La science administrative est-elle une illusion ? Avant même d'examiner les fondements et les étapes du développement de cette science, il convient d'en souligner la pertinence alors même qu'elle apparaît pour certains comme une tentative de "théoriser de simples pratiques" relevant tout au plus de l'"art de gouverner" (J. Chevallier). En réponse à ces critiques, la science administrative se définit comme une "science-carrefour" construite autour des "multiples savoirs produits par les diverses sciences sociales sur le phénomène administratif." (J. Chevallier) Son apparition et ses mutations sont étroitement liées au contexte social, politique et scientifique.
En France et dans les pays germaniques, le XVIe siècle est marqué par l'avènement d'un Etat absolutiste. C'est dans ce contexte qu'une science de la police apparaît. Elle vise à aider l'administration monarchique dans l'exercice de ses fonctions. Avant la fin du XVIIIe siècle, le terme de "police" recouvre l'ensemble des activités de l'Etat concernant le bon ordre et le bien-être de la société ("polizeiwissenschaft"). Le terme d'"administration" remplace aujourd'hui celui de "police" dans son ancienne acception. Les sciences de la "police" (France) ou camérales (Allemagne) visent avant tout à améliorer l'action de l'administration.
[...] Certains définissent ainsi la science administrative comme la branche du management appliqué à l'administration. Relèvent de cette approche le fayolisme (application de l'O.S.T. À l'administration), le New Public Management du début des années 1980 (privatisation, marketisation de l'administration), etc. Le concept de management public se fonde sur l'idée, parfois contestée, selon laquelle il existe des spécificités propres à l'administration. Son but n'est pas la maximisation du profit mais l'intérêt général. La régulation de son activité ne se fait pas "en aval" par le marché mais "en amont" par l'autorité du politique. [...]
[...] Naissance et généalogie de la science administrative La science administrative est-elle une illusion ? Avant même d'examiner les fondements et les étapes du développement de cette science, il convient d'en souligner la pertinence alors même qu'elle apparaît pour certains comme une tentative de "théoriser de simples pratiques" relevant tout au plus de l'"art de gouverner" (J. Chevallier). En réponse à ces critiques, la science administrative se définit comme une "science-carrefour" construite autour des "multiples savoirs produits par les diverses sciences sociales sur le phénomène administratif." (J. [...]
[...] Ces théories influent sur la science administrative. En URSS, les principes de l'O.S.T. Mais aussi de l'école des Relations Humaines (valorisation des travailleurs) sont mis en application dans le cadre de la mise en place de l'appareil d'Etat soviétique. Il en est de même dans les pays capitalistes où ces innovations sont sources de mutations : fordisme, pratique du management. Le caractère interdisciplinaire et la diversité des fondements théoriques qui caractérise la science administrative font peser sur cette science des menaces d'éclatement. [...]
[...] La fin du XIXe siècle met un terme à ce développement des sciences administratives. L'affirmation de l'Etat de droit au sein d'un Etat libéral conduit à la mise en place de garde-fous censés limiter l'action de l'Etat et en empêcher les abus. Dans ces conditions, l'existence d'une science administrative, cherchant à accroître l'efficacité de l'Etat, est vue soit comme anachronique, soit comme une menace pour les libertés individuelles. L'encadrement de l'action de l'Etat passe par un contrôle juridictionnel : en 1872, le Conseil d'Etat obtient la justice déléguée. [...]
[...] Engels opposent bureaucratie capitaliste et administration socialiste. La bureaucratie apparaît comme le pendant politico-administratif de la division qui prévaut dans le champ économique. M. Weber définit la bureaucratie comme un mode d'organisation reposant sur la professionnalisation, la hiérarchisation et l'impersonnalité des règles. L'organisation scientifique du travail (O.S.T.) Cette théorie s'applique originellement à la sphère économique. Elle vise à rationaliser l'activité en organisant le travail sur la base d'une distinction travail d'encadrement/d'exécution et d'une spécialisation des employés. En France H. Fayol, met en pratique certains de ces principes au sein de l'administration après la Première Guerre mondiale. [...]
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