Multiculturalisme, Grande-Bretagne, communautarisme, Commonwealth, citoyenneté britannique, islamisme, science politique
La mobilité des hommes et la cohabitation de plusieurs « races » sur un même territoire ne sont pas des phénomènes nouveaux. En effet, dès l'ère préhistorique, des « races » différentes d'hommes primitifs sortirent du continent africain pour rejoindre les terres eurasiennes de l'hémisphère nord. Or, l'évolution des échanges commerciaux et l'apparition de nouvelles technologies ont exacerbé ce phénomène au lendemain de la seconde guerre mondiale. Cette seule évolution de la manière dont on échange des ressources économiques ne suffit pas à expliquer la cohabitation de plusieurs peuples aux traditions, religions, et couleurs différentes sur un même territoire. De nombreux facteurs historiques et géographiques sont également à même d'expliquer la présence actuelle de peuples différents sur un territoire. Nous retiendrons dans cette étude le cas de la Grande-Bretagne qui peut se targuer d'une société multiculturelle. La Grande-Bretagne apparait aujourd'hui comme une belle illustration du multiculturalisme. Cependant, ce multiculturalisme britannique ne date pas de l'époque où les pays de l'Europe de l'ouest absorbaient des populations immigrées en provenance de leurs anciennes colonies (années 1950-1960). Le multiculturalisme britannique est en réalité très ancré dans le temps. Avant-même d'évoquer les facteurs historiques qui expliquent le multiculturalisme britannique, la seule définition géographique de « Grande-Bretagne » permet d'ores et déjà d'avoir un aperçu quant à la diversité des peuples présents dans ce territoire. La Grande-Bretagne comprend l'Angleterre, l'Ecosse, et le Pays de Galles. Ce sont trois Etats distincts qui ont du faire face à des enjeux politiques différents et dont les peuples ont du cohabiter ensemble malgré des dialectes qui se sont différenciés de l'anglais traditionnel. Le multiculturalisme est la coexistence sur une même terre de peuples ayant collectivement des modes de vie différents qui se traduisent par l'utilisation de langues différentes, de pratiques religieuses différentes et du recours à diverses expressions d'appartenance à une communauté différente (commerce spécialisé, traditions culinaires, tenues vestimentaires etc.).
[...] Or, la Grande-Bretagne est un pays dont l'économie est axée sur les théories libérales. L'Etat n'a quasiment pour seule fonction de garantir la sécurité des administrés. Avec de telles différences entre les cultures présentes en Grande-Bretagne, il convient donc de se demander dans quelle mesure l'organisation du multiculturalisme en Grande - Bretagne arrive à canaliser les tensions entre les communautés ? Nous nous proposons de voir dans une première partie un multiculturalisme britannique fondé sur la valorisation de la différence des cultures Dans une seconde partie, nous évoquerons un multiculturalisme exacerbé pouvant aboutir à un affrontement entre les communautés (II). [...]
[...] Le multiculturalisme britannique ressemble au multiculturalisme canadien en ce qu'il concerne les aspects que nous venons d'évoquer. Cela apparait comme nécessaire lorsqu'on connait les concentrations de population immigrée dans des villes comme Londres, Birmingham ou Bradford. Il serait difficile d'imaginer des administrations locales et nationales sans représentation de ces populations. D'autres pays essaient de faire cet effort là à l'image de la France où l'on retrouve au gouvernement des personnalités issues de la diversité (Rama Yade), en Allemagne avec une ministre turque Aygül Özkan. [...]
[...] C'est pourquoi, ils sont contraints d'accepter des emplois dégradants et peu honorifiques. La pauvreté à laquelle sont sujets ces populations issues du Commonwealth non blanc induit un sentiment de servage. Le sentiment d'exploitation au profit des ressortissants blancs du Commonwealth entraine avec lui une aversion envers les blancs britanniques ce qui a fortiori provoque des tensions et des hostilités entre les communautés. D'autant plus que le rappel d'une domination britannique dans leur propre pays d'origine exacerbe ce sentiment d'hostilité aux blancs britanniques puisque les ressortissants blancs du Commonwealth n'ont pas su se racheter La stratification juridico-politique de la population immigrée voulue par la Grande - Bretagne a engendré une méfiance de la communauté de couleur du Commonwealth pour les blancs britanniques. [...]
[...] Pendant la guerre et l'après guerre, des polonais font également leur apparition en Grande- Bretagne. Ce sont essentiellement des militaires (rescapés de l'armée de Anders) qui - a fortiori - étaient issus des classes sociales et des catégories socioprofessionnelles élevées. Ils n'ont pas eu de mal à retrouver un emploi après la guerre eu égard leur niveau de qualification élevé auquel la Grande-Bretagne ne pouvait restée insensible. Par ailleurs, contrairement aux juifs, la population polonaise est davantage dispersée et elle n'occulte pas sa foi ; il n'y a pas d'assimilation religieuse. [...]
[...] Cette immigration européenne d'avant guerre et du lendemain de la seconde guerre mondiale permettait également de compenser l'émigration des autochtones britanniques qui étaient partis peupler ce que l'on appelait le nouveau monde (Asie centrale, Afrique subsaharienne). Cela n'a pas concerné uniquement la Grande-Bretagne. La France a également toujours été une terre d'accueil mais de manière plus récente c'est-à-dire à partir du 19ème siècle. En effet, la France dont le peuple est d'origine très divers en raison des conquêtes barbares au lendemain de la chute de l'Empire romain a également été l'Etat qui a été le plus marqué par la monarchie absolue. [...]
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