En 1939, le Royal Institute of International Affairs, présidé par Edward Hallett Carr remet à l'université d'Oxford un rapport sur le nationalisme, dans lequel il observe que « par suite de diverses circonstances historiques, les Juifs possédaient dès une date exceptionnellement reculée certaines des caractéristiques que l'on a depuis le plus étroitement associées au concept moderne de nation ». Cette étude semble donc signifier que la nation juive précédait la création de l'État juif, et que c'est bien sous l'influence d'un nationalisme juif que se sont faites les différentes alyas et que s'est accomplie la nation juive. L'alya (immigration juive en terre d'Israël) est classiquement décomposée en deux alyas différentes : l'alya strictement religieuse, et l'alya laïque, qui possède évidemment des fondements religieux, que nous étudierons, mais qui a une visée éminemment politique et nationaliste : posséder un espace désigné pour y fonder une nation.
[...] Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme, Paris, La découverte 209p COHEN Mitchell, Du rêve sioniste à la réalité israélienne, op. cit., p21. ANDERSON Benedict, L'imaginaire national. Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme, op. cit., p46. Ibid., p54. COHEN Mitchell, Du rêve sioniste à la réalité israélienne, op. [...]
[...] The quest for modernity in Asia and Africa, Chicago, The free press 310p. ANDERSON Benedict, L'imaginaire national. Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme, op. cit., p14. Ibid., p57. GELLNER Ernest, Nations et nationalisme, Paris, Payot 205p. COHEN Mitchell, Du rêve sioniste à la réalité israélienne, op. [...]
[...] Les mythes religieux sur lesquels se fonde le nationalisme juif mettent donc en avant une forme de liens primordiaux, au sens de Clifford Geertz[13] : pour Clifford Geertz, il existe des attachements primordiaux qui relèvent d'une affinité naturelle, voire spirituelle, basée notamment sur les liens du sang, l'appartenance régionale, ou la religion. Or les mythes religieux juifs accordent au peuple juif ces trois liens primordiaux : les liens du sang par la famille née des douze tribus d'Israel, l'appartenance régionale au berceau de la population juive à travers Eretz Israël, et bien entendu le partage de la même religion. [...]
[...] cit., p257. [...]
[...] La volonté de Ben Gourion, sioniste, était donc de créer une sorte de sionisme national, qui aurait transcendé les clivages partisans, en instaurant un monopole étatique de plusieurs domaines d'activités clés tels que la défense, l'emploi, mais surtout l'éducation. Cela peut être relié à la théorie de Ernest Gellner quant à l'homogénéisation culturelle[16] : Pour Gellner, c'est l'élite qui va fixer le standard de la culture nationale. L'Etat cherche à avoir une seule culture nationale pour qu'à chaque Etat corresponde une culture nationale propre. La pente naturelle de l'Etat, c'est l'homogénéisation culturelle à travers une seule culture. [...]
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