Naissance des partis politiques modernes, Europe, XIXe siècle, structures partisanes, sociétés d'action politique, société des Amis du peuple, coopératives ouvrières, éveil politique, révolution de 1848, agitations sociales, professionnalisation politique
Si le XVIIIe siècle est l'époque de l'apparition des partis politiques, le XIXe siècle est le temps de leur professionnalisation et de leur structuration en organisations politiques modernes. De fait, les premières manifestations de la formation des partis trouvent leur origine dans la Révolution française, où les réflexions théoriques et les sociétés politiques abondent. Le développement de la démocratie en Europe et l'élargissement du droit de suffrage au XIXe siècle offrent les conditions d'un débat politique où la diversité et le pluralisme des opinions se développent. Néanmoins, il faut attendre les années 1900 pour qu'un système de partis voie le jour et que le mot même de parti prenne le sens moderne qu'il possède aujourd'hui. En 1817, le secrétaire du jury médical Hubert s'intéressait au parti en tant que "réunion d'hommes agissant avec le dessein de faire prévaloir la même opinion en matière politique" tandis qu'en 1966, dans leur ouvrage intitulé Political Parties and Political Development, LaPalombara et Weiner définissaient ce même mot comme une "organisation durable, possédant des ancrages locaux et dont l'objectif est la conquête du pouvoir au moyen de la recherche du soutien populaire".
[...] En Prusse par exemple, la réaction est particulièrement brutale. La société du passé remet la main sur l'État et s'appuie sur l'Église ou sur la police. L'État d'institution divine est même proclamé par Stahl, philosophe officiel de la réaction, tandis que la liberté de conscience est largement bafouée. La bourgeoisie allemande, vaincue par la vieille aristocratie, se détourne de la vie politique, marquant un coup dur pour la structuration durable des partis. Le cas de la révolution autrichienne de 1848 peut également être pris en compte : les soulèvements de mars sont finalement défaits par les conservateurs. [...]
[...] En effet, si la Révolution française a été riche en théorisations idéologiques et a fourni des modèles aux sociétés populaires qui apparaissent après 1815, les souvenirs de la période ont été traumatisants pour les classes dirigeantes qui se montrent très réticentes aux groupes politiques naissants. Ainsi, les oppositions sont fortes aux tentatives nouvelles de structuration politique. Par ailleurs, si les régimes de l'époque ont pu parfois conserver certains acquis de la période française, l'heure est au retour à des politiques conservatrices antilibérales qui font obstacle aux idées de la Révolution. Ainsi, les mouvements sociaux sont fortement réprimés en Europe. [...]
[...] L'Italie du début du XIXe siècle rentre dans une phase d'éveil politique et philosophique qui préfigure la phase d'acheminement vers une solution politique concrète pour le pays. Les aspirations politiques se combinent à l'idée nationale et sont portées par les élites intellectuelles – tels Giuseppe Mazzini – ou par quelques minorités politiques. La période 1815 – 1848 est caractérisée par le rôle des Carbonari ou des sociétés secrètes révolutionnaires, qui prônent les libertés fondamentales de l'Homme. Plus au Nord, la Grande-Bretagne poursuit elle aussi son organisation politique. [...]
[...] 1770-1922. Armand Colin, « U » pages. ISBN : 9782200267926. URL: http://www.cairn.info/naissance-de-litalie-contemporaine-- 9782200267926.htm. Jaume Lucien, « Tocqueville face au thème de la « nouvelle aristocratie ». La difficile naissance des partis en France », Revue française de science politique, 2006/6 (Vol. p. 969-983. DOI : 10.3917 /rfsp URL : http://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2006-6- page-969.htm. Secondy, Philippe, La persistance du Midi blanc : L'Hérault (1789-1962). [...]
[...] L'adaptation des organisations à la « compression » gouvernementale ne permet qu'une structuration politique fragile après 1850 et soumise aux aléas du régime en place. En France à partir de 1852, le pouvoir bonapartiste a pour objectif l'anéantissement des organisations politiques. En outre, la législation de 1848 favorable aux associations disparaît. Si le suffrage universel est maintenu, les associations politiques sont interdites. Faire de la politique en France dans le régime censitaire d'après 1852 revient à être investi par les autorités préfectorales qui choisissent un candidat officiel et organisent la campagne électorale. Ce système empêche un candidat accessoire d'accéder à des postes publics. [...]
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