Les nazis n'ont jamais obtenu la majorité des voix des électeurs. Ce que la conquête des masses n'a pas permis sera acquis grâce à la réunion des trois clés du pouvoir : les milieux d'affaires, l'Armée et l'appareil d'Etat. Comme l'a dit Karl Jaspers « cet immense flot n'aurait jamais rompu les digues si les hommes qui occupaient les postes de direction n'avaient pas ouvert des écluses ».
On ne peut certes pas parler d'un lobby pro hitlérien organisé dans les milieux d'affaires, mais il faut reconnaître l'influence majeure de ceux qui vont intercéder en faveur d'Hitler. Trois hommes, Schacht, Schröder et Von Papen, ont permis à Hitler de réunir les trois clefs du pouvoir.
Le revirement des élites allemandes entre 1929 et 1933 ne s'explique pas seulement par la crise économique et le conflit des classes, mais aussi par de profondes divergences au sein des classes dirigeantes : entre agrariens et industriels, entre industries lourdes militaristes et protectionnistes et industries légères tournées vers l'intégration européenne.
Ian Kershaw a recentré le débat en estimant que la « solution Hitler » fut plus un dernier espoir qu'un premier choix ». La communauté de vues est limitée (et le mépris réciproque évident) mais il y a suffisamment d'intérêts communs pour qu'une alliance durable se noue. Seul Hitler pouvait diviser durablement les classes populaires par sa démagogie et préserver l'essentiel des intérêts des classes dirigeantes. Il le put parce qu'il était devenu le champion du nationalisme militant et extrémiste, envisageant un réarmement rapide et une nouvelle expansion de l'Allemagne. Il reçut alors le soutien des élites nationalistes, pangermanistes et impérialistes des milieux d'affaires, de l'armée et de la haute administration. Mais qui dit recours, soutient, appui ne dit pas forcément ralliement, adhésion et soumission. Hitler, une fois parvenu au pouvoir, devait encore le conquérir.
[...] Ce plan prévoyait le règlement définitif de la question des réparations diminuées et rééchelonnées sur 59 annuités. En contrepartie, les zones occupées de Rhénanie allaient être évacuées avant juin 1930. L'article du 23 mai 1929 dénonce déjà le rôle politique joué par les patrons d'industries d'armement, accusés en 1914 d'avoir aidé à provoquer la guerre mondiale d'avoir en 1917 »empêché la conclusion d'une paix raisonnable d'avoir en 1923 été les grands bénéficiaires de l'inflation en épongeant leurs dettes et d'avoir spolié classe moyenne et l'industrie manufacturière ruinée par la crise. [...]
[...] Hitler a confié la mise en valeur de cette politique favorable à la libre entreprise à Otto Dietrich, le rédacteur en chef d'un grand journal économique munichois, placé à la tête du service de presse du parti, et à Walter Funk, un journaliste financier, qui devient le véritable homme de liaison entre Hitler et les milieux d'affaires de l'économie. En décembre 1930, il rencontre le DR Schacht, l'ancien directeur de la Reichsbank, le magicien qui a instauré la parité du mark en 1924. Mais comment les milieux d'affaires ont-ils découvert Hitler ? [...]
[...] Le nazisme et les milieux d'affaires Introduction Les nazis n'ont jamais obtenu la majorité des voix des électeurs. Ce que la conquête des masses n'a pas permis sera acquis grâce à la réunion des trois clés du pouvoir : les milieux d'affaires, l'Armée et l'appareil d'Etat. Comme l'a dit Karl Jaspers cet immense flot n'aurait jamais rompu les digues si les hommes qui occupaient les postes de direction n'avaient pas ouvert des écluses 1929-1934 : les milieux d'affaires sont plus ou moins hostiles au nazisme Une hostilité apparente De part sa vocation ouvrière le parti national-socialiste des travailleurs allemands n'avait guère de quoi susciter l'enthousiasme des grands industriels. [...]
[...] Les adhérents au NSDAP, parmi le grand patronat, sont d'ailleurs assez rares avant 1933, à l'exception de quelques personnalités comme Fritz Thyssen, Emil Kirdof (le Bismarck du charbon ou le docteur Schacht, auteur du spectaculaire redressement financier de 1924. La thèse de la constitution d'un groupe de pression patronal pro nazi dans les dernières années de la République de Weimar reste donc une légende. Les milieux d'affaires n'ont pas véritablement de responsabilités directes dans la chute du régime. Ces derniers s'accommoderont, cependant, assez bien, de la nouvelle situation politique. Hitler et les milieux d'affaires Hitler n'a jamais caché son mépris pour les questions économiques. [...]
[...] Le photomontage avec Hitler ayant avalé une croix gammée de pièces d'or. Hitler reçut, il est vrai, des subsides d'un certain nombre d'industriels et d'hommes d'affaires, en particulier pour les élections présidentielles de mars -avril et lors des législatives de juillet 1932. La force de dénonciation des photomontages a valu à Heartfield une exceptionnelle réputation, mais aussi la haine farouche des nazis et il dut s'exiler dès 1933. Deux historiens marxistes, Jürgen Kuczinski et Eberhard Czichon, ont montré qu'il y eut à l'intérieur des milieux financiers et industriels deux courants aux analyses divergentes concernant la sortie de la crise et le soutien à des hommes politiques. [...]
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