Feyrerolles, dans Pascal ou la raison du Politique nous interpellait en affirmant: « La naissance du Politique se situe dans le passage de la force au signe de la force ». Dans une logique Pascalienne, l'auteur va ici nous dessiner un appareil politique fondant son existence sur l'instauration d'un système de signes de la force. On aurait alors d'un côté, le politique, une « sphère des intérêts publics gérés et représentés par l'État » (selon Ellul), une société organisée ayant pour moteur l'homme politique, les hommes politiques, chargés de gouverner; et de l'autre côté, la force exploitée implicitement par ce politique, c'est-à-dire un principe de puissance ou d'action utilisé comme représentation sensible, phénomène non perceptible mais omniprésent par sa mise en valeur tacite par le pouvoir; c'est cela le signe de la force.
Le politique va donc naître, selon notre auteur, de l'établissement d'un système de signes révélant sa puissance, sa force, et, même si elle n'est pas mise en pratique, elle va imposer l'autorité par son existence même. Alors, comment se traduisent ces signes de la force? Détiennent-elles une réalité historique? Quelles sont leurs significations, leur portée? Dans quelle mesure, le politique peut-il conserver une société stable tout en s'appuyant sur la force? Que faire lorsque les signes de la force ne suffisent plus? L'utilisation de la force à l'état brut ne peut-elle pas exister lors d'un gouvernement politique?
[...] Car, même élu, l'Etat ne doit pas tendre à réaliser le bonheur de la population, sous peine de développer un régime totalitaire. En effet, l'Etat n'est pas en place pour mettre en œuvre la société qu'il croit être la meilleure, il ne doit pas tenter de faire le bonheur du peuple étant donné l'absence d'universalité de ce concept. Le bonheur est le problème de tout un chacun. L'URSS a entrepris de former un homme nouveau, ce qui s'est très vite traduit par un régime totalitaire. [...]
[...] L'armée, la police s'établissent par la force, les autres par la grimace pour citer Pascal. Cependant, nous pouvons indiquer que ces trois fonctions forment les piliers de l'ordre politique et social, elles imposent, par l'image qu'elles projettent sur l'imagination, la conformité des comportements des individus vis-à-vis de la gouvernance en place. On a donc, par cette réflexion, décodé les différents signes de la force en assimilant bien que ces signes sont le moteur de la stabilité politique, d'une certaine hiérarchie sociale et s'établissent dans le cadre d'une instrumentalisation politique de la force. [...]
[...] Et n'est-ce pas Pascal qui écrivait : Nos magistrats ont bien connu ce mystère. Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s'emmaillotent en chats fourrés, les palais où ils jugent, les fleurs de Lys, tout cet appareil-là était fort nécessaire On comprend donc bien l'importance de cet apparat au sein des institutions judiciaires. L'homme qui se veut puissant dans la société use d'instruments superficiels dans le but de traduire une puissance, on fait donc appel à l'imagination pour attirer le respect. [...]
[...] Afin de continuer notre réflexion sur l'apparence comme signe de la force d'un point de vue historique, il serait intéressant de proposer un tout autre exemple, celui de la Rome Ancienne et de ses toges comme signes de la force. Dans la Rome antique, l'apparence de l'homme est la traduction en signe de son rang dans la société, de sa puissance. Les classes supérieures revêtaient des toges de la laine la plus fine, dans sa couleur naturelle, alors que celle des classes inférieures était d'un tissu grossier. [...]
[...] Le politique défend donc toujours son statut et son pouvoir, même si cela doit passer par le passage du signe de la force à la force. Maintenant, si nous changeons de pays, nous pouvons nous pencher sur l'exemple de la révolution américaine. Le début de la guerre d'indépendance des Etats-Unis est caractérisé par de nombreuses batailles entre colons britanniques et leur métropole, la Grande-Bretagne qui dominait le territoire. La particularité ici est que, cette révolution a donné naissance à une constitution. [...]
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