Pourtant, les individus ne semblent pas désintéressés de la politique, ils n'ont pas perdu de vue les enjeux fondamentaux de ce système. Le « soulèvement populaire » du 21 avril 2002, lors des élections présidentielles, est un des exemples de manifestations des citoyens dans la sphère publique et politique.
On assiste aujourd'hui à de nouvelles formes de participation politique dites « protestataires » ou « alternatives ».
Ces nouvelles formes de participation montrent qu'il existe une certaine défiance des citoyens à l'égard des représentants politiques et que c'est cette perte de confiance envers les élites qui pose problème...
[...] Au delà de leurs divergences très importantes, ces différentes formations politiques ont un point commun : leur refus de la société telle qu'elle est, du fonctionnement démocratique des institutions, et leur volonté de construire un monde meilleur. Leur électorat est souvent assez proche : couches populaires déçues par les formations traditionnelles (ouvriers, employés aux salaires peu élevés et aux conditions de vie difficiles). La relation au pouvoir est donc de plus en plus une relation d'intérêt, une relation utilitaire. On assiste donc à une multiplication des acteurs et des modes d'action politique, qui trouve sa source dans une mutation du modèle de citoyenneté. [...]
[...] Ce type de participation politique séduit par sa dimension socio-affective ; il symbolise le concret et le local, en rupture avec le côté centralisateur et abstrait des formes plus traditionnelles d'engagement politique. L'engagement associatif est d'ailleurs particulièrement fort dans les communes rurales, avec une probabilité d'adhésion de 0,35, contre 0,25 en ville. En effet les associations y jouent un rôle social plus important et ont le plus souvent une vocation locale : leur utilité est donc immédiatement perceptible. La participation politique regroupe également un nombre d'acteurs de plus en plus important : l'exemple de la mobilisation des sans-papiers est à cet égard significative. [...]
[...] L'intérêt pour la politique reste stable, la politisation n'est pas à la baisse mais les citoyens sont plus dubitatifs et critiques à l'égard de la politique politicienne et de leurs élites (c'est ce que nous verrons dans la deuxième partie). D'autre part, les autres formes traditionnelles de participation politique ont elles aussi reculé. L'adhésion aux différents partis politiques, si elle connaît un certain renouveau aujourd'hui, était retombée à la fin des années 90 au niveau qu'elle avait au début de la V ème République. [...]
[...] En effet, depuis les années 90, la participation électorale tend effectivement à baisser. La France fait partie des pays européens où l'abstention est élevée. Aux élections présidentielles de 2002, le taux d'abstention au premier tour à été de aux élections législatives de la même année, le taux d'abstention s'est trouvé dans les deux tours entre 35 et 39%. C'est l'abstention intermittente qui augmente. Moins de la moitié des inscrits vote à toutes les consultations, moins de 10% s'abstiennent constamment. D'après Alain Lancelot, ce sont les électeurs très jeunes, les femmes au foyer ou divorcées, les habitants de régions isolées et les citoyens d'origine immigrée qui votent nettement moins que la moyenne nationale. [...]
[...] De même, l'abstention aux élections du monde du travail (élections prud'homales par exemple) est aussi très élevée : 65,9% d'abstention aux élections prud'homales de 1997, par exemple. Essor de la participation politique non-conventionnelle Les nouveaux modes de participation politique sont très variés et donnent une image assez éclatée de la vie politique française. La participation politique apparaît de plus en plus multiforme ; elle englobe des acteurs de plus en plus nombreux, selon des modalités de plus en plus diverses. [...]
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