Le 2 novembre 2009, Éric Besson - ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire – a remis le débat sur l'identité nationale à l'ordre du jour. Il a mis en exergue la nécessité d'un tel débat aux vues de la conjoncture actuelle de crise économique, engendrant la montée du chômage et de la précarité) et du phénomène de mondialisation. Le principe d'identité nationale, ainsi fraîchement réapparu dans l'actualité politique, fut conceptualisé dans les années 1980.
Il se définit comme le sentiment d'appartenance commun aux individus d'une même nation. L'identité nationale est donc en lien direct avec de nation. Cette question de la nation a soulevé de nombreuses réactions dans l'ensemble de la doctrine de philosophie politique européenne. Les différentes conceptions qui lui sont associées se répercutant sur les implications politiques du principe d'identité nationale.
Les nations sont-elles des réalités « naturelles » et immuables ?
[...] La conception essentialiste des nations suppose qu'elles ne sont pas des produits de l'humanité, même si elles intègrent une partie culturelle non négligeable. Elle résulte de données objectives rassemblant les individus. La conception française met en doute ce principe en présentant les nations comme issues de la volonté des individus de vivre ensemble. Quant à l'immutabilité des nations, elle est très controversée à l'heure où la mondialisation bat son plein et dans une période où l'immigration n'a jamais suscité autant de débats. [...]
[...] La conception essentialiste des nations repose donc sur deux choses : d'une part une origine naturelle, d'autre part un héritage culturel se transmettant de génération en génération. Ce dernier caractère permet d'écarter l'idée d'une immutabilité exhaustive des nations dans la mesure ou la culture est mouvante. Il rejoint en certains points la conception française de la nation. II- Le modèle français : une conception élective des nations La nation, une construction humaine Les acteurs de la nation ne sont pas des individus passifs agissant au grès d'un ordre naturel et établi des nations. Ils font eux même le choix de se réunir. [...]
[...] Il l'influe selon les différentes politiques qu'il mène. La politique linguistique peut se décliner de diverses manières et être associée à différentes conceptions de la nation. La France a longtemps exécuté une politique de monopolisation du français en vue d'une unification culturelle des peuples autochtones, au détriment des langues vernaculaires. Mais depuis quelques années les mouvements politiques de défense des langues régionales se multiplient. Les limites attribuables à ce modèle républicain d'intégration Rétrospectivement, les nations ne peuvent pas toutes se vanter d'avoir réussi à intégrer les vagues d'immigrations dans une adéquation parfaite avec leurs modèles d'origine. [...]
[...] Ils sont d'autre part souvent issus de classes défavorisées et réagissent à ce rejet par la violence. Le modèle d'intégration est donc en pratique à nuancer. Dans la conjoncture actuelle : la crise économique engendrant la montée du chômage, la mondialisation et l'immigration ; le débat sur l'identité nationale a été réactualisé par Barrès. Le nationalisme de droite, effondré depuis Vichy, connait aujourd'hui une certaine résurrection. Les frontières entre les deux conceptions opposées ne sont donc pas en pratique, si hermétique qu'elles peuvent le paraître dans un premier abord, en théorie. [...]
[...] La création de l'État d'Israël en 1948 est un excellent exemple du critère volontariste des nations. C'est l'envie du peuple juif de vivre en communauté qui a conduit à la création d'un État-nation d'Israël. La nation comme construction humaine, à l'opposé de la nation de type essentialiste, ne prétend pas à l'immuabilité. E. Renan remarque qu'à l'instar des volontés humaines, qui évoluent, les nations ne sont pas éternelles. A la différence de la théorie allemande, la nation est donc la conséquence de l'action des individus qui la constitue. [...]
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