie, en avril 1955, date qui marque symboliquement l'apparition du Tiers Monde sur la scène internationale et constitue une étape décisive. Le mouvement des non-alignés naît officiellement en 1956. L'Inde de Nehru fait partie des quatre membres fondateurs.L'Inde a incontestablement offert un modèle alternatif aux pays pauvres qui ne voulaient adhérer à aucun des deux blocs. [...]
[...] En ce qui concerne le développement humain, selon la deuxième norme définie par la banque mondiale et par laquelle une personne pauvre est une personne dépensant moins de 1 dollar US par jour,16% de la population chinoise et 40% de la population indienne vit sous le seuil de pauvreté. Mais depuis quelques années, ces deux pays se sont engagés dans un processus de convergence économique qui leur permettra à long terme de rattraper leur retard grâce à des mesures de libéralisation notamment pour la Chine. [...]
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