Le mythe de la citoyenneté transnationale, Will Kymlicka, multiculturalisme, groupes minoritaires, multicultural citizenship, métissage culturel
Philosophe canadien, diplômé de l'université d'Oxford, Will Kymlicka est surtout connu pour avoir réalisé de nombreux travaux sur la question du multiculturalisme. Il enseigne à présent la philosophie à la Chaire de philosophie politique de la Queen's university à Kingston, au Canada. Sa principale thèse repose sur la question du traitement des groupes minoritaires dans un cadre libéral, et a notamment consisté à donner une liste de caractéristiques précises de ce qui constitue les minorités nationales. Ces idées sont approfondies dans ses principales publications telles que Multicultural citizenship : a liberal theory of minority rights (1995) ou Les théories de la justice: Une introduction (1999).
Par ses recherches, Will Kymlicka en est arrivé à envisager une problématique d'actualité, celle d'une idée qui énoncerait l'existence d'une citoyenneté transnationale, étroitement liée au phénomène de mondialisation actuel. En effet, les échanges entre les divers pays du monde ont eu tendance à s'accroitre ces dernières décennies, créant ainsi une interdépendance de plus en plus forte entre les échangeurs, et une tendance à un métissage culturel prononcé.
[...] Lecture critique : Le mythe de la citoyenneté transnationale Will Kymlicka Introduction Philosophe canadien, diplômé de l'université d'Oxford, Will Kymlicka est surtout connu pour avoir réalisé de nombreux travaux sur la question du multiculturalisme. Il enseigne à présent la philosophie à la Chaire de philosophie politique de la Queen's university à Kingston, au Canada. Sa principale thèse repose sur la question du traitement des groupes minoritaires dans un cadre libéral, et a notamment consisté à donner une liste de caractéristiques précises de ce qui constitue les minorités nationales. [...]
[...] Cela relève donc plus d'une volonté d'hégémonie que d'une volonté d'un droit et d'une citoyenneté communs à tous. De plus, il ne semble pas exister dans le monde une volonté d'institutions politiques communes, transnationales qui s'appliqueraient à tous de la même manière. Les particularismes nationaux sont bien trop présents pour penser à une destinée, ou ne serait-ce qu'à une manière commune de vivre. Penser la question d'institutions internationales communes à tous, c'est aussi envisager la question des parlements transnationaux, et c'est ce que s'applique à faire Kymlicka en quatrième point. [...]
[...] Will Kymlicka aborde ensuite un autre point, une autre idée que certains revendiquent comme étant la preuve de l'existence d'une citoyenneté transnationale : celle de la présence d'autorités régulatrices intergouvernementales. Ainsi, tel que leur nom l'indique, ces autorités sont intergouvernementales, ce qui suppose l'existence de plusieurs gouvernements et donc de plusieurs citoyennetés. L'auteur envisage ainsi des mécanismes qui permettraient d'instaurer plus d'interactivité entre les citoyens et les autorités intergouvernementales, ce qui rendrait un échange entre les divers citoyens plus plausible et permettrait éventuellement de nouer des liens, en vue d'un éventuel sentiment transnational. [...]
[...] Ainsi, comment penser une citoyenneté mondiale ? Par rapport à quoi pourrait-elle affirmer son identité, puisque sa spécificité serait précisément de n'être plus spécifique à un peuple, mais au genre humain tout entier. Néanmoins, tel que le montre Chantal Mouffe, l'unité d'un peuple est une construction politique, et n'est pas un donné comme l'affirme Schmitt, montrant que l'idée de citoyenneté repose donc sur des décisions purement politiques qui peuvent évoluer au fil du temps, et ce encore plus dans le contexte de mondialisation actuel. [...]
[...] En effet, le droit international, en installant des autorités internationales, des tribunaux, et des règles de droit, a interféré dans la souveraineté absolue des Etats. Néanmoins, cela ne remet pas en cause le modèle national libéral de citoyenneté, puisque ce dernier stipule aussi un devoir de respect des droits du citoyen, et notamment par le fait que le droit international doit se conformer au droit d'ingérence des Etats, ce qui signifie qu'en dernier recours, c'est toujours l'Etat souverain qui décide, et qu'ainsi le droit international n'est pas supérieur au droit national. [...]
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