Le port du voile : un sujet brûlant qui a suscité de nombreux débats. Il se trouve que le voile islamique est à la fois un signe d'appartenance religieuse et une discrimination sexiste. En lui s'opposent les droits humains fondamentaux dont disposent les femmes et les droits religieux. C'est-à-dire, d'un côté les femmes ont droit à une émancipation effective, se comporter librement à l'égal des hommes, mais d'un autre côté elles doivent porter le voile, cacher leurs attributs féminins comme le demande leur religion (ici l'islam). Défendre un certain type de droit revient à nier les autres.
Il est intéressant de partir de cet exemple pour remarquer que les droits culturels et en particulier les droits de la religion peuvent entrer en conflit avec les droits des femmes. Pourtant, le multilatéralisme, par des rapports, des déclarations, des conventions défend les deux types de droits. La question est donc de savoir quelle importance accorder à chacun. Doit-il et peut-il en privilégier un ? Finalement, tout au long de notre réflexion, on va chercher à savoir : comment le multilatéralisme gère-t-il la confrontation « droits humains des femmes / droits religieux » ?
[...] C'est-à-dire, c'est l'imaginaire machiste et paternaliste qui a ouvert la voie à la plupart des discriminations des femmes. Ainsi, la croyance en l'infériorité des femmes est plus dans les mentalités qu'inscrite dans l'essence même de la religion. Dès lors, la seule manière de défendre les droits des femmes et leur assurer une totale émancipation, semble Joy EZEILO: p C. BUNCH: “Women's Rights as Human Rights: Toward a Re-Vision of Human Rights” p. 491-492 Joy EZEILO: p interview du 18/11/2004 de Ghaleb Bencheikh [3]Témoignage de Khadi Diallo Bibliographie Textes universitaires Joy EZEILO, “Feminism and Islamic Fundamentalism : Some Perspectives from Nigeria and Beyond”, Signs: Journal of women un culture and society, the University of Chicago vol Laura REANDA, “Women and International Human Rights : Human Rights and Women's Rights: The United Nations Approach”, Human Rights Quarterly, Vol No (May, 1981), pp. [...]
[...] Actions pour protéger les droits des femmes 2. Actions pour protéger les droits religieux 3. Les contradictions du multilatéralisme un double mécontentement III. Dans l'idéal 1. Concilier les deux types de droits ? Des accommodements raisonnables ? 2. Jusqu'où le multilatéralisme doit-il aller ? [...]
[...] Toutefois, on peut trouver certaines limites à cette pratique. En effet, dans le cas concret des tribunaux islamiques basés sur la Charia, où l'on veut donner davantage de pouvoir à la justice traditionnelle, cette dernière privilégiant les hommes, ces tribunaux contribuent à soumettre les femmes à la gent masculine et donc à bafouer leurs droits fondamentaux. En effet, il est apparu que les décisions sont toujours prises au profit des hommes et non des femmes. Selon Mme Boyd, ancien procureur général et ministre de la Condition de la femme de l'Ontario, il est nécessaire de prendre en considération les limites de l'accommodement raisonnable et donner le choix aux femmes de refuser de se rendre dans un tribunal islamique basé sur la loi de la charia et de se rendre dans un tribunal civil à la place. [...]
[...] Cela a notamment été le cas pour la Convention pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes qui a provoqué de multiples réserves de la part de près d'un tiers des États parties. Quelques nations dont la Malaisie, les Maldives, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie ont même présenté des réserves générales à toute partie de la CEDEF susceptible d'entrer en conflit avec le droit national, coutumier ou religieux. Les réserves formulées par 24 pays à propos de l'article 16, une disposition essentielle qui garantit l'égalité des femmes et des hommes dans le mariage et la vie familiale, sont particulièrement inquiétantes. [...]
[...] Donc, les quelques passages dans le Coran, qui seraient rudes contre la femme, ne sont à prendre de nos jours que comme une jurisprudence à un moment donné de l'histoire, pour une société particulière. Ainsi, on peut parler d'une interprétation des Écritures saintes par l'Homme et surtout par l'homme. Comme le dit Khadi Diallo militante au sein du Groupe femme pour l'Abolition des Mutilations sexuelles, L'islam n'a jamais dit : Excisez vos filles même si beaucoup le prétendent. C'est une interprétation des hommes, pour maîtriser la sexualité des femmes. [...]
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